mardi 30 avril 2019

En continuant - Personne - Dans le Sud - Entre l'Acadie - Ecoute - Après les lamentations - Jamais - Chaque peuple - N. Lygeros


En continuant
N. Lygeros

En continuant
la tradition
d’une langue
que d’autres
ont tenté
d’effacer
de notre mémoire,
tu prouves
que tu es
capable
de résister
à la barbarie
et par conséquent
tu fais
toi aussi
partie
de cette Humanité
qui n’oublie pas
le passé.

*****
Personne
N. Lygeros

Personne
n’avait le droit
de s’attaquer
à l’Acadie
car nous étions
des innocents
sur nos terres
et personne
n’acceptera
le grand
dérangement
car il s’agissait
d’un crime
contre l’Humanité
et pas seulement
d’une remise
à l’ordre
d’insoumis.

*****
Dans le Sud
N. Lygeros

Dans le Sud
de la Louisiane
tu peux retrouver
les descendants
des réfugiés
de l’Acadie
qui ont subi
le Grand dérangement
aussi écoute
leurs maux
pour comprendre
l’histoire
d’un pays
déchiré
par la barbarie
et parle
leur langue
pour aimer
leur avenir.

*****
Entre l'Acadie
N. Lygeros

Entre l’Acadie
et la Louisiane
tu peux trouver
l’amertume
et le tracas
mais aussi
des hommes
et des femmes
qui représentent
un lien si fort
qu’il est capable
d’unir
dans le temps
ces terres
d’antan
car ils ont su
transcender
leur existence
pour vivre
libres.

*****
Ecoute
N. Lygeros

Ecoute
les voix
d’antan
pour comprendre
l’accent
qui représente
une trace
sur la glace
car nul autre
n’est prêt
à témoigner
sur l’histoire
d’un peuple
décimé
par la barbarie
d’une langue
qui voulait
l’exclusivité
sur le Grand Nord.

*****
Après les lamentations
N. Lygeros

Après les lamentations
tu peux découvrir
la joie de la Résurrection
si tu es croyant
aussi pense
à l’Acadie
de manière
diffèrente
pour voir
en elle
non seulement
le passé
mais aussi
l’avenir
car tu peux
le protéger
contre
la plus noire
des barbaries.

*****
Jamais
N. Lygeros

Jamais
nous n’oublierons
le Français
même
si le système
veut nous y forcer
car nous savons
qu’il s’agit
non seulement
de notre langue
maternelle
mais originelle
aussi pour nous
c’est un moyen
de ne pas oublier
le passé
afin de protéger
l’avenir
de notre peuple.

*****
Chaque peuple
N. Lygeros

Chaque peuple
a le droit
de conserver
sa langue
alors pourquoi pas
les Acadiens
où qu’ils soient
sur le territoire
canadien
ou américaine
car personne
ne peut les condamner
à l’oubli
sous prétexte
d’unité
linguistique
puisque les feuilles
appartiennent
à l’arbre.

*****  

L' Acadie -1755 - Dans notre mémoire - Sous la pleine Lune - En étudiant - Dans la fugue - L'imitation - Après les variations - N. Lygeros



L' Acadie
N. Lygeros

L’Acadie
n’oubliera jamais
le vent
qui a soufflé
si fort
sur les âmes
des innocents
car il appartient
désormais
à sa mémoire
aussi
marche
avec elle
dans cette libération
qui touche
tous les hommes
dont le sang
a mouillé
la terre
de nos ancêtres.

***** 
1755
N. Lygeros

1755
n’est pas juste une date
mais le commencement
de la prise de conscience
de la valeur d’un peuple
condamné
en raison de sa langue
sous prétexte
de la guerre
aussi maintenant
que nous avons survécu
nous savons
que notre avenir
ne dépend
que de notre combat
sans jamais oublier
que l’arbre
est dans les feuilles
où s’écrit l’histoire.

*****

Dans notre mémoire
N. Lygeros

Dans notre mémoire
en raison de la profondeur
il y a toujours un lac
aussi nous n’avons besoin
des mensonges de la société
qui tente par tous les moyens
d’effacer notre langue
car elle est différente
voilà pourquoi
nous nous battons
aussi bien
en Acadie
qu’en Louisiane
car nous savons
nos origines communes
puisque nos feuilles
n’ont jamais oublié
la forêt
de notre arbre
car ce sont nos racines.

*****
Sous la pleine Lune
N. Lygeros

Sous la pleine Lune
au bout du monde
un autre espoir est né
loin des tracas
car nous savons
à présent
ce que l’ Acadie attend
de ses enfants
puisque nous sommes
les seuls survivants
du grand dérangement
aussi viens
avec nous
pour lutter
dans ce combat
de la langue et de la liberté
qui changera
définitivement
ta vie!

*****
*****
En étudiant
N. Lygeros

En étudiant
les fugues
de Bach
nous découvrons
l’immensité
d’un esprit
capable
d’inspirer
des idées
remplies
d’innovation
tout en restant
dans la lignée
de la tradition
car l’imitation
n’est pas
une réponse
unique
pour le développement

 Dans la fugue
N. Lygeros

Dans la fugue
nous retrouvons
des motifs
mathématiques
qui donnent
du sens
à la musique
en lui offrant
de la profondeur
qui n’est pas
accessible
à la première
lecture
de l’instrument
mais grâce
à l’étude
de l’écriture
de la partition.

*****
L'imitation
N. Lygeros

L’imitation
comme processus
représente
un élément
de base
dans l’écriture
contrapuntique
aussi
il faut rechercher
au delà de la perfection,
l’analogie
et le rythme
pour exploiter
l’augmentation
mais aussi
l’approche
rétrograde
afin de combiner
ces structures.

*****
Après les variations
N. Lygeros

Après les variations
Goldberg,
écoute
l’offrande musicale
pour comprendre
l’art
de la fugue
sans
rester
au stade
de l’auditeur
qui ne peut
découvrir
les aspects
cachés
de la partition
qu’il est nécessaire
de découvrir
pour voir
la profondeur.

