vendredi 31 janvier 2014

DIASPORA, CULOTTES et DRAPEAU - Denis Donikian


Erik Johansson

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La vérité, quelle qu’elle soit, est moins terrible que l’ignorance.

Anton Pavlovitch Tchekhov

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Récemment, des membres d’Education sans Frontières, scandalisés par le traitement que subissent les migrants arméniens de la part du gouvernement français, me demandent de les éclairer sur la situation socio-politique de l’Arménie. Jusque-là, je croyais blanchir nos culottes en famille. Et voilà que d’autres, mais animés d’humanisme, me prenant au mot, viennent me dire que c’est justement le genre de lessive qui les intéresse. Le lecteur peut imaginer mon embarras. Comment faire, me suis-je demandé, pour qu’on évite de prendre mes justes colères pour du dénigrement,  mon esprit critique pour de la trahison, et fustiger le caca arménien sans souiller notre culture ?  Exercice d’autant plus périlleux qu’il me fallait honteusement confesser que des Arméniens, professant une idée de l’Arménie plus éthérée que terre à terre, se demandaient aujourd’hui comment aider les autorités françaises dans leur tâche contre ces migrants qui osent bobarder sur leur pays rien que pour sauver leur peau. C’est que chez nous, héritiers d’un génocide, la haine des autres a muté, dans certains cerveaux racornis, en haine des nôtres. Difficile d’en faire l’aveu. En bref, j’avais à parler de l’Arménie mais sans l’humilier. Et je tenais à affirmer, droits de l’homme obligent, que si des Arméniens cherchaient, comme tout un chacun, à échapper au goulet d’étranglement patriotique, c’est que leur marâtre culture du cynisme ne leur offrait plus d’autre choix. Mais comment éviter la gêne à devoir étaler au grand jour les aberrations politiques du génial peuple arménien, les cruautés aveugles d’un arbitraire à visage démocratique, la complicité par le silence de notre diaspora ? Des problèmes de santé m’auront épargné ces exercices d’acrobatie sans pour autant me mettre à l’abri des questions qui pèsent sur la responsabilité des Arméniens d’ici concernant  le sort des Arméniens de là-bas.

Cependant, et je le sais, ces mots que je dis ne pèseront d’aucun poids sur les vrais décideurs du destin arménien, lesquels n’en feront qu’à leur tête. Faibles mots au regard de ceux qui rusent, qui abusent les gogos et qui minent par l’indifférence toute position contraire à la « doxa armeniaca ». Faibles paroles au regard de la Parole patriotarde, laquelle exige du sang et des larmes au nom de la radieuse Arménie. Mais si mes mots ne font pas mur contre la bêtise, au moins ils ne contribueront pas à salir nos linges de famille.

A l’heure où j’écris ces lignes, la soi-disant diaspora arménienne ( à vrai dire, une poignée de météorologues auto-proclamés du temps arménien, qui vous font acheter du parapluie pour couvrir les plus démunis et vous vendent du ciel radieux quand c’est la tempête) semble animée d’un sursaut critique. Ici ou là, la panique prend forme. L’UGAB et autre fondation multiplient les alarmes sur la dépopulation gravissime de l’Arménie en programmant des réunions dans plusieurs villes du monde ( Beyrouth le 30 janvier, Paris le 3 février, Toronto le 5, NewYork le 6, Los Angeles le 11). Quand je disais que mes mots étaient faibles. Mes alertes lancées il y a plus de dix ans viennent seulement de parvenir aux oreilles de ces messieurs forcés d’exiber aujourd’hui leur culotte salie après dix années de constipation.

Parallèlement se tiennent à Lyon et à Paris deux tables rondes ( voir ci-dessous) destinées à faire parler des réprésentants de la société civile arménienne. Premier sujet à vous faire bondir un éléphant jusqu’au plafond :  l’Arménie et la diaspora, perspective d’une résistance commune. Il en est donc encore qui y croient ! A quoi ? me demanderez-vous. Mais à la diaspora résistante. (Cette diaspora francisée par amour m’a toujours fait penser, concernant son soutien à la désobéissance civile arménienne, au mot d’Arletty germanisée par la passion boche : « Pas très résistante, Monsieur le juge. ») Mais c’est quoi, la diaspora ? Combien de divisions, la diaspora ? En fait, beaucoup. Faute de divisions militaires, nous avons au moins des divisions communautaires. ( La division communautaire consiste à mettre en commun nos sales culottes pour pratiquer leur déchirement en réunion). Qui donc y croit à cette diaspora ? Et qui n’y croit plus ? Qui la fait et à qui ne la fait-on plus ? Qui la représente et qui subit les manques, les excès, les erreurs de ses représentants ?  C’est toute la question.

Tout d’abord, oui, la diaspora est une entité historique à causes multiples, dont les deux principales tiennent au génocide et  à la débâcle économique de l’Arménie dite indépendante. Or ces deux causes constituent à l’heure actuelle son ferment autour de la reconnaissance et son problème quant au chaos économique.

De fait, force est de reconnaître que l’énergie déployée depuis cinquante ans autour du génocide par la communauté arménienne de France a été phénoménale dans tous les domaines. Pour un témoin comme moi de ces cinquante années, l’activisme des Arméniens de la diaspora destiné à faire connaître le génocide a connu une courbe exponentielle.  Il a donné lieu à de multiples livres ( scientifiques, thèses, romans, mémoires, BD et autres), manifestations, commémorations, érections de stèles, vocations, engagements, etc.

C’est dire qu’il y a un esprit diasporique orienté essentiellement vers la réparation de la perte. Mais cette conscience du national est en rivalité constante avec les exigences d’une conscience dominante incarnée par le pays d’accueil. C’est dans ce pays que chaque élément de la diaspora a dû apprendre à se refaire et à mobiliser son énergie pour se constituer en tant qu’individu et citoyen. Le combat  est si rude que beaucoup finissent par céder à la culture d’accueil en accordant aux racines juste ce qu’il faut pour ne pas se renier totalement. Ce principe de réalité aura obligé le plus grand nombre à confier à plus conscients que soi le soin de gérer cette réparation de la perte engendrée par le génocide. Et donc tacitement, le soin de nous représenter. En conséquence, la diaspora comprise comme force politique et culturelle n’est devenue l’affaire que de quelques-uns, les plus actfis ou les plus en vue, qui prennent la parole au nom d’une famille historiquement soudée mais minée pas sa dilution. Ainsi quand cette parole dérive ou délire, la collectivité doit la subir. Comme Aznavour disant qu’il se foutait du mot génocide. Concernant la diaspora arménienne de France, dans le fond, elle assume ses tiraillements entre une assimilation à marche forcée et une nostalgie malheureuse, entre un climat général européaniste et un communautarisme identitaire, un mode de vie mimétique et des représentants quasi nationalistes.

