samedi 31 janvier 2015

ARMENIE - Publication de la déclaration pan-arménienne du centenaire du Génocide


ARMENIE

Publication de la déclaration pan-arménienne du centenaire du Génocide


La commission d’Etat de coordination des manifestations dédiées au 100e anniversaire du Génocide Arménien, en étroite concertation avec les comités régionaux de la diaspora,

- Exprimant la volonté solidaire du peuple arménien,

- S’appuyant sur la Déclaration de l’Indépendance de l’Arménie du 23 août 1990 et la Constitution de la République d’Arménie,

- Rappelant la Déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948 de l’Organisation des Nations Unies, qui stipule que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde,

- Prenant en considération les principes et les dispositions consacrés dans la Résolution 96(1) du 11 décembre 1946 de l’Assemblée générale de l’ONU, la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de l’ONU du 9 décembre 1948, la Convention sur l’imprescriptibilité des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité de l’ONU du 26 novembre 1968, ainsi que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques du 16 décembre 1966 et tous les autres actes internationaux sur les droits de l’homme,

- Considérant que lors de l’adoption de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, l’ONU a mis l’accent sur l’importance de la coopération internationale dans la lutte contre ce crime,

- Soulignant qu’il est inadmissible que des actes qualifiés de crimes de génocide, restent impunis, et le fait que ce crime reste imprescriptible,


- Condamnant les actes génocidaires, la privation de la patrie, les massacres de masse, les nettoyages ethniques visant à exterminer la population arménienne, ainsi que la destruction du patrimoine arménien planifiés et mis en œuvre systématiquement par les différentes autorités qui, se sont succédées à la tête de l’Empire ottoman et de la Turquie durant les années 1894-1923, de même que le déni constant du Génocide, le refus d’en assumer la responsabilité, les multiples tentatives de faire taire ou de justifier ces crimes et leurs conséquences, en tant qu’une continuation de ce crime et une incitation à l’accomplissement de nouveaux génocides,

- Considérant les verdicts rendus en 1919-1921 par la Cour martiale extraordinaire ottomane sur ce crime suprême contre « le droit humain » comme un fait juridique établi,

- Soulignant la définition de « crime contre l’humanité et la civilisation » à laquelle pour la première fois la communauté internationale a fait recours dans la Déclaration conjointe des pays de l’Entente, datée du 24 mai 1915, pour qualifier le crime atroce perpétré contre le peuple arménien, l’appel adressé aux autorités ottomanes les exhortant à assumer leur responsabilité dans ces crimes, ainsi que les clauses du Traité de Paix signé le 10 août 1920 à Sèvres et le rôle et la signification de la sentence arbitrale du président des Etats-Unis, Woodrow Wilson, du 22 novembre 1920, sur les voies consistant à surmonter les conséquences du Génocide Arménien,


1. Rend hommage à la mémoire de 1 million et demi de victimes du Génocide Arménien et s’incline avec gratitude devant les héros morts en martyr ou survivants ayant combattu pour la vie et la dignité humaine.

2. Réitère l’engagement de l’Arménie et du peuple arménien de poursuivre la lutte internationale pour la prévention des génocides, la reconstitution des droits des peuples ayant subi un génocide et l’établissement de la vérité historique.


3. Exprime ses remerciements aux Etats, aux organisations internationales, religieuses et non-gouvernementales qui ont eu le courage politique de reconnaître et de condamner le Génocide Arménien comme un crime atroce contre l’humanité et continuent aujourd’hui encore à prendre des mesures juridiques en ce sens, notamment pour la prévention des graves manifestations de négationnisme.

4. Exprime sa profonde gratitude aux peuples, aux institutions et aux individus qui, en prenant souvent des risques, ont apporté une assistance humanitaire multiforme, ont sauvé plusieurs Arméniens menacés d’une extermination totale, ont instauré des conditions de sécurité et de paix pour les rescapés du Génocide, en faisant porter l’essentiel de leurs efforts sur l’entretien des orphelins et le mouvement international en faveur des Arméniens.

5. Exhorte les pays membres de l’ONU, les organisations internationales, toutes les personnes de bonne volonté, indifféremment de leur appartenance nationale ou religieuse, à unir leurs efforts afin de rétablir la vérité historique et rendre hommage à la mémoire des martyrs du Génocide.

