samedi 31 mars 2012

La femme est l'avenir de l'homme !

Sculptures superbes que l'on peut admirer
dans la cours de la gare  du Musée d'Orsay  à Paris
(à l'origine, la gare d'Orsay accueillit les visiteurs de l'Exposition Universelle,
avant que ses espaces ne soient convertis en musée ; aujourd'hui ne subsiste de la gare
qu'une ligne de métro - RER)

L'Océanie 
 Mathurin Moreau (1822-1912)

L'Amérique du Sud
Aimé Millet (1819-1891)

L'Amérique du Nord
Ernest-Eugène Hiolle (1834-1886)

L'Afrique
Eugène Delaplanche (1836-1891)

L'Asie
Alexandre Falguière (1831-1900)

L'Europe
Alexandre Schoenewerk (1820-1885)

Ces oeuvres ont été commandées en 1877 pour l'Exposition Universelle de 1878 (Paris) et
réalisées en fonte de fer autrefois dorée, élaborées dans les ateliers de Durenne et de Denonvilliers et Fils.

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vendredi 30 mars 2012

Leçons d'avenir à Rhodes


Sous le ciel limpide de Rhodes
Le Maître s'est penché
avec bonté
sur l'innocence d'êtres en devenir.
Sachant bien
qu'il faut très tôt 
mettre en éveil l'intelligence
il leur enseigne avec patience
les clés de leur avenir


Aujourd'hui, les jeux, les rondes,
les gestes appris que l'on accomplit
d'un coeur confiant
sous les yeux bienveillants du Maître
qui sait bien
qu'ainsi se font les premiers pas
qui conduisent un jour
vers les défis de la connaissance.


Mais toi, petit ange,
- consciente d'un enjeu qui te dépasse ? -
sur ton visage attentif qui se lève
se lisent les premières craintes
de n'être pas à la hauteur
des attentes du Maître.
N'aie pas peur
ce qu'il attend n'est pas l'impossible
seulement le meilleur de toi,
afin que sur ton pays naisse et s'accomplisse
une nouvelle aurore.

jeudi 29 mars 2012

Apprentissage de la vie - Dzovinar - La puissance du vent - N. Lygeros


L'apprentissage de la vie
n'est jamais terminé.
Pourtant
certains s'arrêtent en chemin
et la sécurité du cocon
où ils se sont enfermés
leur tient lieu
de certitude.
Perdre l'innocence
de la jeunesse
c'est vrai
est douloureux
mais ouvrir les yeux
sur un monde trop dur
apporte  la force nécessaire
pour l'affronter.
L'amour que je porte
à l'espèce humaine
seul m'importe 
car pour le reste
 je sais que je quitterai
ce monde
nue
comme j'y suis entrée.

Dzovinar

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La puissance du vent
N. Lygeros 

La puissance du vent
c'est la force invisible
de la faiblesse nue
face à l'horizon bleu
qui lèche les galets
d'une plage noire
qui ne connaissait
que la lave d'antan
et qui découvre le nu
de l'homme libre
aussi découvre-toi !

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vendredi 23 mars 2012

Chemins de la liberté - Dzovinar


Etendues désertiques
immensité des mers
profondeur sans limite
du ciel et de la terre
vous êtes les clés
de la liberté.
Mon esprit devenu rebelle
aux conventions d'un monde sclérosé
aspire à l'infini de vos routes
car j'ai brisé mes chaînes
pour les parcourir toutes.

Dzovinar

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Messagers de dentelle

Dentelle "à l'aiguille" (fil)

Quand je vous regarde
ouvrages d'antan
je vois les doigts agiles
des femmes de ma famille
tirer patiemment l'aiguille,
manier le crochet,
d'où naîtront
en délicats motifs,
ondoiements de festons,
fleurs en corolles,
toutes les broderies
nées de leur imagination.
Traditions ancestrales
de la terre natale
-déchirures de l'abandon-
emportées dans vos bagages
et dont vous êtes l'émanation
ouvrages laborieux de fils et de coton
vous êtes les liens qui m'attachent,
et me rappellent
que si mon existence a un sens aujourd'hui
c'est à vous que je le dois.