Or, ces acteurs de la diaspora, grâce leur soit rendue, ont réussi à faire vivre, contre vents négationnistes et marées antimémorielles, la vérité  du génocide. Ils savent aujourd’hui comment sensibiliser les responsables politiques. Ils alertent sans dissocier le génocide arménien des autres génocides du XXème siècle. Ils soutiennent à bout de bras une langue qui s’aphyxie faute d’usage pour la vivifer . Ils rebondissement à la moindre humiliation. Ils font un travail de fourmi pour que le passé douloureux des Arméniens ne soit pas englouti dans les sables de l’histoire… Certes la perfection n’étant pas arménienne, on assiste ici ou là à des ratés. C’est dire qu’on oublie trop souvent que les résistants les plus engagés contre l’engourdissement de la cause arménienne doivent aussi assumer leur subsistance et que le militantisme à taux plein n’est guère réalisable. Nous resterons toujours des amateurs, mais des amateurs qui en veulent, qui ont la rage de vaincre. (Nous verrons d’ailleurs comment en 2015 chaque Arménien voudra à sa mesure contribuer à faire avancer les revendications arméniennes). N’oublions pas non plus que la nation arménienne est une nation ravagée et qu’elle se bat malgré le poids délirant de cette blessure qui pleure en permanence dans son âme. Et si nos représentants sont sujets à quelques défaillances, c’est qu’elles sont le reflet de notre situation ambiguë comme communauté au sein d’une société française qui a ses exigences propres, à commencer par le devoir d’assimalation et l’impératif économique. Chacun serait mal venu de reprocher à ces représentants d’avoir été élus par des groupuscules plutôt que par l’ensemble de la diaspora pour la bonne raison qu’il ne suffit pas de souhaiter des élections pour réussir à les mettre en place. Dans nos critiques, nous oublions trop facilement que la diaspora est un groupe humain dispersé dans un autre plus grand, plus fort et plus vivant, auquel nous appartenons sans qu’il soit nôtre tout à fait. Et  tandis que l’histoire avance, faute de mieux, la diaspora se doit d’avoir des interlocuteurs capables de défendre dans l’urgence les intérêts des Arméniens. Sans ces individus qui se sont battus, démenés et même sacrifiés, ni Mitterand, ni Chirac, ni Sarkozy et ni Hollande n’auraient pris fait et cause pour nous. Personne n’a le droit de les conspuer même si chacun estime à juste titre que le peuple arménien doit être reconnu dans son humanité pleine et entière et qu’il puisse prospérer sur les terres qui sont actuellement les siennes.

Mais ce déficit démocratique inéluctable en diaspora, dès lors qu’il n’est compensé par aucun mécanisme minimum qui permette la consultation, la constestation ou la discussion franche crée obligatoirement des frustrations, des défiances ou des indifférences.  En d’autres termes, il n’est pas abusif d’exiger des comptes de ces représentants, alors qu’aujourd’hui il semblerait que les garde-fous soient totalement absents et que nos chefs ne suivent pas une ligne clairement définie. Certes, nos pitbulls savent montrer les dents au moindre manquement démocratique constaté par l’Etat turc. Mais jamais on ne les a entendus grogner, la bave aux lèvres, jamais ils ne se sont fendus d’un communiqué pour dénoncer les dérives et les délires du pouvoir arménien et prendre faits et causes pour la société civile. Ce silence de rigueur a permis à l’Etat arménien d’avoir les coudées franches dans les décisions cruciales intéressant la diaspora au premier chef, comme celles relatives aux protocoles arméno-turcs.  Nos chefs croyaient respecter le gouvernement Sarkissian en faisant les autruches sur ses dérives autoritaires, et Sarkissian les a remerciés en ne les consultant pas. Aujourd’hui, le bilan est lourd. Les aides massives venant de la diaspora n’auront pas réussi à enrayer la dépopulation du pays ( ces différentes réunions le montrent). En ce sens, la soumission par le mutisme de nos représentants aux dirigeants du pays porte aujourd’hui ses fruits. Et faute de mieux, ce sont ces personnes qui seront une fois de plus reconduites pour perpétuer le désert de confiance qui gagne l’Arménie et même la diaspora.

L’ambiguïté qui caractérise le statut de nos « chefs » peut en étonner plus d’un. A y regarder de près, chacun d’eux est animé par un conflit d’intérêts. Quand parler au nom de la diaspora vient en concurrence avec un intérêt de parti, un intérêt d’affaires ou un intérêt de carrière, ce sont toujours les intérêts de la diaspora qui passent à la trappe. Aujourd’hui, le peuple diasporique arménien voit bien que dans son juste combat pour la reconnaissance on lui a fait oublier le combat pour la survie démocratique de l’Arménie. Or, si ses dirigeants ne les ont pas suffisamment alertés, c’est bien qu’ils avaient un intérêt de parti, d’affaires ou de carrière à ménager ceux qui ont fourvoyé le pays dans cette impasse. Et comme les intérêts sont tenaces, nos chefs continueront à nous aveugler de génocide par-ci, de loi antinégationniste par-là pendant que les Arméniens d’Arménie vivront impuissants le délitement de leur âme et de leur pays.