6. Exprime la volonté solidaire de l’Arménie et du peuple arménien d’obtenir la reconnaissance universelle du Génocide Arménien et de surmonter les conséquences du Génocide, en élaborant un dossier visant à des revendications juridiques, à titre de point de départ d’un processus de reconstitution des droits et des intérêts légitimes individuels, communautaires et nationaux.

7. Condamne le blocus illégal imposé à la République d’Arménie par la République de Turquie, l’attitude anti-arménienne de la Turquie dans les enceintes internationales, ainsi que les préconditions soumises par les autorités turques pour la normalisation des relations interétatiques, en les considérant comme des effets directs de l’impunité du Génocide Arménien, Mets Yeghern, qui perdure jusqu’à nos jours.

8. Exhorte la République de Turquie à reconnaitre et à condamner le Génocide Arménien perpétré par l’Empire ottoman et à assumer sa propre histoire et son passé en s’inclinant devant la mémoire des victimes de ce crime atroce et en renonçant à sa politique de falsification, à sa politique du déni des faits incontestables, à sa politique de banalisation. Soutient les membres de la société civile turque, les plus courageux qui se dressent aujourd’hui contre la ligne officielle de leurs autorités.

9. Exprime l’espoir que la reconnaissance et la condamnation du Génocide Arménien par la Turquie constitueront un point de départ important dans le processus de réconciliation historique des peuples arménien et turc.

10. Constate avec fierté qu’au cours du dernier siècle, le peuple arménien qui a survécu au Génocide :

- a fait preuve d’une volonté inébranlable et d’une conscience nationale, parvenant à restaurer sa souveraineté de l’Etat perdue depuis des siècles,

- a sauvegardé et a développé ses valeurs nationales, a assuré la renaissance de sa culture, des sciences, de l’éducation, apportant ainsi sa propre contribution au développement du patrimoine international,

- a constitué au sein de la Diaspora arménienne un réseau puissant et efficace d’institutions spirituelles et laïques qui ont contribué à la pérennité de l’identité arménienne, à l’instauration d’un respect et d’une sympathie à l’égard des Arméniens, à la défense des justes droits du peuple arménien,

- a assuré l’unité nationale et a restauré la base démographique menacée de disparition après le Génocide, par la mise en œuvre d’un vaste programme de coopération panarménienne et de rapatriement.

- a apporté, durant les Première et Deuxième Guerres mondiales, sa digne contribution à l’établissement de la sécurité, de la paix internationales, a remporté de glorieuses victoires lors des batailles héroïques de Sardarapat et d’Artsakh.

11. Considère le 100e anniversaire du Génocide Arménien comme une étape majeure dans son combat pour la justice historique, ayant à l’esprit la devise « Je me souviens et je revendique ».


12. Exhorte les futures générations d’Arméniens à se poser en défenseurs de notre patrimoine national sacré, à se comporter en patriotes, conscients et instruits, pour servir dans la lutte :

- pour une Patrie plus forte, une République d’Arménie libre et démocratique,

- pour le développement et la consolidation d’un Artsakh libre,

- pour la solidarité active des Arméniens dispersés dans le monde entier,

- pour la réalisation des rêves séculaires des Arméniens.

Le 29 janvier 2015

samedi 31 janvier 2015,
Stéphane ©armenews.com (Nouvelles d'Arménie Magazine)

Photo de la semaine

Je peux pardonner - Quand tu vois la croix - Lorsque chaque crétin

Je peux pardonner

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras

Je peux pardonner
mais je n’oublie jamais rien 
parce la mémoire
nous protège
de ces rayas
qui sont indignes
mais toujours en mesure
d’opérer sournoisement
pour sauver leur peau
quand ils voient en cachette
qu'il existe une issue 
pour passer
à travers ce qu’il faudrait faire
au-delà du devoir
pour se défendre
de la barbarie
à cause de la peur
et pour ne pas subir
les tortures
d’un régime
qui ne respecte rien
c’est pour cela que je n’oublie pas
jamais et rien.