*****

vendredi 26 avril 2019

Crimes contre l'humanité commis par les Turcs Ottomans (liste non exhaustive)

(Micky Bone)

Arda Kalayjian 104 ans
#neverforget
Crimes contre l'humanité commis par les Turcs Ottomans (liste non exhaustive) :

1822 : L'Île de chios 50,000 Grecs
1823 : Misolungii 8750 grec
1826 : Constantinople 25000 Janissaires (soldats arabes esclaves)
1850 : Alep 5000 Syriens.
1850 : Mossoul 10000 Irakiens
1860 : en ce moment Liban 12000 libanais
1860 : Damas 25000 Syriens
1876 : Bulgarie 14700 bulgares
1877 : Bayazet 1400 Arméniens
1879 : Alashkert 1250 Arméniens
1881 : Alexandrie 2000 Égyptiens
1892 : Mossoul 3500 Janissaires (soldats d'esclaves irakiens chiites)
1894 : Sassoun 12,000 Arméniens
1895 : L'Arménie occidentale (Turquie maintenant) 300000 Arméniens
1896 : Constantinople 9570 Arméniens
1896 : Van 8000 Arméniens
1903-1904 : Macédoine 14,667 macédoniens
1904 : Sassoun 5640 Arméniens
1909 : Adana 30,000 Arméniens
1915 : L'Arménie occidentale 1.5 millions d'Arméniens
1915 : en ce moment au Liban, 200000 libanais pendant la grande famine.
1918 : RCA, ardahan et alexandropol (gyumri) 100,000
Arméniens
1919 : Cilicie 50,000 Arméniens
1922 : Smyrne (Izmir maintenant) 200,000 Arméniens et grecs
1914-1920 : Tour Abdin, hakkari, van, siirt, urmiah (en Iran) 750000 Assyriens (70 % de la population totale à l'époque)
1917-1925 : Turquie 2000000 Kurdes tués et expulsés.

mercredi 24 avril 2019

TOUS COUPABLES - Mooshegh Abrahamian


TOUS COUPABLES 

Disons-le tout net : aucune des puissances ayant à connaître de la situation en Turquie ne souhaite aborder la question arménienne. Auraient-elles quelque chose à se reprocher dans l’inconcevable destruction de ce peuple en 1920, à peine 2 ans après la victoire commune de novembre 1918 ? Les Arméniens survivants du génocide, ayant foi en leurs alliés, étaient revenus sur leurs terres depuis les lieux de déportation. Grâce aux victoires de Sardarabad, Bach Abaran et Kara Kilissa, arrachées alors qu’ils se battaient seuls, le dos au mur contre des forces 2 fois supérieures, ils avaient même fondé le 28 mai 1918 la 1ère République d’Arménie.  Nazarbékian, général en chef, avait ainsi harangué ses troupes, à la veille de la bataille : «  Après notre servitude séculaire sous le joug turc, nous avons résolu de vivre libres ou de mourir. Si nous ne réussissons pas à défendre notre pays, notre liberté et notre honneur les armes à la main, nous ne sommes plus dignes de vivre comme nation. L’heure suprême a sonné où nous devons assurer notre avenir ou périr. »  Mon grand-père maternel avait disparu dans la tourmente, assassiné en 1915 à Kir Shehir, tandis que mon grand-père et ma grand-mère paternels  (la situation critique exigeait la mobilisation des femmes) tombaient 3 ans plus tard les armes à la main à Sardarabad, assurant par leur sacrifice le salut de la nation arménienne. Symboles inséparables Les Arméniens étaient aussi revenus en Cilicie, se croyant protégés par le mandat français sur l’ancien royaume arménien du temps des Croisades.  Appelons à la barre le témoin Winston Churchill: “ Le moment semblait venu où les Arméniens allaient recevoir justice et leur droit de vivre en paix dans le foyer de leur race. Ceux qui avaient été leurs persécuteurs et leurs tyrans étaient abattus par la guerre ou la révolution. Les grandes puissances triomphantes étaient leurs alliées et allaient assurer que justice soit faite. Il paraissait vraiment inconcevable que les 5 grandes puissances alliées ne soient pas en état de faire exécuter leur volonté. » Comment l’inconcevable, l’incroyable, l’inimaginable se produisirent-ils alors que toutes les Puissances victorieuses déclaraient que les Arméniens méritaient plus que tout autre leur liberté?

A tout « Saigneur » tout honneur, j’appelle à la barre l’accusé Turquie. Ici, nul besoin de s’attarder, les faits sont connus, avérés, les preuves convergentes. Les Arméniens d’Anatolie furent soumis à un régime de terreur ordinaire au moins depuis le début du 19ème siècle. Impôts illégaux, pillages, expropriations, meurtres, viols et enlèvements : voilà leur calvaire quotidien aggravé par une administration corrompue, dénuée de toute responsabilité et attisant le fanatisme des populations musulmanes locales notamment les nombreuses tribus Kurdes nomades. L’accélération du déclin d’un empire despotique, l’immixtion des puissances dans ses affaires entraînent dès 1877  l’adoption d’une méthode plus radicale : le massacre suivi de l’exode de provinces entières. Sur le plan diplomatique le Sultan joue la comédie de réformes jamais appliquées, de réponses dilatoires, de promesses jamais tenues. Encouragé par l’inertie des puissances tout à leurs appétits et intérêts, particuliers et divergents, et profitant de la guerre de 1914, le Parti Union et Progrès organise la solution finale à partir du 24 avril 1915. Le régime nationaliste de Kémal parachève le nettoyage ethnique par de nouveaux massacres et une ultime offensive contre l’Arménie exsangue en septembre 1920 en présence des Alliés indifférents. La question arménienne est définitivement réglée puisqu’il n’y a plus d’Arméniens en Arménie. Tous les gouvernements turcs successifs nieront le crime avec une farouche énergie face à la permanente indifférence des puissances.  