Denis Donikian

http://denisdonikian.wordpress.com/2014/01/31/diaspora-culottes-et-drapeau/#comment-3180

ARRET, ANALYSE, ARTICLE DE PRESSE ET REPONSE CONCERNANT LE JUGEMENT ATTENDU LE 30 JANVIER 2014

 VOIR SUR LE SITE INTERNET DE Me KRIKORIAN LE JUGEMENT DU 30 JANVIER 2014 RENDU PAR LA COUR D'APPEL D'AIX EN PROVENCE AINSI QUE L'ANALYSE QU'IL EN A FAITE A NOTRE INTENTION. (Documents non encore publiés sur le site à ce jour - mais cela ne saurait tarder)





A L'ADRESSE DE MONSIEUR FRED GUILLEDOUX, JOURNALISTE, AUTEUR DE L'ARTICLE PARU SUR LE SITE INTERNET DE LA PROVENCE LE 30.01.2014, 13h08

Cher Monsieur,

Je viens de prendre connaissance de votre article publié sur le site internet de La Provence, de façon quelque peu précipitée.

En effet, contrairement à ce que vous écrivez, l'arrêt qui a été rendu le 30 Janvier 2014 écoulé par la Cour d'Appel d'Aix-en-Provence n'est ni mon échec, ni celui de mes mandants. Pas plus que ne l'étaient les précédentes décisions. Il est l'aveu d'impuissance de l'Etat juridictionnel face à la Reapolitik et à la fausse et anti-démocratique théorie de l'acte de gouvernement ( v. ma lettre du 28.01.2014 au Président du Conseil constitutionnel au sujet de ma QPC relative à l'article 26 de la loi du 24 Mai 1872, au soutien de mon recours pour excès de pouvoir que j'ai porté devant le Conseil d'Etat tendant à la reconnaissance du statut constitutionnel de l'Avocat défenseur et à une garantie des droits effective ).

Ne trouvez-vous pas anormal, en votre qualité d'observateur privilégié des faits sociaux, qu'en démocratie, dans la France du 21° siècle, l'obligation de transposer les normes de l'Union européenne demeure sans sanction?  Alors que nos amis espagnols se sont libérés de l'acte de gouvernement en votant une loi le 13 Juillet 1998?

N'ayant pu faire que le Juste soit fort, on a fait en sorte que le Fort soit juste, disaitPascal au Grand Siècle.

Je souhaiterais, dès lors, au titre du droit de réponse ( art. 13 de la loi du 29 Juillet 1881 sur la liberté de la presse ) qu'à la lecture de mon communiqué de presse ( six pages ), dans lequel je présente l'analyse critique détaillée de l'arrêt, vous fassiez paraître un rectificatif destiné à restituer à cette décision sa véritable signification et les développements ultérieurs qu'elle implique. Il y est notamment indiqué ( page14/16 de l'arrêt ) que l'obligation de transposer la décision-cadre du 28 Novembre 2008, qui incombe à l'Etat est "non contestée". Cet obiter dictum ( soit-dit en passant ) est un net désaveu du refus opposé par le Gouvernement de transposer la décision-cadre, en même temps que la validation de toutes les procédures que j'ai entreprises pour la défense de la dignité des victimes de tous les génocides et crimes contre l'humanité.

Dont acte!

La Cour d'Appel, par la double déclaration d'incompétence qu'elle réalise, après celle du Conseil d'Etat du 26 Novembre 2012, nous ouvre, de plus, en raison du déni de justice qui en résulte, la voie du Tribunal des conflits qui peut, désormais, être saisi directement ( art. 17 du décret du 26 Octobre 1849 ).

Je reste, dans cette perspective, à l'écoute de toute demande de renseignement complémentaire de votre part.

Bien cordialement,

Philippe KRIKORIAN,
Avocat au Barreau de Marseille
Tél. (33) 04 91 55 67 77 - Fax (33) 04 91 33 46 76
BP 70212
13178 MARSEILLE CEDEX 20 ( FRANCE ) 

lundi 27 janvier 2014

MANIF A MONTPELLIER






MANIF A MONTPELLIER (DONT VOUS NE TROUVEREZ D'ECHOS DANS AUCUN JOURNAUX NATIONAUX NI INTERNATIONAUX) mais nous y étions ...

Devant la Préfecture de Montpellier, dimanche 26 janvier 2014, à l'instigation d'Héléna Demirdjian, nous nous sommes réunis avec le soutien de représentants de la Ligue montpéliéraine des Droits de l'homme, des membres de l'Association arménienne de Montpellier, des amis kurdes, des arméniens venus de Nîmes, de Perpignan, pour une manifestation pacifique dénonçant le voyage du Président Hollande en Turquie -( à noter la présence discrète de forces de l'ordre qui n'ont eu nul besoin de mettre de l'ordre !).

Monsieur Jean-Marie Liévain - Président de l'Association arménienne de
Montpellier

Après la lecture par Monsieur Liévain, président de l'Association arménienne de Montpellier, des revendications arméniennes, dénonciations des multiples atteintes aux droits des minorités et autres exactions commises par la Turquie, l'occupation de Chypre, le blocus des frontières avec l'Arménie, et bien sûr, la négation du génocide des Arméniens, nous nous sommes quittés avec le sentiment d'avoir fait un pas de plus vers la mise au jour d'une tragédie qui, aujourd'hui encore, reste obstinément ignorée, occultée, par les médias français.

samedi 25 janvier 2014

CEDH - AFFAIRE PERINCEK - (suite)

 philippe.krikorian@wanadoo.fr
Date: Fri, 24 Jan 2014 08:39:02 +0100

Ma Chère Dzovinar,

Je me réjouis que mon initiative du 30 Décembre 2013, à laquelle l'Ambassade de Suisse a répondu dès le 06 Janvier 2014 ( v. pièces jointes ), ait créé une certaine émulation et suscité, trois semaines après la mienne, d'autres demandes adressées à la Suisse aux fins de l'inviter à demander le renvoi de l'affaire PERINCEK devant laGrande Chambre de la Cour européenne des droits de l'homme, qui siège à Strasbourg.

Il convient, dès lors, de continuer à exercer notre vigilance quant à la position qu'adoptera la Suisse, à cet égard.

Celle-ci et la décision que prendra la Grande Chambre sur le renvoi et, le cas échéant, sur le fond de l'affaire sont, au demeurant, sans effet sur notre procédure qui tend à la transposition de la décision-cadre du 28 Novembre 2008, laquelle lie tous les Etats membres de l'Union européenne ( UE ) dont, précisément, la Suisse ne fait pas partie.