*****

Quand tu vois la Croix

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras

Quand tu vois la Croix
et que tu ne sais que faire
n’oublie pas l'épée
qui change de forme
pour se transformer
en une nouvelle lettre
qui révèle
Jésus-Christ
ainsi tu comprendras
quel est notre oeuvre
et notre rôle
dans ce monde
avec les missions
de l’Humanité
où est né le besoin
de résister
aux sociétés de l'oubli
et à la Barbarie
des génocides
qui empiètent 
sur les hommes,
les innocents, les justes
et ceux qui restent
libres.

*****

Lorsque chaque crétin

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras

Lorsque n’importe quel crétin
sort pour nous dire
qu’il a des opinions spéciales
et des contacts cachés
qui soutiennent
ses affirmations
et que par la suite
il se contredit lamentablement
mais n’accepte pas
sa lourde erreur 
il n’est même pas nécessaire
de le laisser
les dire tout seul
sans se perturber,
il vaut mieux
qu’il sache que nous sommes
seulement contre lui 
et s’il recommence à nous ennuyer
pour essayer de convaincre
notre peuple innocent
qu’il sache que depuis le début
nous sommes tous
de Kolokotronis
et que nous aussi nous avons des avis
que le feu et la hache
à ceux qui se prosternent.

*****

samedi 17 janvier 2015

Film "The Cut" - De Fatih Akin


Hier soir, j'ai pu voir The Cut programmé à Perpignan. Comment donner un avis. Ce qui est indéniable, c'est la démarche courageuse du réalisateur d'origine turque Fatih Akin,  ainsi que la qualité, la beauté cruelle des images, le jeu très réaliste et remarquable des acteurs . C'est sans concession quant à la trame du film, mais je l'ai ressenti comme "anecdotique" et non comme la grande  "saga" - que j'espérais - d'une époque tragique pour les arméniens, et qui aurait pu donner la véritable dimension de ce qu'a été l'épouvantable, l' atroce génocide des arméniens. Mais, évidemment, c'est à voir.   

vendredi 16 janvier 2015

Avec le vol - Après les détails - L'humour résistant - Nikos Lygeros

Avec le vol

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras


Avec le vol
de l’inconcevable
tu vois différemment
toute la vie
parce que tu n’es plus
cloué
sur terre
et tu peux penser
combien elle est belle
quand le soleil de la justice
la touche
et lève le voile
de la nuit travestie
comme si elle était
cette robe
que tu n’as pas supporté
de voir tomber 
et que tu as soulevée
pour affranchir
le besoin
d’expression
du monde 
intérieur.

*****
Après les détails

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras

Après les détails
viennent les indices
qui forment
tout le cadre 
pour que toutes les cases
commencent
à jouer leur rôle
de créer
le champ d’action
des pièces
et des pions
de l’échiquier
qui a d’autres
propriétés
pour que s’expriment
les capacités
au-delà des possibilités
de telle sorte que
commencent
les ramifications
et change
l’univers multicolore
de la pensée.

*****
L' humour résistant

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras

Tu dois avoir
l’humour résistant,
lorsqu’ils essaient
d’empiéter sur toi,
pour ne pas que tu t’agenouilles
lorsque les choses
sont difficiles
car alors on dirait
que tu n'as pas peur
des barbares
aussi puissants soient-ils 
parce que tu sais
que tu peux
leur faire front
avec la stratégie
et l'intelligence
puisque tu connais 
la poliorcétique
et que bien sûr
tu es capable
de passer 
à la contre-attaque.

*****

mercredi 14 janvier 2015

Vincit omnia veritas - Nikos Lygeros

Vincit omnia veritas
N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras

Vincit omnia veritas
c’est ce que tu dois avoir à l’esprit
lorsqu’ils essaient
de te terroriser
avec les mensonges
de leur ignorance
alors autant leur dire
que cela ne change rien
car seule la vérité
peut aider
la beauté
à sauver le monde
puisque un seul est
l’homme
de la croix
et que les autres
ne sont que
des pharisiens
et des secretaires
qui veulent
une croix
pour le temple
vide

dimanche 11 janvier 2015

Trois poèmes - Nikos Lygeros

Si tu as écrit
N. Lygeros

Si tu as écrit
j’ai quitté mon pays
ce n’est pas seulement
parce que tu l’as improvisé 
sur le bateau du départ
mais aussi grâce 
à tous ceux qui étaient
autour de toi
et qui bien après
ton propre oubli
t’ont demandé 
de la reconstruire
à partir des souvenirs
que tu leur avais provoqué
avec tes notes
et ta guitare
aussi cette chanson
n’est pas uniquement
celle d’un chanteur
mais d’un peuple
qui n’oublie pas
les étés 
de là-bas
pour avoir été
de là-bas.