Accusé Grande-Bretagne, levez-vous !
Nous vous accusons d’avoir eu comme politique constante en Anatolie de prendre le parti du bourreau, d’avoir été le prédateur voulant interdire à tous les autres, et notamment au Tsar, d’approcher de la route des Indes, d’empêcher toute évolution du pays vers la civilisation en plaidant pour l’intégrité territoriale de l’empire ottoman. Déjà, lors de la guerre russo-turque de 1828-29, qui fut décisive pour l’accession à l’indépendance de la Grèce, les Russes avaient remporté une large victoire sur le front secondaire arménien. Ses troupes s’étaient avancées au-delà d’Erzeroum et approchaient de Sivas. Vous, Grande-Bretagne, avez obligé la Russie à rendre toutes ses conquêtes en Arménie sauf Poti et l’Akhalkalak, au mépris de la survie des populations arméniennes. Obsédée par le risque d’effondrement de l’empire ottoman et son corollaire, l’expansion de la Russie, vous entraînez la France – qu’allait-elle faire dans cette galère !!!- dans  la guerre de Crimée 1853-1856. Lord Benjamin Disraeli, à l’issue de la guerre russo-turque de 1877-78, vous acceptez l’indépendance de la Bulgarie, mais vous forcez le Tsar à renoncer à conserver les provinces arméniennes martyres de Bayazed et Alachkert, comme par hasard les plus au sud-est, et donc les plus proches de ce que vous considérez comme votre chasse gardée. Sous votre pression et celle de votre allié Bismarck, le traité de San Stéfano est donc renégocié lors du Congrès de Berlin. Dans votre unique souci de voir les troupes russes quitter ces provinces dont la population arménienne avait été anéantie, vous exigez leur départ avant l’exécution des réformes ayant trait à la protection des sujets chrétiens. Pour mémoire, les Arméniens constituaient à l’époque 45% des habitants des provinces orientales. En échange de votre garantie pour l’accomplissement de  réformes qui ne verront jamais le jour, en réalité pour prix des services rendus à l’homme malade, vous recevez l’île de Chypre des mains sanglantes du Sultan. (Convention secrète de Chypre, 4 juin 1878) Votre adversaire Gladstone stigmatisa ce cadeau que les Arméniens ont payé de leur sang. L’historien-expert anglais Buxton nous a remis ses conclusions à propos de cette affaire : elles sont accablantes. Il affirme que si la Russie n’avait pas été obligée par l’Angleterre d’évacuer l’Arménie turque avant l’exécution des réformes arméniennes, les massacres suivants ( 1895-6 et le génocide de 1915) n’auraient sans doute pas eu lieu. L’obsession anglaise de contrôler la route des Indes se vérifia encore par son installation en Egypte(1882). Sa ligne bleue des Vosges, pour le malheur des Arméniens, s’appela les détroits, le golfe d’Alexandrette et le golfe persique.  C’est pour cela qu’il vous fallait maintenir à tout prix l’empire ottoman debout, même empaillé. Vous avez soutenu ici le despotisme et la barbarie, alors que vous avez encouragé ailleurs les mouvements d’indépendance. (par exemple en Amérique latine pour « libérer » le commerce du monopole ibérique).  A la suite de nouveaux  massacres de 1894-97, Gladstone exigea que l’Angleterre intervint seule militairement contre la Porte. Vous, lord Salisbury, premier ministre, le refusâtes de peur qu’une coalition contre vous favorise l’installation des Russes dans les Détroits. J’appelle à la barre l’historien-expert anglais J. Holland Rose. Voici ses conclusions : « Il serait prématuré d’enquêter pour savoir quelle est la puissance européenne qui doit être considérée comme principalement responsable d’avoir toléré les hideux massacres de 1895-96 ainsi que l’épouvantable situation de la Macédoine. Toutes les puissances qui signèrent le traité de Berlin (1878) sont responsables de ces faits, mais, en ce qui concerne les événements d’Arménie, l’Etat qui a signé la convention de Chypre (c’est à dire le Royaume-Uni) est doublement responsable.» La tentative de débarquement des Dardanelles  (avril 1915) correspond au jour près au déclenchement du génocide par la déportation de 600 intellectuels arméniens de Constantinople, à deux pas des opérations militaires anglo-françaises. Pas plus alors qu’auparavant, lors des massacres précédents, il n’est cependant entré dans les plans des puissances alliées de secourir un peuple menacé d’extermination, menace dont toutes les chancelleries étaient parfaitement informées. Vous, les Anglais,  avez été pris de panique par la victoire écrasante des Russes sur les troupes ottomanes à Sarikamis (Anatolie orientale) en décembre 1914. Ce n’est pas le cœur qui a parlé pour monter cette opération à la hâte, mais la peur que les Russes arrivent à Constantinople et prennent possession des Détroits !!!! Votre égoïsme et votre cynisme n’empêchaient pas une parfaite compréhension de la situation des Arméniens. Pour s’en convaincre, laissons parler le lord de l’Amirauté, Winston Churchill, à propos de l’extermination des Arméniens :
« Ce crime fut préparé et exécuté pour raisons politiques. Une occasion se présentait pour faire disparaître du pays une race chrétienne opposée aux ambitions turques, placée entre les Turcs et les peuples musulmans du Caucase, et dont les aspirations ne pouvaient être satisfaites qu’aux dépens de la Turquie. Il se peut que l’attaque des Dardanelles ait stimulé la fureur sans pitié du gouvernement turc. Les Pan-Turcs pensèrent que même si Constantinople devait tomber et la Turquie perdre la guerre, la suppression des Arméniens représenterait un avantage permanent pour l’avenir de la race turque. » Plus tard, après la défection russe (Révolution d’octobre 1917 et traité de Brest-Litovsk) les troupes anglaises d’Irak  (400 000 hommes) qui avaient pris Bagdad en 1917 n’avancèrent pas sur Mossoul pour faire leur jonction dans la région du lac de Van avec l’armée arménienne. Leur inaction fit retomber tout le poids de la lutte sur le front d’Erzindjan et Erzeroum sur les seuls Arméniens, contre lesquels les dirigeants Jeunes-Turcs avaient concentré leurs meilleures divisions pour réaliser leur idéal pantouranien. Stoppées par les Arméniens, ces divisions contournèrent le front par le ventre mou géorgien pour un dernier baroud d’honneur et un ultime massacre d’Arméniens à Bakou, ville cosmopolite alors partie de l’empire russe dont la production de pétrole était gérée par les Russes et les Arméniens. Les maigres troupes arméniennes restées seules après le départ des soldats russes (pour cause de paix et de révolution) ne pouvaient défendre la ville à elles seules. Elles ont fait appel à l’armée anglaise basée un peu plus au sud au bord de la Caspienne, en Perse. Vous avez promis des secours, mais vous n’avez envoyé que…40 jeeps avec des officiers.  Vous avez laissé faire les massacres par la soldatesque et les Tatars : pendant 3 jours et 3 nuits la ville leur fut livrée !!! Les atrocités furent indescriptibles. Allah autorise les pires châtiments contre les infidèles.  Ca tombait bien : les Arméniens étaient riches et les Arméniennes si jolies….

Pour gagner la reconnaissance des Tatars, futurs « Azéris », vous allez former en 1919 une administration locale composée de cette seule ethnie !!! Après la parenthèse soviétique, elle formera le socle  de l’Azerbaïdjan.