Seule, en effet, la Cour de justice de l'Union européenne ( CJUE ) de Luxembourg a la compétence et le pouvoir pour donner à ladite décision-cadre une interprétation authentique, dans le cadre de questions préjudicielles que j'ai posées au Conseil d'Etat et à la Cour d'Appel d'Aix-en-Provence qui, comme tu le sais doit rendre son arrêt, sur nos demandes, le 30 Janvier 2014 prochain.

Je ne manquerai pas, dans cette perspective, de revenir vers toi, pour commenter la décision à intervenir et développer les suites juridictionnelles à envisager.

Très amicalement,

Philippe

PJ


La lettre de Me Krikorian comporte dix pages (argumentation juridique) que vous pouvez consulter sur son site

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mercredi 22 janvier 2014

Pensées jour après jour


"Durant des siècles, les envahisseurs turcs ont massacré et réduit en esclavage les Arméniens. Chaque pierre des déserts, chaque dalle des monastères a une goutte de sang arménien" 

                                                     Pablo de Neruda



Pensées jour après jour - le pouvoir des idées reçues



Religion, traditions, principes, nous sont inoculés dès notre plus jeune âge, par le milieu dans lequel nous naissons.

Ils sont le carcan invisible qui limite souvent, à notre insu, tous les autres champs possibles de l'esprit.

Cette première vaccination aux idéaux qui traceront notre route est souvent déterminante - surtout si nous tardons à les remettre en question à la faveur hasardeuse de rencontres, de lectures, d'études ...

Mais si nous y parvenons, en passant au crible de notre réflexion ces contraintes handicapantes, que nous choisissions un autre chemin,  hors des sentiers battus de la société, alors nous devenons sévèrement critiquables et condamnables. Nous ne faisons plus partie du monde de  ceux qui se sont enfermés une fois pour toute dans leurs certitudes, et qui pensent que rien ne peut exister hors d'elles.

Certaines traditions peuvent échapper à ce risque si elles ne cessent d'être ce qui les rend attachantes : une chance de rapprocher les êtres,  resserrer des liens, à la faveur d'événements qui les suscitent. 

                                                                                          Dzovinar                      
http://dzovinar.blogspot.fr/2014/01/pensees-jour-apres-jour.html

jeudi 16 janvier 2014

HAYS, REVEILLEZ-VOUS ! LE CRI DE MOOSHEG !



En avant ! (pastel Dzovinar)

De Moosheg à Marie-Reine :

Chère Marie-Reine,

Tu es venue de ton Luberon jusqu’à Valence, A TES FRAIS, organiser ARA/Valence 2010, simplement parce que le projet te plaisait, comme tu l’as fait pour d’autres initiatives, quelle que soit l’étiquette des organisateurs. Eh bien, sache que le féodalisme c’est le contraire : la seule question qui vaille c’est l’étiquette.   Sais-tu que la SEULE radio à ne pas avoir organisé un interview à propos de ce festival est Radio A , la radio dashnak ?  POURQUOI ?
Pourquoi les jeunes du Nor-Seround de Valence qui avaient prévu de tenir un stand en ont-ils été empêchés par le « Parti » sous peine d’exclusion ? POURQUOI ?
Voilà de quoi nous mourrons : parce que ces féodaux n’ont pas compris que l’union fait la force. Hommage du vice à la vertu : incapables de débat d’idées, ils choisissent le « consensus interne».  Pourquoi ils ne viendront pas te voir en Lubéron ? Parce que leur «  pouvoir » ils le tiennent non pas de la collectivité via la démocratie mais d’autorités supérieures : Berj Setrakian, le « Bureau mondial », le Président de la RA ou le Catholicos !! Puisqu’il n’y a pas de débat d’idées inter-arménien, il n’y a pas de réflexion ni de « pouvoir » de la raison. C’est pourquoi chers Janine Altounian et Denis Donikian, il ne peut émerger de véritables dirigeants. Croyez-vous, chers Amis, que du temps de Staline, il n’y avait pas de «  personnalités de rechange » ?  Il y en a eu jusqu’à ce que Staline « fasse le ménage ». Ici c’est différent : celui – ou celle- qui fait montre d’un talent  ( Denis tu es toi-même la victime de cet état de fait) qui menacerait de mettre à bas ce bel ordonnancement est immédiatement ostracisé, ignoré, boycotté. En Avignon, j’ai été élu au CA de l’Association d’Avignon. Pour m’écarter, ça été simple : le CA ne s’est réuni qu’une fois. Le «  bureau » du CA ne l’a plus convoqué !!!
Quant au CCAF Provence, je n’en reçois que les appels aux dons ou à manifester.
Puisque, faute de débat interne, les porteurs d’idées ne peuvent s’épanouir, les jeunes – et les moins jeunes- ont le choix entre se soumettre au vide sidéral ou s’en aller !!!
Quant à nos petits marquis , ils ont leurs maîtres à penser, Finkielkraut pour les uns, BHL pour les autres.
Il y a un proverbe français : on n’est jamais si bien servi que par soi-même.
Eux   en ont inventé un second : «  on n’est jamais si bien servi que par…les autres ! »  On voit le résultat !!!
Les intellectuels reconnus ( Christian Makarian, Michel Marian, Gaidz Minassian) développent des idées d’importation, puisque nous ne fabriquons pas nous-mêmes les idées..
Mooshegh
                                                *****
Je réadresse après le message de Marie-Reine, ceux de Jeanine Altounian et de Denis Donikian.
J’ai mis en destinataires visibles des personnalités qui pourraient au moins répondre à la supplique de Marie-Reine.
                                                *****
 Cher Mooshegh,

