jeudi 31 mai 2012

Ave Maria - Caccini


Une vidéo réalisée avec des photographies
glanées en France, Italie, Grèce, Arménie, Artsakh (Haut Karabakh)

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mardi 29 mai 2012

Poème de Denis Donikian



Tu marches…

Les mains devant à tâter l’inconnu,

Guidé par ta blessure vers la lumière des arbres.

Même rituel, terrible, aveugle et lent.

Qu’as-tu perdu que toujours tu le quêtes ?

Fille de ton corps avant toi disparue,

Tout au bout de ta voix,

Quand tu parles

Des petits riens qui te ruinent le temps.


Denis Donikian

vendredi 25 mai 2012

LES HOMMES IMMOBILES "Exposition°

Exposition des oeuvres de Nikos Lygeros

Les Hommes Immobiles

Salle de l'Orangerie - Parc de la Tête d'Or
Lyon
Jusqu'au 28 mai 2012



"L'homme immobile"



Interview

Présentation de l'exposition par l'artiste


Ma vidéo



mardi 8 mai 2012


Armenian Spiritual Music - KOMITAS
"Nochiner u Mayriner"

 Cyprès et sapins

Sombres cyprès dans les brumes
Debout fièrement sur la route
Montant au ciel comme des flammes
Verts d'espérance et pointus
Pleins de cônes sur leurs branches
Qu'on croirait des célèbrants
Sapins aux feuilles pures
Veufs porteur d'espérance
Aux aiguilles écartant leurs yeux
En mémoire des jours de soleil
qui déchirent le sein des pierres,
Prenant les nuages sur les genoux.
Merci... de donner vie aux paroles... 

Komitas

 Chant : Anna Malyan

Vidéo originale supprimée sur youtube...
voir ici :

http://dzovinar.blogspot.fr/2012/06/nochiner-u-mayriner-cypres-et-sapins.html





lundi 7 mai 2012

EST-CE AINSI QUE LES HOMMES ...?



ZAVEN 

Il était frère de mon père, mon oncle donc. Je me souviens de lui comme d'un jeune homme plein de gentillesse, de douceur et d'humour - ce qui, quand j'y songe, était les caractéristiques de tous les membres de notre famille : nous étions des "gentils" ; aucun d'entre eux n'aurait pu faire de mal à qui que ce soit ; et, lorsqu'on ne fait de mal à personne, c'est très souvent à vous que l'on peut en faire ; la gentillesse rend vulnérable, je le crois vraiment. Dans nos sociétés, les personnalités arrogantes, teigneuses, se défendent beaucoup mieux contre ceux qui tenteraient de les faire souffrir.

Je me souviens de lui donc comme d'un garçon sportif, car il s'adonnait à la boxe et je le voyais souvent faire ses exercices de musculation, suspendu à des anneaux fixés au plafond d'une sorte de renfoncement du sous-sol, de plain-pied avec le jardin. Sinon, il lisait, allongé sur le lit ou restait silencieux, plongé dans ses pensées.

Le phono qu'il gagna un jour à une loterie, apporta en même temps musique et plaisir dans la maison ; Lorsqu'il en soulevait le couvercle, ajustait le bras afin de l'utiliser, remontait à l'aide d'une manivelle le mécanisme et qu'enfin, il plaçait un disque, puis l'aiguille, c'était le bonheur suprême qu'il nous offrait ! Je me souviens du "Boléro de Ravel" que nous écoutions souvent, car c'était l'un des disques offerts, je crois, en même temps que le phono.