Pourquoi vous, Royaume-Uni, vous-êtes vous précipité seul à conclure un armistice avec la Turquie le 30 octobre 1918 à Moudros, sans exiger le désarmement de l’armée turque, son départ de l’Arménie turque et la livraison des criminels de guerre ? Sans doute pour affirmer votre prééminence : premier arrivé, premier servi. Vous alliez vous tailler la part du lion de ce qui promettait d’être un beau festin ! Déjà en 1916, les accords Sykes-Picot donnaient la mesure de votre rapacité : aux Français le Liban, la Syrie, une large partie du sud de l’Anatolie et le nord de la Mésopotamie avec Mossoul, à vous tout le reste. Les Grecs et les Italiens veulent-ils participer au festin ? Vous leur promettez à tous deux Smyrne et Antalia !  De fait, vous vous jetez sur Mossoul (en contravention, intérêts pétroliers obligent, avec les accords SykesPicot). Vous investissez le pays en force : Istanbul, Smyrne. Au Liban et en Syrie, avec 45 000 hommes,  vous êtes 6 fois plus nombreux que les soldats français. Dans toute l’Anatolie, vous installez des officiers de renseignement, et des troupes le long du chemin de fer. C’est la curée : autant se servir puisque, selon Foch, « la Turquie n’existe plus » ! Mais la proie se révèle d’autant plus difficile à avaler qu’elle sent sa mort programmée face à tous ces appétits. Les Grecs occupent Smyrne et la côte nord de l’Egée, la côte de la Mer noire,  les Italiens la côte sud jusqu’à la Cilicie, les Français la Cilicie et le sud  jusqu’à Sivas et Marache.  Après d’âpres marchandages, vous êtes enfin d’accord avec vos alliés : le traité de Sèvres est signé en août 1920. Votre rapacité commune renforce chaque jour les rangs des kémalistes qui refusent la disparition de la Turquie. Ils ne sont au départ qu’un assemblage hétéroclite d’anciens militants du CUP, auteur du génocide, d’anciens de l’Organisation Spéciale, son bras armé, de brigands et des régiments d’Anatolie orientale se trouvant sous le commandement du général rebelle Kémal. Une armée équipée et nourrie par les bolcheviks se dresse soudain en face de vous alors que vous avez démobilisé à tour de bras. Vous êtes incapable d’apporter aucun secours à la pauvre république d’Arménie, attaquée la première, à peine un mois après la signature du traité de Sèvres !! Elle disparaît en 2 mois, partagée entre Kémal et Lénine. 

Vous êtes alors épouvantés : après de courtes opérations contre les Italiens et les Français, qui n’opposent aucune résistance, voilà les troupes rebelles devant Istanbul et vous n’avez que de maigres troupes pour la défendre. Vainqueurs de 1918, vous ne pouviez même plus défendre la capitale. Que l’Angleterre l’évacue et elle deviendrait la risée du monde entier !!! Les Grecs vous sortent de ce mauvais pas : ils proposent de réaliser l’application du traité de Sèvres. Ainsi la défaite grecque d’août 1922 ne sera pas la vôtre. Vous vous empresserez d’entériner la victoire des nationalistes par le traité de Lausanne 1923. Par votre faute, l’Arménie était rayée de la carte. Vous êtes resté l’indéfectible allié de cette Turquie-là. 

Accusé France, levez-vous ! 
Prenant  le contrôle de la Cilicie, vous avez encouragé le retour des Arméniens dans cet ancien royaume arménien. Puis, vos représentants, Georges Picot et Franklin Bouillon, négocient, seuls, avec les kémalistes, EN MEME TEMPS qu’ils rédigent avec leurs alliés le traité de Sèvres !!!  Fin 1919, la France décide unilatéralement d’abandonner son mandat sur  la Cilicie et de se replier sur la Syrie. En février 1920,  le commandement français retire ses troupes de  la ville de Marache  assiégée par les Tchétés, irréguliers nationalistes. A cause de cet abandon en rase campagne, vingt mille soldats arméniens sont tués pendant les combats et lors de la retraite. Vous vous opposez farouchement à la constitution d’une commission d’enquête interalliée qui aurait établi votre responsabilité dans ces massacres. Vous abandonnerez bientôt les Arméniens de Cilicie à leur sort. Hadjine, par exemple, est écrasée sous les obus de 105 après une résistance héroïque de 7 mois.   La saignée, l’effort énorme que vous avez consenti pour la libération de votre territoire ont eu des effets dévastateurs et durables : tous les apprentis dictateurs sauront se souvenir que désormais, vous préférez le déshonneur à une nouvelle guerre. Solidairement responsable avec les Alliés d’un partage inique de la Turquie, vous avez vite pris langue avec le rebelle Kémal (entrevues Kémal-Georges Picot fin 1919). Sait-on jamais ?   Kémal, vous ayant percé à jour, exercera sur vous une pression continue. Vous rendrez les armes bien avant l’Angleterre, espérant être servie la première dans les futurs marchés turcs (accord d’Ankara signé par Franklin-Bouillon- 20-oct.1921).  A Staline, inquiet de cet accord, l’envoyé de Kémal expliquera que son seul intérêt est de séparer les 2 puissants ennemis des nationalistes. L’Anglais Lord Curzon dénonce cette « paix séparée ». Encore ne connaît-il pas la teneur des lettres secrètes échangées par Franklin-Bouillon et le ministre kemaliste des affaires étrangères, par lesquelles Ankara signifiait à Paris sa décision d’accorder des avantages économiques à des entreprises françaises Vous accepterez même de donner le district d’Alexandrette à la Turquie en 1939 – pour prix de la neutralité turque dans la guerre qui s’annonce. Vous distribuez ainsi un territoire qui ne vous appartient pas, et vous obligez les exilés arméniens à un nouvel exode. Vous avez largement contribué à la victoire du totalitarisme  kémaliste, au retour de l’Anatolie et du Caucase  dans les ténèbres de l’intolérance, de l’oppression et de la barbarie.  La reconnaissance du génocide en 2001 par le Parlement contre la volonté de Chirac et Jospin n’a rien changé dans la politique pro-turque constante de l’Etat français.

Accusé Italie, levez-vous ! Vous nous l’avez jouée commedia dell’arte ! Pour obtenir votre part du butin, vous faites des effets de scène et de manche : vous menacez d’envahir la région que vous convoitez, débarquez à Smyrne quelques compagnies le jour et les rembarquez la nuit ! Dès les premières escarmouches, vous n’avez pas demandé votre reste : Konia et vos postes stratégiques tombèrent sans combats. Vous étiez prête pour la rapine, mais pas à faire une vraie guerre pour conserver votre butin. Toute honte bue, et pour tirer quelque bénéfice de toute cette affaire, vous vendrez des armes à Kemal pour l’aider dans son offensive contre les Grecs.

Accusé Grèce, levez-vous !
Il faut vous rendre cette justice, vous êtes la seule à vous être vraiment battue. Mais, au lieu de vous contenter d’utiliser votre puissante armée ( 200 000 hommes bien équipés) à défendre les zones d’habitation grecques et arméniennes sur lesquelles vous pouviez asseoir une souveraineté partagée somme toute justifiée, et accessoirement à soutenir la république d’Arménie, vous avez, vous aussi, voulu obtenir une
part du butin. Pis, vous avez accepté de jouer les gendarmes, permettant à vos « alliés »de se retirer de la scène, et d’assister en spectateurs à ce qui n’est plus qu’un conflit gréco-turc. Votre orgueil vous coûtera cher. Vous serez chassée de toute la côte de l’Egée, d’Istanbul, de la Thrace orientale, restées grecques malgré 470 ans d’ottomanisme. Kémal achèvera son offensive par l’incendie des quartiers arménien et grec de Smyrne la « gavour » et un dernier massacre de ses habitants. Votre défaite scellera la défaite alliée, 4 ans seulement après la victoire de 1918 !   