De ma petite voix je peux te dire que je suis, comme toujours, avec toi. Comme toi je m'indigne dans mon coin, en vain.
Je voudrais savoir pourquoi, nous, les franco-arméniens, nous ne parlons pas d'une seule voix, pourquoi nous n'avons pas la ou les personnes qui traduisent haut et fort ce que nous ressentons au fond de nous; où est cette voix qui s'insurge après chaque attaque et qui répond à chaque humiliation, qu'elle vienne de Turquie ou d'ailleurs.
Nos deux co-présidents du CCAF qui ont été choisis pour nous et malgré nous, qui sont-ils et que font-ils à part prendre la parole et la donner lors de rendez-vous traditionnels, ou s'asseoir autour d'une table de banquet officiel ?
Puisqu'ils sont censés nous représenter, nous la communauté arménienne de France, pourquoi ne viennent-ils pas à notre rencontre, dans nos villes et villages de province ? Nous aimerions nous aussi faire entendre notre voix et leur dire ce que nous attendons d'eux, hors des sphères officielles.
Je représente une petite association franco-arménienne du Vaucluse, AREV en Sud-Luberon, et je suis aussi exaspérée que d'autres de l'immobilisme ambiant, dont tu parles si bien; je suis aussi exaspérée de ma passivité forcée, parce que je ne sais pas quoi faire ni vers qui me tourner.
Sommes-nous voués à n'être que ce pion qu'on déplace au gré des envies et des intérêts des puissances ?
Comment se fait-il que nous ne parvenions pas à faire savoir au monde combien il est grave de laisser impuni et de surcroît nié, un crime contre l'humanité tel que celui qui a été commis contre les arméniens ? un crime qui a engendré d'autres crimes.
J'attends que les choses changent et que les hommes changent !

Marie-Reine HAIRABIAN
                                                *****
Le 13 janv. 2014 à 12:52, Denis Donikian a écrit :

Je ne voulais pas me mêler de ça, mais je trouve que notre tragédie est assez comique. Nous en sommes arrivés en diaspora là où est arrivée l'Arménie. Pardon de jouer les Cassandre, mais je ne vois rien d'autre à dire. La fuite des Arméniens d'Arménie et le désintérêt de plus en plus grand que nous constatons au sein de la jeunesse arménienne concernant notre cause et notre identité, mais je dirais notre survie en tant que nation, sont le résultat d'un manque total de confiance envers ceux qui ont pris le pouvoir pour nous diriger et aussi nous représenter.
De fait, on se demande pourquoi on critique l'immobilisme de nos dirigeants par rapport à ce qui se passe en Arménie. Comment des représentants illégitimes de la diaspora pourraenit critiquer des représentants illégitimes de l'Arménie ? Les choses sont d'autant plus floues qu'on est en droit de penser les yeux fermés que certains membres  de la diaspora travaillent en sous-main pour le pouvoir en place en Arménie.
Seulement, je n'irai pas jusqu'à critiquer nos représentants d'une manière aussi systématique. Car les Arméniens ont les représentants qu'ils méritent et les représentants qu'ils "peuvent" si je puis dire. Eh oui. Ceux qui hurlent contre eux devraient avoir la modestie de réaliser que ces représentants ont au moins le mérite de se consacrer 24 h sur 24 à la cause arménienne, quitte à y perdre leur âme et à se faire insulter par ceux qui ont le temps aussi de vaquer à leurs affaires "françaises", ordinaires ou commerciales. Pour exemple, même si je ne partage pas les principes d'Ara Toranian, on doit lui reconnaître qu'il fait partie de ces  rares  personnes qui ont fait plus que toute autre pour la défense de nos intérêts, devant souvent ménager la chèvre démocratique et le chou dachnak, tant bien que mal, et souvent plus mal que bien. Alors qu'on me donne un nom pour le remplacer. Qui osera faire des sacrifices autant que lui ?

JE SUIS TOUT À FAIT D'ACCORD SUR CE QUI PRÉCÈDE

Je ne vois personne. Et s'il n'y a personne, c'est bien que nous le méritons et que notre défense de la cause pour la survie du peuple arménien sur ses terres actuelles sera et restera toujours du gardgan, du recousu. ( Pour être clair, je signale qu'à la suite d'un désaccord, je me suis désabonné de NAMagazine).
Quant à établir un système démocratique en diaspora, je n'y crois pas car les efforts sont immenses, et les obstacles sont en nous.
Cela dit, nos représentants jouent gros, car aujourd'hui que dit-on de la diaspora en Arménie ? Qu'elle est inerte. Et dès qu'Aznavour se met à parler, il donne l'impression d'être notre voix. J'ai toujours dit qu'il fallait peser sur le pouvoir arménien, car aujourd'hui nos responsables qui soi-disant voient plus loin que la populace ont failli gravement. L'Arménie se perd, l'arménité devient du communautarisme, nous ne sommes même pas européens. Nous utilisons l'Europe a des fins strictement nationales, et c'est une faute. Pourquoi ? Nous nous en rendrons compte en 2015. Nous verrons si les Français nous suivent...
Enfin deux idées qui sont de l'ordre du possible pour 2015 :
En Arménie : baptiser des rues portant des noms de justes turcs. Ca c'est européen.
A Paris intra muros , créer un centre culturel axé sur le génocide arménien comme celui de Dzidzernakapert ou celui de la Shoa. Faire de la pédagogie. Afin que ce lieu se visite par les étrangers. Ca aussi c'est européen.
Enfin se chercher un humoriste qui voudrait bien faire avec le génocide arménien ce que Dieudonné a fait avec la Shoa. Ca doit bien se trouver, mrdr ! Ca c'est de l'humour.

Denis
                                                           *****
MON APPEL - 13 janvier 2024