Dzovinar

Dentelle au crochet, avec motifs "roses" en relief
au centre et sur le pourtour (coton)

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dimanche 18 mars 2012

Les jours heureux

"à Chaumes en Brie"
Pastel - Dzovinar

Les sentiers noyés dans les ombres bleues
où nous allions silencieux
par les beaux dimanches
sous le ciel laiteux
d'une aube naissante
ont vu nos pas heureux.
Les buissons emperlés
de rosée matinale
embaumaient l'espace végétal
de leurs parfums mêlés
d'herbe humide, de terre et de fleurs
et la pureté de l'air
inondant nos poumons
les déployait comme au premier jour.
Rien ne venait rompre
la magie de l'instant quand
regards étonnés
coeurs en harmonie
nous écoutions émus le chant de la vie.
Tout n'était que musique
en ces instants de bonheur indicible
les pépiements d'oiseaux invisibles
le clapotis d'une rivière
serpentant entre les pierres
de ce paradis hors du temps ...
Les ombres bleues se sont évanouies
dans les sentiers du passé
tel un songe ... pourtant
elles demeurent en moi
aussi vives qu'au premier jour.

Dzovinar

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vendredi 16 mars 2012

Poèmes de Nikos Lygeros


L'aigle noir - N.Lygeros

Mémoire sans nostalgie

Dans cette mémoire sans nostalgie
vivait tout un monde de souvenirs
qui se nourrissaient du temps
pour réaliser notre avenir
même si nous n'en avions pas
vraiment conscience dans notre vie
aussi ne sois pas inquiet
pour les blessures de l'été
ce sont elles qui nous permettent
de traverser l'hiver trop blanc.

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Le travail du temps

Tu ne donnes pas assez
d'importance au travail du temps
et pourtant c'est bien le seul
qui est capable de montrer
l'aspect diachronique
des créations humaines
grâce a ses valeurs
qui transcendent la société
et ne se préoccupe pas
des horribles modes
qui n'ont de sens réel
que dans le présent éphémère.

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L'apprentissage de la souffrance

À travers l'étude des génocides
s'effectue l'apprentissage de la souffrance
qui nous permet de comprendre
l'horreur de l'indicible
et écrire pour témoigner
afin d'offrir aux justes
la possibilité de lutter
contre les actes de barbarie
sans être attaqué
par le doute des indifférents.

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Résistance humaine

Ta résistance humaine
ne peut grandir
qu'à travers tes combats
et non ta vie quotidienne
aussi n'hésite pas
à t'engager dans la lutte
les droits de l'homme
pour protéger les tiens
qui ne t'appartiennent pas
et ainsi aider l'altruisme
au-delà de l'humanitaire.

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samedi 10 mars 2012

Hommage à Denis Donikian

Denis Donikian - mai 2011
*
Ton talent est une évidence
il s'impose
et ne cesse de m'étonner ;
quand je te crois au sommet
de l'expression poétique
un nouveau texte
vient me bouleverser,
comme une miraculeuse découverte.
Tu repousses sans cesse
les limites de ton art
et m'éblouis encore
car tes mots touchent l'indicible.
Aussi,
je veux te rendre hommage,
toi qui es la plus authentique émanation
d'un peuple qu'on veut ignorer,
toi dont l'écriture achevée se nourrit
du sang dont furent abreuvées tes racines,
permanent hommage à cette terre d'Arménie
mais aux tiens aussi
même si, beaucoup trop encore, te méconnaissent ...
Qu'importe
tu portes en toi cet amour indéfectible
qui t'inspire ces pages sublimes
empreintes de douleur, de foi, de beauté,
et qui s'inscrivent au plus profond de notre âme.
Je veux aujourd'hui
en cet instant
ici
te dire
toute ma reconnaissance
d'être pour moi,
pour nous,
le phare nécessaire et lumineux
dans la nuit.


Dzovinar


*
Une oeuvre de Denis Donikian 
*

Un petit chef d'oeuvre de Denis Donikian

Canard-mandarin

Non ! Qu’on ne m’oblige pas à dire que la femme est l’incarnation de la beauté. Ou l’homme. Ou même les deux en un… Ce sont des beautés qui s’enlaidissent avec le temps, tellement que ça m’est insupportable. Rien de plus pathétique qu’une madone qui a pris de l’âge, un athlète qui a pris du poids. A la longue, la peau se plisse, les seins se lassent, les graisses déforment les lignes… Car le temps, c’est brutal.

La beauté donc… Je vais vous dire ce que c’est. Et ce que je vais vous dire va vous étonner. D’ailleurs, vous n’êtes pas obligé de me croire. Mais attention, là aussi, ça va être du brut de brutal. Et pour ceux qui voudront bien me suivre, je vais les conduire au-delà des limites ordinaires de leurs pensées.

