Lumineuse et le Dragon
N. Lygeros
Traduit du grec par A.-M. Bras
Il était une fois une petite fille, si petite que personne ne lui prêtait attention.
N. Lygeros
Traduit du grec par A.-M. Bras
Il était une fois une petite fille, si petite que personne ne lui prêtait attention.
On l’appelait Lumineuse car dans l’obscurité la plus noire ses cheveux étincelaient.
Chaque soir avant de s’endormir, elle faisait sa prière pour les hommes.
Elle ne voulait pas qu’on l’apprenne dans son village pour ne pas se faire
rabrouer, se disait-elle en elle-même.
À cette époque un dragon passait dans son village. Il avait avec lui des lettres de fer pour ne jamais oublier sa patrie bien-aimée. Il avait entendu de nombreuses prières l’année de la catastrophe mais il ne pouvait aider tous les siens. La résistance était vaine mais ne s’éteignait pas et il sauvait tous ceux qu’il pouvait avec dents et ongles. Quand les bêtes l’attrapèrent elles ne réussirent pas à le tuer car il n’avait pas encore vécu ses mille ans. Et ainsi, un jour, avec le soleil il s’évada.
Cette nuit-là il entendit la prière de la petite Lumineuse. Il avait vu beaucoup de monde mais personne ne priait pour les autres. Alors il décida d’aller la voir dans son village. C’était facile car elle illuminait l’obscurité. Elle le regardait mais ne le voyait pas. Le dragon avait la couleur de l’invisible depuis qu’il avait quitté sa patrie.
Elle le sentait et elle cria :
- Qui est là?
- Celui qui a entendu ta prière
- Vous êtes un saint?
- Dans ma patrie les saints sont venus ensuite !
- Pourquoi je ne vous vois pas?
- Car il n’y a pas de raison.
- À quoi vous ressemblez?
- À quoi veux-tu que je ressemble?
- À un dragon!
- À un dragon ?
- C’est pour faire peur aux gens qui veulent faire du mal aux hommes...
- Tu ne veux pas que je ressemble à un homme?
- Non
- Mais pourquoi?
- Comment vas-tu nous protéger sinon?
-Tu as raison.
- Tu seras mon monstre.
- Comme on dit «mon homme».
- Exactement.
- Très bien, Lumineuse.
- Comment savez-vous mon nom?
- Je ne le sais pas, je le vois.
- Vous êtes bizarre.
- C’est gênant?
- Non, c’est mieux ainsi. Comme ça, personne d’autre ne vous voudra.
- Je serai ici pour toi
- Pourquoi tu transportes ces lettres de fer?
Le dragon commença à lui raconter ses aventures et la petite Lumineuse s’endormit. Elle était heureuse pour la première fois. Le dragon demeura debout près d’elle. Plus personne ne lui ferait du tort à présent. Il avait lui aussi, enfin, une lumière dans la nuit. La petite Lumineuse était seulement la bougie allumée d’un peuple inexistant qui attendait la prochaine histoire pour que le monde s’éveille. Les lettres de fer que tenait le dragon de Lumineuse l’écriraient.
À cette époque un dragon passait dans son village. Il avait avec lui des lettres de fer pour ne jamais oublier sa patrie bien-aimée. Il avait entendu de nombreuses prières l’année de la catastrophe mais il ne pouvait aider tous les siens. La résistance était vaine mais ne s’éteignait pas et il sauvait tous ceux qu’il pouvait avec dents et ongles. Quand les bêtes l’attrapèrent elles ne réussirent pas à le tuer car il n’avait pas encore vécu ses mille ans. Et ainsi, un jour, avec le soleil il s’évada.
Cette nuit-là il entendit la prière de la petite Lumineuse. Il avait vu beaucoup de monde mais personne ne priait pour les autres. Alors il décida d’aller la voir dans son village. C’était facile car elle illuminait l’obscurité. Elle le regardait mais ne le voyait pas. Le dragon avait la couleur de l’invisible depuis qu’il avait quitté sa patrie.
Elle le sentait et elle cria :
- Qui est là?
- Celui qui a entendu ta prière
- Vous êtes un saint?
- Dans ma patrie les saints sont venus ensuite !
- Pourquoi je ne vous vois pas?
- Car il n’y a pas de raison.
- À quoi vous ressemblez?
- À quoi veux-tu que je ressemble?
- À un dragon!
- À un dragon ?
- C’est pour faire peur aux gens qui veulent faire du mal aux hommes...
- Tu ne veux pas que je ressemble à un homme?
- Non
- Mais pourquoi?
- Comment vas-tu nous protéger sinon?
-Tu as raison.
- Tu seras mon monstre.
- Comme on dit «mon homme».
- Exactement.
- Très bien, Lumineuse.
- Comment savez-vous mon nom?
- Je ne le sais pas, je le vois.
- Vous êtes bizarre.
- C’est gênant?
- Non, c’est mieux ainsi. Comme ça, personne d’autre ne vous voudra.
- Je serai ici pour toi
- Pourquoi tu transportes ces lettres de fer?
Le dragon commença à lui raconter ses aventures et la petite Lumineuse s’endormit. Elle était heureuse pour la première fois. Le dragon demeura debout près d’elle. Plus personne ne lui ferait du tort à présent. Il avait lui aussi, enfin, une lumière dans la nuit. La petite Lumineuse était seulement la bougie allumée d’un peuple inexistant qui attendait la prochaine histoire pour que le monde s’éveille. Les lettres de fer que tenait le dragon de Lumineuse l’écriraient.
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Dzovinar - pastel inspiré du conte de N. Lygeros
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