NOUS N’EXISTONS PAS COLLECTIVEMENT
Il était – il est – de NOTRE responsabilité de faire BOUGER les structures, les mentalités. Au moins DIRE haut et fort ce qui est INACCEPTABLE, ce que nous n’acceptons pas.
Au lieu de cela, chacun se réfugie dans sa «  niche » , sans se préoccuper du COLLECTIF arménien en France qui est à l’abandon.
Résultat , notre influence = ZERO.
Que les bonnes volontés prennent enfin conscience de cette situation !!!
Par exemple nous sommes inaudibles sur la Syrie, Dieudonné, la Turquie, la question du  communautarisme.
Au lieu de cela, ce pauvre CCAF se fend de communiqués et manifs alibis.
Bien sûr, Franck Mourad ( par nature) et  Ara Toranian refusent tout débat sur le bilan  de la campagne loi anti négationnisme.  Toranian m’expliquait avec aplomb que pendant la «  bataille » tout le monde devait être sur le pont et que viendrait le temps des « mises en accusation ».
Apparemment, ce n’est toujours pas le moment du débat. Voilà la démocratie diasporique !!!
Ils sont dans la fuite en avant, dans l’activisme, sans idées, sans programme ni objectifs. Ils ont été trop contents d’abandonner le projet de CFA : l’idée même d’avoir à rendre des comptes leur fait horreur. Ils voudraient bien d’un Centre franco-arménien vidé définitivement de toute substance arménienne mais sans le contrôle démocratique des électeurs de la diaspora.
Alors….Alors on prépare fébrilement le 24 avril…..2015 !!! On va voir ce qu’on va voir !!!!
Que toutes les bonnes volontés se lèvent enfin et CRIENT d’une même voix que tout ça n’est plus possible.
Des Associations  courageuses, des personnalités d’excellence existent. Qu’elles se PARLENT et qu’elles s’expriment d’une même voix !!!
Je m’adresse plus particulièrement aux compatriotes de ma génération : avons-nous le droit de transmettre aux générations suivantes une communauté dans un tel état de délabrement avec un système féodal qui gère l’immobilisme ?
L’immobilisme c’est la mort.

Mooshegh . Monteux le 11/01/2014

                                                               *****
 Voici les réponses qui me sont parvenues à ce jour.

De Hratch Bedrossian :

Le responsable et coupable de tout ça est avant tout Govciyan de qui TOUT LE MONDE a peur en raison de ses accointances, point barre!!!! Et c'est ce type qui parle au nom des 500000 Arméniens de France???  Un conseiller officiel de Hranoish Hakobian membre d'un gouvernement qui met par terre l'Arménie et nos communautés???
 Il a mis par terre l'Ugab dont il s'est servi pour grimper, les anciens le savent mais se taisent, plus aucune manigestation culturelle!!!
 De Nice à Paris il ne se passe presque plus rien, et pour ce qui est du débat contradictoire si nécessaire, que dalle au nom du consensus...
 Il a été nommé coordinateur des actions pour 2015 on ne sait pas à quel titre, alors qu'il a passé son temps depuis plus de 10 ans à dresser Arméniens et Turcs de France les uns contre les autres pour finir par dire en avril 2013 qu'il n'était plus pour la pénalisation de la négation mais pour la démocratisation de la Turquie vu qu'il aimerait bien y ouvrir, dans cet affreux pays selon lui, un bureau de l'Ugab...
 Il faut vous réveiller un peu les gars, et le mensuel de Toranian est devenu celui de l'Ugab...
 Vous en attendez quoi???
                                                             *****
 De Antoine Bagdikian :

Bonjour cher Mooshegh,

Je n'ai pas l'honneur de te connaitre (on dit "tu" à ce qu'on aime disait Prévert).
Je suis Antoine Bagdikian, président de l'Association Nationale des Anciens Combattants et Résistants Arméniens  et de son émanation l'Institut arménien de France.
Je te rejoins totalement dans ton analyse concernant la médiocrité de "nos instances dirigeantes" et je suis le seul  - hélas - à avoir réagi lors des dernières élections du CCAF en votant contre.
En effet, je n'ai pas du tout apprécié que ceux qui inventent le CFA ,un projet incompréhensible basé sur "une démocratie totale " ne soit même pas capable de respecter ne serait ce qu'un simulacre de démocratie au CCAF. Les dernières élections sont illégales : pas de publicité pour l'appel aux candidats (président, trésorier, etc..), pas d'envoi de programme, pas d'envoi de rapport des présidents sortants et du trésorier, pas d'envoi de procuration ...

Ces messieurs se sont auto-reconduit !!! Voilà  la démocratie !

Tu as raison de t'indigner et il faudrait réagir . Je suis à Versailles et notre association prépare les cérémonies de 2014 et 2015 dont je vais t'envoyer le programme.
Où se trouve Monteux ?

Je suis un des fondateurs du "Comité du 24 avril" et de son successeur le CCAF mais on a atteint , comme tu le dis si bien , le sommet de l'immobilisme.
J'ai fait des demandes écrites pour créer des commissions de travail car "La Loi" qui intéressent tant Mourad et Ara ne peut pas être le seul but de toutes les associations. Que ces 2 messieurs s'y consacrent mais ne bloquent  pas tous les autres chantiers. C'est pourtant ce qui se passe.
On en reparle car je vais à la manifestation de soutien aux 3 femmes kurdes assassinées.

Cordialement
                                                      *****
 De Robert Aydabirian :

Chers amis,

Je corrige juste un lapsus dans mon mail personnel adressé à notre cher Mooshegh qui vous l'a peut-être relayé par inadvertance. "La relève politique sera-t-elle différente ? Espérons que non". Il fallait bien sûr comprendre, espérons que OUI.

Et interpellé et ému par son "CRI" je réponds :

Cher Mooshegh,

...Ton appel aux anciens, aux sages, aux démocrates ne sera entendu et suivi que si on pouvait en formuler les objectifs. Être contre l'existant ne suffit pas, il faut dire ce que l'on veut. L'initiative, malheureusement avortée, de création d'un CFA élu aurait apporté plus de démocratie et de légitimité. Il aurait permis de confronter idées et programmes et offert l'occasion de mobiliser ceux qui, aspirant au changement, ne se reconnaissent pas dans les  structures actuelles.
N'empêche qu'ici comme dans l'État, l'Église, les Partis, les institutions en déshérence, les changements ne sortiront, je pense, que des situations de crises aiguës où s''impliquera la jeunesse. Celle-ci sollicitera, peut-être, la génération antérieure pour profiter un peu de son expérience et éviter de tomber dans les travers que nous avons vécu.
Ceci étant dit, nous sommes un certain nombre qui continue à réfléchir et à agir utilement pour accroitre l'influence et l'image de notre communauté. Pas facile mais possible, quand la pensée précède l'action.
Cordialement
                                                      *****
De Annick Vaudlet :
Bravo Michel !!!
                                                       *****
 Un grand MERCI aux Amis qui ont pris la peine de me répondre. Le débat DOIT CONTINUER ici ou ailleurs, dans vos réseaux respectifs. Le CCAF va-t-il prendre l’initiative de créer un espace de libre parole ? Je n’y crois plus. J’attends cela depuis trop longtemps, et à mes multiples sollicitations on ne répond que par un silence méprisant. Silence dans les rangs !! Quand j’ai téléphoné à Mourad Papazian après l’épisode de l’élection présidentielle ( «  François, pour nous c’est toi !!! ») pour lui demander de démissionner pour cause de conflit d’intérêt multiple ( 3 casquettes : chef du Dashnaktsoutioun Europe, propagandiste de Hollande, co-président du CCAF), il m’a répondu : qui tu es toi !!!!!!
Pour ces petits marquis nous ne sommes rien, et si nous ne sommes pas de leur clan, nous sommes encore moins que rien.
N’est-il pas temps de leur montrer que NOUS EXISTONS ???
Je vous en supplie, si vous pensez que ce sont de vraies questions, prenez-les à bras le corps,  portez-les, imposez la démocratie !!!
Si une fois de plus le féodalisme arménien devait réussir à éluder le débat comme il sait si bien le faire, alors cet appel sera le dernier, ce sera mon chant du cygne, ma petite mort diasporique.
Au lieu de souffrir dans mon coin, je ferai comme tant d’autres avant moi : je voterai avec mes pieds.