*****
Le jeu de la guitare
N. Lygeros

Le jeu de la guitare
n’est pas seulement
un éternel souvenir
mais la mémoire du futur
qui ne cesse de louer
la valeur du passé
pour construire l’avenir
avec l’intelligence 
d’une musique
qui se veut toujours
au-delà des limites
pour explorer l’inconnu
afin de transcender
les frontières
et atteindre ainsi
l’Humanité
en lui offrant
un nouveau morceau
pour compléter 
les tesselles
des hommes
avec la couleur
de l’invisible.

*****
L'Homme à la chaise
N. Lygeros

L’homme à la chaise
ne l’avait jamais quittée
quand il jouait au piano
les compositions de Bach
afin d’être le plus possible
proche de l’instrument
et respecter à sa manière
l’esprit de Bach
afin que l’interprétation 
de cette œuvre
soit elle-même unique
car pour rendre hommage
au maître de la musique
il ne suffit pas
comme le pensent
certains interprètes
qui ne sont qu’exécutants,
de le jouer
mais de le penser
pour suivre sans défaut
son raisonnement
et sa pensée musicale
mais avec l’art 
et la manière.
Tel était Gould.

*****

samedi 10 janvier 2015

Conflit arménien vu par Charb. ( Nouvelles d'Arménie Magazine)

Quand les contes sont morts - Nikos Lygeros


 Quand les contes sont morts
Traduit du Grec par A.-M. Bras

Il y a longtemps Babsia nous racontait des histoires 
un peu avant que le sommeil ne nous emporte. 

Seulement maintenant que nous sommes tous morts 
elle ne veut rien dire d’autre que la vérité. 

Mais il n’y a personne pour croire 
que jadis nous avons vécu et dansé dans les blés. 

Qui pourrait croire 
que des millions d’âmes sont mortes de faim ? 

C’est ainsi que les contes d’antan ont péri 
et que sont arrivés ceux qui ne sont pas.

vendredi 9 janvier 2015

Prends ton crayon - N. Lygeros

Prends ton crayon

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras

Prends ton crayon
sans gomme
et dessine
librement
sans crainte
si tu veux
vraiment
honorer
les victimes
de la barbarie
car les mots
ne suffisent pas 
s’il n'y a pas de
suite
pour accuser
les actes 
d’injustice
contre des innocents
et si les Justes
ne blâment 
ni ne condamnent
les criminels
de la nullité 
et du vide.

L'esprit de Cabu - Nikos Lygeros

Et ce n'est pas fini !


jeudi 8 janvier 2015

Lettre ouverte de Cavanna aux Culs-Bénits


 François Cavanna (cofondateur de Charlie Hebdo décédé il y a un an)

Ecrivain, journaliste et dessinateur humoristique 
Né le 22 février 1923 à Paris et mort le 29 janvier 2014 à Créteil.

Lettre Ouverte de Cavanna aux Culs-Bénits.

Lecteur, avant tout, je te dois un aveu. Le titre de ce livre est un attrape-couillon. Cette « lettre ouverte » ne s’adresse pas aux culs-bénits. […]

Les culs-bénits sont imperméables, inoxydables, inexpugnables, murés une fois pour toutes dans ce qu’il est convenu d’appeler leur « foi ». Arguments ou sarcasmes, rien ne les atteint, ils ont rencontré Dieu, il l’ont touché du doigt. Amen. Jetons-les aux lions, ils aiment ça.

Ce n’est donc pas à eux, brebis bêlantes ou sombres fanatiques, que je m’adresse ici, mais bien à vous, mes chers mécréants, si dénigrés, si méprisés en cette merdeuse fin de siècle où le groin de l’imbécillité triomphante envahit tout, où la curaille universelle, quelle que soit sa couleur, quels que soient les salamalecs de son rituel, revient en force partout dans le monde. […]

O vous, les mécréants, les athées, les impies, les libres penseurs, vous les sceptiques sereins qu’écœure l’épaisse ragougnasse de toutes les prêtrailles, vous qui n’avez besoin ni de petit Jésus, ni de père Noël, ni d’Allah au blanc turban, ni de Yahvé au noir sourcil, ni de dalaï-lama si touchant dans son torchon jaune, ni de grotte de Lourdes, ni de messe en rock, vous qui ricanez de l’astrologie crapuleuse comme des sectes « fraternellement » esclavagistes, vous qui savez que le progrès peut exister, qu’il est dans l’usage de notre raison et nulle part ailleurs, vous, mes frères en incroyance fertile, ne soyez pas aussi discrets, aussi timides, aussi résignés !