Pour cela, nous partirons du canard. Pour dire que le canard mandarin est au canard laqué ce que Dieu est au genre humain. Pour l’homme, est beau ce qui se consomme. Ça répond aux instincts. Mais Dieu ne mange pas. Dieu est au-dessus de toute nécessité, tandis que cette même nécessité constitue pour l’homme sa propre cage. Le corps de l’homme lui est nécessaire. Sa voix aussi, pour communiquer. Ses doigts également, pour se nourrir, se vêtir, s’abriter. Et pour tant d’autres choses encore. Le canard mandarin devenu canard laqué montre alors qu’il a un corps, des ailes et des pattes palmées. Comme tous les autres canards de la création. C’est là son nécessaire pour vivre. Mais alors à quoi lui servent tant de couleurs et si bien agencées ? Dieu seul le sait. Car ces couleurs sont le pur produit du doigt divin. Quelque chose qui a été rajouté à la nécessité. Quelque chose en plus. Tant d’autres canards, tant d’oiseaux, tant de fleurs, tant d’animaux, ainsi touchés par le doigt de Dieu, ont quelque chose en plus.

(Ici, je formulerais deux remarques. La première est que je dis Dieu, là où d’autres parleraient de Nature, d’évolution… Mais la suite va nous montrer que ces causes ont des limites. Ensuite, je concède que le plumage du Paradisier superbe mâle (Lophorina superba) est beau par nécessité. La nécessité de séduire la femelle. Mais même avec des couleurs moins somptueuses, il aurait trouvé le moyen de la sauter, histoire de perpétuer l’espèce.)

Le canard mandarin mâle est un tableau de plumes en trois dimensions. Il y a du cloisonné comme chez Gauguin, mais aussi des dégradés dignes de Turner. Les noirs se muent en rouge, les orangés sont infusés d’argent ou se noient paresseusement dans une nappe blanche qui semble naître d’un bec couleur carmin. Le jabot violacé… Des masses de beige et d’orange qu’on ne sait plus où sont les ailes… Si la femelle a moins de charme, elle est d’une élégance sobre, n’ayant que faire de s’attifer pour pondre et pour couver.

La voix chez l’homme lui sert à s’exprimer et à communiquer. Mais pas seulement. Quand Dzovinar M. demande une miche à sa boulangère, elle est dans la nécessité. Mais quand elle chante la berceuse extraite de l’Oratorio de Khatchatur Avétissian… Elle est dans la beauté. Le pianiste se gratte l’oreille droite avec le petit doigt de sa main droite… Mais quand ses doigts jouent la sonate au Clair de lune…

Ainsi, la beauté vient quand le corps transcende la nécessité. La beauté est au-delà du nécessaire. Et quand nous en aurons terminé avec la nécessité de manger du canard laqué, nous nous transformerons en canard mandarin. Au-delà du monde, où la nécessité n’existe plus, les formes seront plus que les formes, nos sens seront plus que nos sens, la vie sera plus que la vie. Et moi je serai plus moi-même que moi.

Denis Donikian

jeudi 8 mars 2012

Chants arméniens

Lors d'un concert où fut mise à l'honneur la musique arménienne
à St Estève (P.O) en 2007
au cours duquel un choeur français, a interprété des chants arméniens...

Extrait de "Oratorio" de
Katchatur Avétissian
Une oeuvre magnifique dont les différents mouvements
expriment la quintessence de l'âme arménienne.
Un enregistrement de l'intégrale a été réalisé à Yerevan (Arménie).

"Oror" (Berçeuse)
au piano : Thérèse Sinote - chant Dzovinar
choeur sous la direction de Gisèle Xéri-Vacher


"Haïrabédagan orhnerk" (Hymne)
(Makar Yegmalian)
interprété en langue arménienne par un choeur français :
un grand moment de communion !




mercredi 7 mars 2012

Le pont de bois du Parc Monceau


Chopin


C'était un petit pont de bois
dans le parc où chaque jour
aux heures matinales
comme à celles précédant le soir 
sur le chemin de l'école
je passais

Quand sonnait midi
une nuée d'étudiants
monopolisait le banc
à l'ombre de la statue 
 d'un poète, d'un musicien,
figée dans une pose romantique,
à jamais.

Alentour les arbres, les fleurs
parachevaient le charme
d'un lieu si propice à mes rêveries
mes premières alarmes
que j'aimais.