Mooshegh…Monteux le 13/01/2014


jeudi 9 janvier 2014

Pensées jour après jour


Natacha Melkonian

"L'art n'est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. Il est un moyen d'émouvoir le plus grand nombre d'hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes. Il oblige donc l'artiste à ne pas se séparer ; il le soumet à la vérité la plus humble et la plus universelle. Et celui qui, souvent, a choisi son destin d'artiste parce qu'il se sentait différent apprend bien vite qu'il ne nourrira son art, et sa différence, qu'en avouant sa ressemblance avec tous. L'artiste se forge dans cet aller retour perpétuel de lui aux autres, à mi-chemin de la beauté dont il ne peut se passer et de la communauté à laquelle il ne peut s'arracher. C'est pourquoi les vrais artistes ne méprisent rien ; ils s'obligent à comprendre au lieu de juger." Albert CAMUS 

mercredi 8 janvier 2014

Petite colombe



"Bon vol à cette petite colombe, 
> > > 
qu'elle t'apporte la joie, la santé, la prospérité, 
> > et qu'elle protège ta famille et toi-même.
> > La colombe de la paix voyage de maison en maison, de foyer en foyer, de bureau en bureau, d'ordinateur à ordinateur.. 

> > > 
Notre colombe parcourt le monde entier en emportant nos soucis avec elle.
Je te l'envoie, ne la retiens pas.."
Je l'ai retenue, pour vous.

mardi 7 janvier 2014

ILS SONT TROP BEAUX !


Splendeurs du monde animal :
 Les chats de Van

Une légende aimée entre toutes ...

L'apport Suisse dans la cause arménienne - Nikos Lygeros



L’apport suisse dans la cause arménienne par Nikos Lygeros

Dans le monde francophone, nous nous concentrons bien souvent sur le cas de la France. Même si cela est naturel, ce n’est pas forcément opportun pour l’ensemble des situations. En ce qui concerne la cause arménienne, la loi de 2001 sur la reconnaissance du génocide des Arméniens et la problématique de la pénalisation de la négation du génocide, donne l’impression que tout se passe en France. Or la cause arménienne – même dans l’espace francophone – ne dépend pas exclusivement du positionnement de la France sur la scène internationale. Nous pensons qu’il serait plus judicieux de construire l’ensemble de notre stratégie sur des bases solides qui ont prouvé leur efficacité dans le temps. Ainsi le rôle de la Suisse constitue un paradigme. Ce petit pays est un défenseur des droits de l’homme redoutable. Bien souvent nous ne mentionnons que la neutralité suisse avec une certaine condescendance, sans réaliser que cette neutralité n’a de sens qu’avec un positionnement fort. La Suisse est exemplaire à plusieurs niveaux et pas seulement symbolique comme la garde suisse du pape. L’impact de la Croix-Rouge dans le monde n’a nul besoin d’être démontré. Quant à l’armée suisse et sa capacité de dissuasion, ce sont des données militaires certifiées. Aussi il ne faut pas être surpris par le fait que la Suisse ait déjà voté la reconnaissance du génocide des Arméniens ainsi que la pénalisation du négationnisme. Nous devons nous rendre compte que la Suisse se trouve dans ce domaine au delà de l’horizon français. Par conséquent elle peut servir d’exemple dans la réalisation du concept. Car le processus de réparation n’a pas un but qui se réduit à la reconnaissance symbolique d’un génocide. Le processus de réparation correspond à un ensemble de mesures à prendre qui ne sont pas forcément suffisantes pour les victimes du génocide mais qui sont certainement nécessaires pour les survivants du génocide. Aussi pour prendre de revers les négationnistes qui sont particulièrement virulents en France, nous ne devons pas nous contenter d’un combat dans cet espace. Sinon nous risquons de tomber dans une problématique communautaire. Par contre personne ne peut accuser les Suisses d’être des Arméniens. Aussi il est préférable de mettre en avant l’apport suisse pour donner un cadre de négociation cohérent et efficace. Le positionnement suisse n’a rien d’extrême. Il se base exclusivement sur les notions des droits de l’homme. Sa dureté ne provient que la nécessité de condamner les bourreaux et de neutraliser ceux qui seraient tentés de commettre la même chose de manière indirecte en soutenant un génocide de la mémoire. L’apport suisse est essentiel car il permet de rendre nos arguments incontestables. Sans tomber dans les pièges des stratagèmes développés par les lobbies turcs, nous pouvons mettre en exergue la situation suisse et contrer les attaques fallacieuses de leur propagande. L’exemple suisse permet aussi de convaincre les indifférents à la cause arménienne. Dans leur ensemble, ces derniers pensent que nos revendications sont exagérées. Tandis que la connaissance des données suisses dans le domaine, leur permet de réaliser d’eux-mêmes que nos revendications ne sont que des réalisations des droits de l’homme. En recadrant le centre de notre combat sur l’exemple suisse, il est possible de lui donner une assise non seulement plus neutre mais surtout plus convaincante pour des personnes qui ne connaissent que de loin la problématique du génocide des Arméniens. Cela leur permettra de prendre conscience du caractère universel de la cause arménienne en tant que lutte contre un crime contre l’humanité.

lundi 6 janvier 2014

TRADITIONS ARMENIENNES "Sourp Tzenount" Noël arménien fêté le 6 janvier - par Jacqueline-Siranouche Markarian

Sourp Tzenount, Fête de Noël armenien le 6 janvier.... Chenoravor nor dari yev Sourp tzenount !