Ne soyez pas là, bras ballants, navrés mais sans ressort, à contempler la hideuse résurrection des monstres du vieux marécage qu’on avait bien cru en train de crever de leur belle mort.

Vous qui savez que la question de l’existence d’un dieu et celle de notre raison d’être ici-bas ne sont que les reflets de notre peur de mourir, du refus de notre insignifiance, et ne peuvent susciter que des réponses illusoires, tour à tour consolatrices et terrifiantes,

Vous qui n’admettez pas que des gourous tiarés ou enturbannés imposent leurs conceptions délirantes et, dès qu’ils le peuvent, leur intransigeance tyrannique à des foules fanatisées ou résignées,

Vous qui voyez la laïcité et donc la démocratie reculer d’année en année, victimes tout autant de l’indifférence des foules que du dynamisme conquérant des culs-bénits, […]

À l’heure où fleurit l’obscurantisme né de l’insuffisance ou de la timidité de l’école publique, empêtrée dans une conception trop timorée de la laïcité,

Sachons au moins nous reconnaître entre nous, ne nous laissons pas submerger, écrivons, « causons dans le poste », éduquons nos gosses, saisissons toutes les occasions de sauver de la bêtise et du conformisme ceux qui peuvent être sauvés ! […]

Simplement, en cette veille d’un siècle que les ressasseurs de mots d’auteur pour salons et vernissages se plaisent à prédire « mystique », je m’adresse à vous, incroyants, et surtout à vous, enfants d’incroyants élevés à l’écart de ces mômeries et qui ne soupçonnez pas ce que peuvent être le frisson religieux, la tentation de la réponse automatique à tout, le délicieux abandon du doute inconfortable pour la certitude assénée, et, par-dessus tout, le rassurant conformisme. Dieu est à la mode. Raison de plus pour le laisser aux abrutis qui la suivent. […]

Un climat d'intolérance, de fanatisme, de dictature théocratique s'installe et fait tache d'huile. L'intégrisme musulman a donné le « la », mais d'autres extrémismes religieux piaffent et brûlent de suivre son exemple. Demain, catholiques, orthodoxes et autres variétés chrétiennes instaureront la terreur pieuse partout où ils dominent. Les Juifs en feront autant en Israël.

Il suffit pour cela que des groupes ultra-nationalistes, et donc s'appuyant sur les ultra-croyants, accèdent au pouvoir. Ce qui n'est nullement improbable, étant donné l'état de déliquescence accélérée des démocraties. Le vingt et unième siècle sera un siècle de persécutions et de bûchers. […]

7 janvier 2015

Par Nikos Lygeros

Je suis Charlie

Hommage à Sharb
Hommage à Tignous

Hommage à Cabu
Hommage à Wolinski


Quels mots peuvent dire

 l'horreur

l'anéantissement

le désespoir

quand rien ne peut arrêter

le crime.

Ils n'avaient que leur talent pour arme

quand la barbarie avait des balles.

Sera-t-elle punie ...

Et quand bien même...

les vies détruites

le sont à jamais.


Dzovinar

mardi 6 janvier 2015

Ces liens que rien ne peut détruire

Tissés depuis le jour de notre naissance
ces liens d'amour
que rien n'a pu détruire
nous ont enchaîné l'un à l'autre 
pour toute notre vie

Quand tu ignorais encore que t'attendaient des jours heureux
avant l'année du bonheur : 1990 ...




Que d'errance, de souffrance, avant ...

Mais toujours, si vibrante 
ton affection ...
infini
 ton amour





















quand la vie, enfin, t'apporta son plus beau cadeau ...
Vous étiez deux ... et maintenant, trois ...















 et puis ... 2001









et même si, cruelle, la vie nous a privés de toi,
désormais, je vogue toujours avec toi mon arparig.