Accusé Russie, levez-vous !
Vos guerres contre les Turcs ont été décisives pour la libération de tous les peuples d’Europe à commencer par la Grèce mais vous avez toujours considéré le Caucase et l’Anatolie comme votre arrière-cour. Jamais vous n’avez agi pour l’indépendance de l’Arménie. L’Arménie était une étape dans votre expansion vers le sud, vers les mers chaudes. Votre état d’esprit annexionniste a poussé la Grande-Bretagne à s’opposer à tous vos progrès en Anatolie, quitte à soutenir le despotisme. L’arrivée au pouvoir des bolchéviks n’y a rien changé. Vous avez partagé la république d’Arménie avec Kémal comme vous partagerez plus tard la Pologne avec Hitler.  

Accusé Allemagne, levez-vous !
Vos troupes ont été la colonne vertébrale de l’armée turque en 1914-18. Parfaitement informée des projets criminels de Talat, Enver et consorts, vous n’êtes pas intervenue pour sauver la vie de centaines de milliers de malheureux, jetés sur les routes, sans eau ni nourriture, à la merci des gendarmes, des Kurdes, des Tcherkesses, des pillards et des individus de sac et de corde de l’Organisation Spéciale. Comment vos officiers et soldats sont-ils restés insensibles face à tant de cruauté ?   Les appels au secours du pasteur Johannès Lepsius n’ont rencontré qu’indifférence dans les cercles du pouvoir. Nous vous accusons de complicité de crime contre l’humanité !

Accusé Etats-Unis, levez-vous !
Vous étiez, vous aussi, parfaitement informé du crime. N’étant pas partie au conflit, vos diplomates étaient restés en poste. Courageusement, ils sont intervenus, ont sauvé des vies, parfois au péril de la leur. Citons pour mémoire l’ambassadeur Henri Morgenthau et le consul de Kharbert Leslie A. Davies. Leur récit provoqua une émotion considérable et le premier mouvement pour les droits de l’homme. Un mouvement d’opinion majoritaire fit campagne pour que vous déclariez la guerre à la Turquie. Mais, bizarrement, vous êtes entrée en guerre contre l’Allemagne en 1917 mais pas contre la Turquie ! Etait-ce déjà l’odeur du pétrole qui vous titillait et vous incitait à la prudence vis-à-vis du monde musulman? Nous appelons à la barre Théodore Roosevelt (votre Président des années 1900), dans une lettre datant de mai 1918, soit plus d’un an après votre entrée en guerre : « J’estime que nous sommes coupables d’une forme d’hypocrisie particulièrement odieuse lorsque nous professons l’amitié avec l’Arménie et les races opprimées de Turquie, tout en refusant de partir en guerre contre les Turcs. Nous laissons massacrer les Arméniens, sollicitons- en tant que pays neutre- la  permission d’aider les survivants et invoquons le fait que nous aidons les survivants pour ne pas mettre un terme définitif à ces massacres par la guerre. C’est à la fois stupide et odieux. » Laissons conclure Théodore Roosevelt, dans la même lettre de mai 1918 : « Le massacre arménien fut le crime majeur de la guerre et ne pas agir contre la Turquie revient à l’accepter. L’incapacité à prendre des mesures radicales contre les horreurs turques signifie que tous les discours sur les moyens de garantir la future paix mondiale sont d’une malveillante absurdité. En refusant aujourd’hui de combattre la Turquie, nous montrons que la volonté affichée de « faire du monde  un lieu sûr pour la démocratie »,  n’était que boniments. » Prémonitoire. L’arbitrage de Woodrow Wilson, votre président en exercice, fut une tâche longue et difficile. La seule part légitime du traité de Sèvres fut le découpage par Wilson de la frontière avec l’Arménie.
 6
Après la défaite alliée, votre appétit s’aiguisa et vous prîtes la place de l’Angleterre. La real-politik sera désormais votre seul credo et la Turquie,  «  a necessary evil » (un mal nécessaire comme disaient les Anglais au 19ème siècle). Vos services secrets et le Pentagone n’auront désormais d’autre souci que de renforcer, au besoin par des coups d’état militaires, le totalitarisme kémaliste, car il fallait - et il faut toujours- contenir la Russie. Tous vos présidents sont intervenus pour empêcher le vote par le Congrès de la reconnaissance du génocide arménien.


Par ces motifs : Nous disons que la destruction de la République d’Arménie en nov.1920 et  l’anéantissement de toute présence arménienne en Anatolie sont l’aboutissement de vos multiples interventions. Nous vous condamnons solidairement pour complicité de crime contre l’humanité, non-assistance à peuple en danger et récidive. Nous vous interdisons de rejeter la responsabilité du crime sur la seule Turquie. Votre peine consistera à contribuer à l’obtention pour le peuple arménien, de réparations morales, pécuniaires et territoriales. Au surplus, nous vous interdisons de vous gargariser avec vos « valeurs » qui ne sont que cynisme, hypocrisie et lutte pour la suprématie mondiale. Bien d’autres peuples pourraient en effet légitimement instruire contre vous, à commencer par les Kurdes, les Yézidis et les Chrétiens  d'orient.

Mooshegh Abrahamian.
 Carpentras le 09/03/2019

mercredi 17 avril 2019

L'humaine Lula - Le combat - Notre Dame de Paris - N. Lygeros



L'humaine Lula

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras

L'humaine Lula
qui porte son pays
en elle
ne perd jamais
l'occasion
de soutenir
le Droit
non seulement
pour l'hellénisme
mais aussi pour l'Humanité
car c’est
une personne
du peuple,
qui aime
la vérité
et ne craint
aucun ennemi
si fort
soit-il
parce qu'elle fait partie
de la lumière.

*****

Le combat

N. Lygeros
Traduit du Gec par A.-M. Bras

Le combat
des peuples autochtones
doit offrir
à l'Epire du Nord
beaucoup plus
que ce que nos hommes
croient
car le contact,
quand il aura lieu
de manière directe
aux Nations Unies,
changera toutes
les données
qui pensons-nous
caractérisent
leur condition
au sens
où rien
ne sera plus
comme avant.

*****
Notre Dame de Paris
N. Lygeros

A présent
nous devons
faire le choix
de reconstruire
la partie ravagée
de Notre Dame de Paris
car il est nécessaire
de retrouver
cette beauté d’antan
et ne pas laisser
l’horreur
de cet incendie
effacer
de notre mémoire
ce symbole
de la France
car il n’appartient pas
seulement aux Français
mais à l’humanité
entière


.*****

dimanche 7 avril 2019

Tu parles de solitude - Si tu n'es pas seul - En volant - L' esprit du combattant - Sur la côte blanche - Le vent de la mer -



Tu parles de solitude
N. Lygeros


Tu parles de solitude
mais la connais-tu
seulement?
Ne la confonds-tu pas
avec le fait
d’être seul ?
Car la vraie
solitude
n’existe
qu’ au milieu
de la foule
au sein d’individus
indifférents
à ta personne
car tu es seul
avec l’Humanité.