"Les Arméniens fêtent Noël et l’Épiphanie le 6 janvier restant ainsi fidèles aux traditions antiques du Christianisme. Au IVe siècle, la date du 25 décembre a été choisie comme date pour la fête de Noël, principalement dans le but de la substituer aux fêtes païennes qui étaient d'usage à l'époque. Dans le culte perse de Mithra, la fête la plus importante - le Mithragan - se déroulait chaque année le jour du solstice d'hiver, jour célébrant la naissance de la divinité et la victoire de la lumière sur les ténèbres. Selon une tradition mithraïque née en Asie mineure, Mithra serait né « jaillissant du rocher » tandis que des bergers assistent à cette naissance miraculeuse dans un récit qui influencera ceux de la naissance de Jésus pour l'adapter aux thèmes païens. Il est possible qu'une tradition plus ancienne, d'origine mithraïque et mazdéenne, présentant la mère de Mithra - Anahita (ou Anahid) - comme vierge ait également influencé les premiers auteurs chrétiens." - Erwan Kerivel -

Pour qui connaît la Foi du peuple arménien, Noël est un événement chrétien très important et très belle fête de famille.
- En diaspora occidentale, particulièrement en France, les Arméniens célèbrent Noël comme tous les Français, le 25 décembre  cependant le 6 janvier donne une occasion supplémentaire pour se réunir en famille.
- En Arménie, Noël est une fête très importante célébrée le 6 janvier, comme le faisaient les premiers chrétiens.

L’église apostolique arménienne retient aussi la date du 6 janvier,  initialement reconnue pour la nativité de Jésus-Christ.
  
Le 6 janvier, on célèbre en même temps que l'Épiphanie, le baptême du Christ - qui donne lieu à l'église, à un rite spécial de bénédiction des eaux.

Les Arméniens, ayant toujours été isolés du reste du monde chrétien, n'ont pas toujours suivi les réformes de celui-ci. Ils n'ont notamment pas accepté la réforme qui adopta le 25 décembre comme jour de la Nativité du Christ, pour faire coïncider ce jour avec la fête païenne du solstice d'hiver.
L’église arménienne a conservé la date du 6 Janvier. Et c'est ainsi que les Arméniens fêtent le même jour la Nativité et l’épiphanie.

Le baptême de Jésus est appelé Épiphanie parce que ce jour là, la divinité de Jésus a été manifestée : le ciel s’est ouvert  “et l'Esprit Saint descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe” .....Et une voix partit du ciel  "Tu es mon fils; moi, aujourd'hui, je t'ai engendré. » (Luc 3, 22).    

MESSE DE NOËL
En Arménie, la célébration de la fête commence la veille avec une messe dans toutes les églises et se poursuit le 6 Janvier par une grande messe dans la Cathédrale d'Etchmiadzin officiée par le Catholicos de tous les Arméniens.

A la fin de la Messe de Noël, dans l'église, on procède à la triple bénédiction de l'eau et du saint chrême contenus dans de grandes bassines en argent.  La croix est immergée dans l’eau bénie et sortie de l’eau, symbolisant le baptême de Jésus.Elle s'accompagne de chants de prières. On chante les cantiques de la bénédiction de l'eau "Ov Zarmanali"  "Aïssor tzaïn haïragan" (de la voix du père).

L'eau est distribuée aux fidèles qui l'emportent pour en imprégner leur maison (la bénir) et pour la boire en guise de purification.


Ce jour là, les Arméniens échangent ces mots et disent :
-Քրիստոս ծնավ և հայտնեցավ -Kristos tsnav yev haytnetsav  -Jésus est né et est apparu
et reçoivent en réponse :Մեզ և Ձեզ մեծ Ավետիս”- mez ev dzez mets Avédis-  
-"Grande nouvelle pour nous et pour vous."

Nota : Nos frères de L’église Arménienne catholique emploient le rite arménien avec une liturgie spécifique mais  fêtent  Noël  le 25 décembre. 

LES AGAPES
 En diaspora occidentale, particulièrement en France, les Arméniens célèbrent Noël comme tous les Français, le 25 décembre ; cependant le 6 janvier donne une occasion supplémentaire pour se réunir en famille !
Un repas aussi copieux que possible de toutes les bonnes recettes sera servie le soir de Noël... (Beureks, dolmas, mantis, des poissons succulents, baklavas, anouch abour et j'en passe..).

Durant tous ces jours de fête,  dans chaque maison,  une table est garnie de gâteaux préparés par la maîtresse de maison, de fruits frais et toutes sortes de fruits secs, des entremets au blé, des boissons, etc.... La table n'est jamais desservie durant plus d'une semaine ! Ainsi, tout visiteur sera invité à s'asseoir et à honorer la table.

La générosité du peuple arménien n'est pas une légende.
Même sur les tables les plus pauvres, vous trouverez, patiemment cueillis dés l'été, des abricots, des figues sèches, des amandes, des  noisettes, des noix, de quoi vous désaltérer avec un délicieux jus de grenade, et, bien sûr, divers petits gâteaux,  afin de célébrer dignement  Noël.... Sourp Tzenount, et la Nouvelle Année. 




                                  

 CHEVORAVOR NOR DARI YEV SOURP TZENOUNT -  Bonne Année et  Sainte naissance (joyeux Noël) !

MUSIQUE CHANT DE NOËL : Écoutez, c'est très beau ...... http://www.musicarmenie.com/fr/noel.html

Merci à MUSIC ARMÉNIE dont vous écouterez d'autres magnifiques chants et découvrirez le Site.
(Extraits de sources, Net Arménie - Music Arménie )

Jacqueline-Siranouche Markarian.

Voir aussi :

 http://www.armenews.com/article.php3?id_article=96197