Puis, il se maria. A l'arménienne - entendez par là, que sa "promise" avait fait l'objet de tractations de famille à famille ; il ne l'avait pas choisie, elle non plus. Ce fut pour eux, un mariage malheureux. Elle ne put supporter la vie médiocre qu'il lui offrait et qu'elle lui reprocha ; où était la place des sentiments dans leur union ? s'étaient-ils aimés ? Lui sans doute, mais elle ? Ils eurent deux enfants avant de se séparer. Elle partit avec eux et lui ne les revit plus. Sa souffrance le conduisit à une longue dépression. Les soins que la médecine de l'époque prodiguait pour traiter ce genre d'affections se résumaient le plus souvent à des électro-chocs dont il revenait complètement anéanti. Il se renferma davantage encore et la famille pensa que l'air de la campagne lui conviendrait mieux. Il se rendit à Crémieu, petite ville proche de Lyon, où il s'installa, dans un petit appartement très sombre situé aux rez-de-chaussée d'une vieille maison de village. Il se fit cordonnier pour assurer son existence à jamais solitaire désormais. Il devint mystique. Puis il trouva une petite maison, un peu plus spacieuse, au fond du village comptant quelques maisons, à proximité d'un hospice et d'un sentier qui s'enfonçait dans la campagne.
Je me souviens avec émotion d'un séjour que je fis chez lui, enfant, et de péripéties que je connus durant un mois de vacances d'été.

Les années passèrent, sans beaucoup de relations avec lui, si ce n'est cette année-là ou nous fîmes un crochet par Crémieu pour le voir, avec nos enfants qu'il ne connaissait pas, et où nous l'entraînames pour un déjeuner dans un petit restaurant de la ville.

Des années s'écoulèrent encore. Je prenais de ses nouvelles auprès de l'un ou de l'autre des membres de la famille qui gardaient des liens avec lui.
Il vieillissait et survivait dans la foi.

Le dernier membre de notre famille, mon oncle Joseph, qui vient de s'éteindre, était celui avec lequel j'avais gardé des relations suivies : appels téléphoniques ou cartes de voeux ... Il m'annonça un jour que Zaven, âgé alors de 82 ans, avait disparu ... On savait seulement qu'il était parti se promener dans les bois pour ramasser des champignons et qu'il n'était pas rentré chez lui. L'enquête entreprise pour le retrouver fut sans résultat.

Est-ce ainsi que les hommes ...?

dimanche 6 mai 2012

LE DERNIER LIEN



On ne se voyait guère
frère de mon père
mais on te savait là
dernier lien d'une famille éclatée.
Voilà que tu nous quittes
 nous laissant désemparés.
Vers qui se tourner
désormais
vers quel témoin de notre passé ?
Qui nous dira
quelle était votre vie d'antan
dans ces lieux inconnus pour nous
mais qui vous ont vu naître...
Seuls, nous sommes seuls
pour continuer nos vies
sans le secours d'une voix, d'un sourire,
fragiles liens qui nous rappelaient
que nous venions d'un ailleurs
d'une terre incertaine comme un mirage,
mais dont votre existence
 était l'unique preuve. 
Nous voilà seuls, désormais, 
pour transmettre le message
auquel il manque tant de mots.
Saurons-nous, à notre tour, inventer, recréer, 
une histoire perdue au fond de tiroirs 
dont nous n'avons jamais eu toutes les clés ?
Désormais, c'est de souvenirs
dont nous vivrons ...
De souvenirs seulement.

Dzovinar



mardi 1 mai 2012

COMME

Ayvazovski

Comme les ombres
 feuillages emmêlés
au vent des songes
dansent au crépuscule

Comme l'écume
tempêtes furieuses
ourle de vagues
 les lèvres océanes

Comme les brumes
au ciel suspendu
tamisant l'aurore
effilochent le jour

Et comme le chant
des âmes perdues
ignorant l'oubli
hante la mémoire


 Je suis


... Jusqu'à l'ultime goutte - Denis Donikian


(Photo : freevista)

Jusqu'à l'ultime goutte
perle de sang dernière
épuise le temps à te donner
aux hommes aux mots et au vent
charge de vie le vide inconnu de l'éphémère
et que vibrent les battements d'ailes
que danse le jour croissant
alors tombera la nuit
couvant tes peines de sa paix.

Denis Donikian