*****
Si tu n'es pas seul
N. Lygeros


Si tu n’es pas seul
avec l’ Humanité
tu ne peux saisir
la puissance de son Amour
et tu considères
qu’être solitaire
représente un poids
alors qu’il s’agit
d’une nécessité
pour transcender
l’existence
et la transformer
en vie
via son sacrifice
pour la défense
des autres
innocents
de la planète.

*****
En volant
N. Lygeros


En volant
au dessus
de Lausanne,
nous avons
repensé
aux amis
qui se battent
là-bas
pour la cause
de l’Hellénisme
et un sentiment
de joie
a rempli
l’essence
de notre âme
de cet esprit
combattif.

*****
L' esprit du combattant
N. Lygeros


L’ esprit du combattant
ne se trompe pas
dans l’espace échiquéen
uniquement
il est présent aussi
dans cette guerre
de tranchées
où chaque geste compte
face à l’ ennemi
puisque sans réflexion
il ne représente
qu’une usure
qui diminue
les forces
aussi travaille
encore plus
ta puissance de feu.

*****
Sur la côte blanche

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras

Sur la côte blanche
jouait la vague
pour que chacun
se souvienne
de la force
de la nature
quand le printemps
commence
seulement
même s’il y a
encore
l'effet
de l'hiver
sur la couleur
de la mer
qui embrasse
toute la vue
à l'horizon.

*****
Le vent de la mer

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras

Le vent de la mer
soufflait si fort
qu’il poussa
même
le regard
du spectateur
qui ne résista pas
à tant de puissance
sur ses yeux
surtout
quand le soleil
commença
le quotidien
artificiel
de sa rotation
pour remplir
le ciel
avec la lumière
de la loi

*****

Peu à peu
Nikos Lygeros

Peu a peu
nous nous approchons
des régions
où le réveil
est important
pour que le grand
dérangement
soit reconnu
comme un crime
contre l'Humanité
car il était alors
impossible de résister
à cette attaque
barbare
de la part
d'un système
qui voulait
uniquement
des esclaves
car maintenant
nous faisons du bruit.

*****

Le parfum
N. Lygeros


Le parfum
de l'ouverture
avait empli
toute la pièce
mais celle-ci
avait la taille
d'une contrée
canadienne
là où cela
n'avait aucun
sens compréhensible
si nous recherchons
qui n'aie pas ??
de répétitions
pour découvrir
l'essence
d'un savoir
toujours
inconnu
de toi.

*****
Si tu réveilles
N. Lygeros


Si tu réveilles
le guerrier
qui est en toi
alors tu découvriras
qu'il est possible
de lutter
contre le système
pour revendiquer
les Droits
des peuples
autochtones
aussi
au lieu
de te lamenter
pour rien
puisque
l'avenir
ne dépend
que de la vision.

*****
Le choix des armes
N. Lygeros


Le choix des armes
est non seulement
toujours délicat
mais aussi révélateur
car tu dois connaître
l’outil qui peut
devenir une arme
capable de résister
mais aussi de créer
une contre-attaque
si jamais
la barbarie
tente toujours
de détruire
des innocents
sous prétexte
qu’ils ne sont pas
encore adultes
alors que leur âme
se défend
dès le début.

*****







Michel est parti - Dans nos souvenirs - Dans ses recherches - Après l'analyse harmonique - Pour la découverte - En passant - N. Lygeros



Michel est parti
N. Lygeros


Michel est parti
retrouver les siens
et toucher au plus près
la géométrie
de la Relativité Générale
qui fut son amour
de toujours
mais aussi
notre Seigneur
afin d’aider
encore autrement
les hommes
et les femmes
qu’il aimait tant
car durant
toute sa vie
il a joué
son rôle de protecteur
sans jamais
fléchir sous le poids
de cette responsabilité.

*****
Dans nos souvenirs
N. Lygeros


Dans nos souvenirs
les plus anciens
la barbe fumée
de Michel Mizοny
est toujours présente
car cette forme
de quatre ouvriers
à la Van Gogh
laisse des marques
dans le coeur
des ouvriers
qui ont travaillé
sans cesse avec lui
aussi bien en recherche
qu'en didactique
à la recherche
d'une réalité
bonne à partager
entre les hommes
qui aimaient découvrir
l'essence subtile
des phénomènes.

*****
Dans ses recherches
N. Lygeros


Dans ses recherches
sur les nombres premiers
Michel était passionné
par leur rareté
et leur importance
dans les Mathématiques
aussi la méthode
des courbes elliptiques
devint pour nous
rapidement familière
pour trouver les facteurs
dans des décompositions
et c'est ainsi
que nous avons eu
l'immense plaisir
d'exhiber un facteur
de 54 chiffres pour obtenir
une première mondiale
en 1999.

*****
Après l'analyse harmonique
N. Lygeros


Après l'analyse harmonique
et la théorie des groupes
Michel Mizony
s'est vivement intéressé
non seulement
à la Relativité Générale
mais aussi
à la théorie
des ensembles munis
d'un ordre partiel
pour découvrir
des relations
encore inconnues
via l'exploitation
des groupes d'automorphismes
afin d'améliorer
le théorème de Birkhoff
avec des résultats effectifs
et constructifs.

*****
Pour la découverte
N. Lygeros


Pour la découverte
des nombres premiers consécutifs
en progression arithmétique
nous étions jour et nuit
sur nos ordinateurs
avec Michel Mizony
pour obtenir
les meilleurs candidats
afin d’initialiser
l’algorithme de Nelson
ainsi cette période
est restée gravée
dans nos mémoires
car c’est elle
qui a permis
d’exhiber ces 10 nombres
l’année 1998
après des années
de calculs intensifs
et réaliser ce record
toujours d’actualité
encore de nos jours.

*****
En passant
N. Lygeros


En passant
dans la zone
de l'Islande
je me suis rappelé
ton séjour
d'antan
comme si
le caméléon
avait voyagé
dans le temps
pour découvrir
ton existence
à travers
une bataille
échiquéenne
ou l'intelligence
était nécessaire
pour changer
le corps
des choses
dans le monde.