Qu'il était doux 
ce temps de l'insouciance
où nos bonheurs, nos chagrins
 dépendaient bien souvent
 d'un regard, d'un sourire, d'un mot
de l'être idéal, qu'en secret
l'on aimait.

Dzovinar

Musset

Le pont de pierre

"Pont ocre entre deux bleus" - N. Lygeros


Dans ce petit village
on peut voir
comme souvent
un vieux pont de pierre
jeté entre deux rives

Une ombre le franchit
et s'arrête un instant
suivant du regard
l'eau qui coule en bruissant
sous les arches

Puis elle lève les yeux
vers les feuillages
 bleus
à rendre jaloux
la palette d'un peintre

Le murmure du vent
 dans les arbres
le doux  chuchotement  de l'onde
glissant entre les rives
unissent leur voix 
dans un chant ineffable

Ici, 
tout contribue à l'oubli du monde
un monde de souffrance
d'injustice
d'inégalité
où dominent cupidité, médiocrité 
que sans cesse il faut combattre

Alors, 
sur le pont ocre
entre les deux bleus
émue par tant de beautés
qui s'inscrivent en elle à jamais,
l'ombre, à regret, reprend sa route.


Dzovinar

lundi 5 mars 2012

Plus jamais

Dzovinar-Pastel

Plus jamais
des mots qui sonnent comme un glas
Plus jamais
espoirs que l'on remise pour toujours
Plus jamais
Désirs que l'on confie aux tombes des secrets  
Plus jamais
renoncement à ce qu'on aimait
Plus jamais
Un vide que plus rien ne viendra combler
Plus jamais
Juste un poème
Plus jamais
encore un chant
plus jamais
 une dernière musique
 pour souffrir
de l'oubli
interminable

Dzovinar

dimanche 4 mars 2012

LES BONS GENIES DE LA MEMOIRE

Dzovinar - pastel
"Les scribes"
Quêteurs infatigables
à la recherche constante 
de toute trace
du génie humain
collecteurs de mémoire
au long du jour 
 tard dans  la nuit
penchés sur les grimoires
le temps pour vous n'existe plus.
Il passe pourtant
posant sur vos visages les rides
semant doucement la neige sur vos cheveux 
courbant peu à peu votre dos ...
Dites-moi, avez-vous parfois,
relevant le front un instant,
éprouvé ce lourd sentiment de solitude,
celui qui mine le coeur ,
quand, apercevant le tourbillon d'un monde
ouvert sur tant de possibles
 vous est venue la pensée : qu'ai-je fait
de tout ce temps ...
Dzovinar

*****

vendredi 2 mars 2012

Femmes berbères

Dzovinar - Pastel

 Nourrie de vos traditions, 
 votre sagesse ancestrale 
 vient troubler mes convictions. 
 Votre quotidien lentement se meut 
 dans un temps suspendu, immobile. 
 Vos gestes d'un autre temps 
 se répètent et recréent l'harmonie 
 d'un lien continu que rien n'a rompu. 
 Où s'en vont vos pensées 
 lorsque vos mains  en gestes mesurés 
 mêlent au repas les épices nécessaires 
 au plaisir du palais 
afin qu'autour du large plat de céramique, 
 par la grâce d'une chaleureuse hospitalité 
 se réunissent invités et familiers ? 

 Hors des murs de vos humbles demeures 
 sous la brûlure du soleil saharien 
 c'est d'un pas tranquille que vous allez 
 sur le chemin de terre bordant la mer 
 dont l'horizon se perd 
dans un voile de brume bleuâtre. 
 Et quand surviennent des rencontres, 
  soeurs qu'un même destin unit, 
 vos têtes voilées se rapprochent 
 pour de longs et mystérieux conciliabules : 
 l'avenir d'une jeune fille ? Celui d'un fils aîné, 
 du dernier de la famille ? Aléas ? pauvreté ? 
 La barque que l'aube accueille 
 reviendra-t-elle alourdie de la pêche vitale ? 

 Paysages arides, ponctués d'oliviers, 
 que colorent les buissons de bougainvilliers ; 
 plus loin encore, le désert et ses dunes, 
 étincelant, immaculé, la lac de sel ; 
 puis, soudain, l'écrin vert d'une oasis ! 
 Rêves, mirages, roses des sables ... 
 tressent la trame inaltérable de vos vies. 


Dzovinar


Dzovinar - pastel