*****

TOUS COUPABLES - par Mooshegh



Chers compatriotes, ( c’est comme ça que nous nous saluions il y a quelques décennies)

Le texte que je joins me tient à cœur !
J’ai revisité notre histoire ( en condensé) des années décisives 1918-1923.
En effet,  je ne voyais pas clair dans l’enchevêtrement de dates et de protagonistes.
J’ai donc choisi la forme d’un réquisitoire imaginaire contre tous les protagonistes qui ont ECRIT notre histoire.
C’est le point de vue arménien sur l’histoire que nous avons subie et que nous avons rarement écrite.
Tous les faits sont exacts mais ont disparu de tous les livres d’histoire.
Nous avons le devoir de réhabiliter notre histoire : pour notre conscience et pour la mémoire de nos ancêtres, qui ne DOIVENT PAS être morts pour rien.
Si nous ne mettons pas chacun devant ses fautes et l’obligation de les réparer, soyez sûrs que l’action mémorielle et compassionnelle ne provoquera que des larmes de crocodile avriliennes.
Or, si le peuple arménien a un avenir, il passe obligatoirement par une révision radicale de l’alliance de l’Occident avec l’Islam et particulièrement la Turquie.

La tâche est immense !

Mais à chaque jour suffit sa peine.
Commençons par faire connaître notre histoire, celle des vaincus, des oubliés.

Si ce texte vous convient, diffusez-le aussi largement que possible, en entier, par morceaux, avec ou sans ma signature.
C’est vital car inutile de vous dire que ce brûlot ne sera jamais publié, je ne me fais aucune illusion.

Djermoren
Mooshegh


TOUS COUPABLES

Disons-le tout net : aucune des puissances ayant à connaître de la situation en Turquie ne souhaite aborder la question arménienne. Auraient-elles quelque chose à se reprocher dans l’inconcevable destruction de ce peuple en 1920, à peine 2 ans après la victoire commune de novembre 1918 ?
Les Arméniens survivants du génocide, ayant foi en leurs alliés, étaient revenus sur leurs terres depuis les lieux de déportation. Grâce aux victoires de Sardarabad, Bach Abaran et Kara Kilissa, arrachées alors qu’ils se battaient seuls, le dos au mur contre des forces 2 fois supérieures, ils avaient même fondé le 28 mai 1918 la 1ère République d’Arménie.
Nazarbékian, général en chef, avait ainsi harangué ses troupes, à la veille de la bataille :
« Après notre servitude séculaire sous le joug turc, nous avons résolu de vivre libres ou de mourir. Si nous ne réussissons pas à défendre notre pays, notre liberté et notre honneur les armes à la main, nous ne sommes plus dignes de vivre comme nation. L’heure suprême a sonné où nous devons assurer notre avenir ou périr. »
Mon grand-père maternel avait disparu dans la tourmente, assassiné en 1915 à Kir Shehir, tandis que mon grand-père et ma grand-mère paternels (la situation critique exigeait la mobilisation des femmes) tombaient 3 ans plus tard les armes à la main à Sardarabad, assurant par leur sacrifice le salut de la nation arménienne. Symboles inséparables
Les Arméniens étaient aussi revenus en Cilicie, se croyant protégés par le mandat français sur l’ancien royaume arménien du temps des Croisades.
Appelons à la barre le témoin Winston Churchill: “ Le moment semblait venu où les Arméniens allaient recevoir justice et leur droit de vivre en paix dans le foyer de leur race. Ceux qui avaient été leurs persécuteurs et leurs tyrans étaient abattus par la guerre ou la révolution. Les grandes puissances triomphantes étaient leurs alliées et allaient assurer que justice soit faite. Il paraissait vraiment inconcevable que les 5 grandes puissances alliées ne soient pas en état de faire exécuter leur volonté. »
Comment l’inconcevable, l’incroyable, l’inimaginable se produisirent-ils alors que toutes les Puissances victorieuses déclaraient que les Arméniens méritaient plus que tout autre leur liberté?
A tout « Saigneur » tout honneur, j’appelle à la barre l’accusé Turquie.
Ici, nul besoin de s’attarder, les faits sont connus, avérés, les preuves convergentes.
Les Arméniens d’Anatolie furent soumis à un régime de terreur ordinaire au moins depuis le début du 19ème siècle. Impôts illégaux, pillages, expropriations, meurtres, viols et enlèvements : voilà leur calvaire quotidien aggravé par une administration corrompue, dénuée de toute responsabilité et attisant le fanatisme des populations musulmanes locales notamment les nombreuses tribus Kurdes nomades.
L’accélération du déclin d’un empire despotique, l’immixtion des puissances dans ses affaires entraînent dès 1877 l’adoption d’une méthode plus radicale : le massacre suivi de l’exode de provinces entières. Sur le plan diplomatique le Sultan joue la comédie de réformes jamais appliquées, de réponses dilatoires, de promesses jamais tenues. Encouragé par l’inertie des puissances tout à leurs appétits et intérêts, particuliers et divergents, et profitant de la guerre de 1914, le Parti Union et Progrès organise la solution finale à partir du 24 avril 1915. Le régime nationaliste de Kémal parachève le nettoyage ethnique par de nouveaux massacres et une ultime offensive contre l’Arménie exsangue en septembre 1920 en présence des Alliés indifférents. La question arménienne est définitivement réglée puisqu’il n’y a plus d’Arméniens en Arménie. Tous les gouvernements turcs successifs nieront le crime avec une farouche énergie face à la permanente indifférence des puissances.

Accusé Grande-Bretagne, levez-vous !
Nous vous accusons d’avoir eu comme politique constante en Anatolie de prendre le parti du bourreau, d’avoir été le prédateur voulant interdire à tous les autres, et notamment au Tsar, d’approcher de la route des Indes, d’empêcher toute évolution du pays vers la civilisation en plaidant pour l’intégrité territoriale de l’empire ottoman.
Déjà, lors de la guerre russo-turque de 1828-29, qui fut décisive pour l’accession à l’indépendance de la Grèce, les Russes avaient remporté une large victoire sur le front secondaire arménien. Ses troupes s’étaient avancées au-delà d’Erzeroum et approchaient de Sivas. Vous, Grande-Bretagne, avez obligé la Russie à rendre toutes ses conquêtes en Arménie sauf Poti et l’Akhalkalak, au mépris de la survie des populations arméniennes.
Obsédée par le risque d’effondrement de l’empire ottoman et son corollaire, l’expansion de la Russie, vous entraînez la France – qu’allait-elle faire dans cette galère !!!- dans la guerre de Crimée 1853-1856.
Lord Benjamin Disraeli, à l’issue de la guerre russo-turque de 1877-78, vous acceptez l’indépendance de la Bulgarie, mais vous forcez le Tsar à renoncer à conserver les provinces arméniennes martyres de Bayazed et Alachkert, comme par hasard les plus au sud-est, et donc les plus proches de ce que vous considérez comme votre chasse gardée. Sous votre pression et celle de votre allié Bismarck, le traité de San Stéfano est donc renégocié lors du Congrès de Berlin. Dans votre unique souci de voir les troupes russes quitter ces provinces dont la population arménienne avait été anéantie, vous exigez leur départ avant l’exécution des réformes ayant trait à la protection des sujets chrétiens. Pour mémoire, les Arméniens constituaient à l’époque 45% des habitants des provinces orientales.
En échange de votre garantie pour l’accomplissement de réformes qui ne verront jamais le jour, en réalité pour prix des services rendus à l’homme malade, vous recevez l’île de Chypre des mains sanglantes du Sultan. (Convention secrète de Chypre, 4 juin 1878) Votre adversaire Gladstone stigmatisa ce cadeau que les Arméniens ont payé de leur sang.
L’historien-expert anglais Buxton nous a remis ses conclusions à propos de cette affaire : elles sont accablantes. Il affirme que si la Russie n’avait pas été obligée par l’Angleterre d’évacuer l’Arménie turque avant l’exécution des réformes arméniennes, les massacres suivants ( 1895-6 et le génocide de 1915) n’auraient sans doute pas eu lieu.
L’obsession anglaise de contrôler la route des Indes se vérifia encore par son installation en Egypte(1882). Sa ligne bleue des Vosges, pour le malheur des Arméniens, s’appela les détroits, le golfe d’Alexandrette et le golfe persique.
C’est pour cela qu’il vous fallait maintenir à tout prix l’empire ottoman debout, même empaillé. Vous avez soutenu ici le despotisme et la barbarie, alors que vous avez encouragé ailleurs les mouvements d’indépendance. (par exemple en Amérique latine pour « libérer » le commerce du monopole ibérique).
A la suite de nouveaux massacres de 1894-97, Gladstone exigea que l’Angleterre intervint seule militairement contre la Porte.
Vous, lord Salisbury, premier ministre, le refusâtes de peur qu’une coalition contre vous favorise l’installation des Russes dans les Détroits.
J’appelle à la barre l’historien-expert anglais J. Holland Rose. Voici ses conclusions :
« Il serait prématuré d’enquêter pour savoir quelle est la puissance européenne qui doit être considérée comme principalement responsable d’avoir toléré les hideux massacres de 1895-96 ainsi que l’épouvantable situation de la Macédoine. Toutes les puissances qui signèrent le traité de Berlin (1878) sont responsables de ces faits, mais, en ce qui concerne les événements d’Arménie, l’Etat qui a signé la convention de Chypre (c’est à dire le Royaume-Uni) est doublement responsable.»
La tentative de débarquement des Dardanelles (avril 1915) correspond au jour près au déclenchement du génocide par la déportation de 600 intellectuels arméniens de Constantinople, à deux pas des opérations militaires anglo-françaises. Pas plus alors qu’auparavant, lors des massacres précédents, il n’est cependant entré dans les plans des puissances alliées de secourir un peuple menacé d’extermination, menace dont toutes les chancelleries étaient parfaitement informées.
Vous, les Anglais, avez été pris de panique par la victoire écrasante des Russes sur les troupes ottomanes à Sarikamis (Anatolie orientale) en décembre 1914. Ce n’est pas le cœur qui a parlé pour monter cette opération à la hâte, mais la peur que les Russes arrivent à Constantinople et prennent possession des Détroits !!!!
Votre égoïsme et votre cynisme n’empêchaient pas une parfaite compréhension de la situation des Arméniens. Pour s’en convaincre, laissons parler le lord de l’Amirauté, Winston Churchill, à propos de l’extermination des Arméniens :
« Ce crime fut préparé et exécuté pour raisons politiques. Une occasion se présentait pour faire disparaître du pays une race chrétienne opposée aux ambitions turques, placée entre les Turcs et les peuples musulmans du Caucase, et dont les aspirations ne pouvaient être satisfaites qu’aux dépens de la Turquie. Il se peut que l’attaque des Dardanelles ait stimulé la fureur sans pitié du gouvernement turc. Les Pan-Turcs pensèrent que même si Constantinople devait tomber et la Turquie perdre la guerre, la suppression des Arméniens représenterait un avantage permanent pour l’avenir de la race turque. »
Plus tard, après la défection russe (Révolution d’octobre 1917 et traité de Brest-Litovsk) les troupes anglaises d’Irak (400 000 hommes) qui avaient pris Bagdad en 1917 n’avancèrent pas sur Mossoul pour faire leur jonction dans la région du lac de Van avec l’armée arménienne. Leur inaction fit retomber tout le poids de la lutte sur le front d’Erzindjan et Erzeroum sur les seuls Arméniens, contre lesquels les dirigeants Jeunes-Turcs avaient concentré leurs meilleures divisions pour réaliser leur idéal pantouranien.
Stoppées par les Arméniens, ces divisions contournèrent le front par le ventre mou géorgien pour un dernier baroud d’honneur et un ultime massacre d’Arméniens à Bakou, ville cosmopolite alors partie de l’empire russe dont la production de pétrole était gérée par les Russes et les Arméniens. Les maigres troupes arméniennes restées seules après le départ des soldats russes (pour cause de paix et de révolution) ne pouvaient défendre la ville à elles seules. Elles ont fait appel à l’armée anglaise basée un peu plus au sud au bord de la Caspienne, en Perse.
Vous avez promis des secours, mais vous n’avez envoyé que…40 jeeps avec des officiers.
Vous avez laissé faire les massacres par la soldatesque et les Tatars : pendant 3 jours et 3 nuits la ville leur fut livrée !!! Les atrocités furent indescriptibles. Allah autorise les pires châtiments contre les infidèles.
Ca tombait bien : les Arméniens étaient riches et les Arméniennes si jolies….
Pour gagner la reconnaissance des Tatars, futurs « Azéris », vous allez former en 1919 une administration locale composée de cette seule ethnie !!! Après la parenthèse soviétique, elle formera le socle de l’Azerbaïdjan.
Pourquoi vous, Royaume-Uni, vous-êtes vous précipité seul à conclure un armistice avec la Turquie le 30 octobre 1918 à Moudros, sans exiger le désarmement de l’armée turque, son départ de l’Arménie turque et la livraison des criminels de guerre ? Sans doute pour affirmer votre prééminence : premier arrivé, premier servi. Vous alliez vous tailler la part du lion de ce qui promettait d’être un beau festin !
Déjà en 1916, les accords Sykes-Picot donnaient la mesure de votre rapacité : aux Français le Liban, la Syrie, une large partie du sud de l’Anatolie et le nord de la Mésopotamie avec Mossoul, à vous tout le reste. Les Grecs et les Italiens veulent-ils participer au festin ? Vous leur promettez à tous deux Smyrne et Antalia !
De fait, vous vous jetez sur Mossoul (en contravention, intérêts pétroliers obligent, avec les accords Sykes-Picot). Vous investissez le pays en force : Istanbul, Smyrne. Au Liban et en Syrie, avec 45 000 hommes, vous êtes 6 fois plus nombreux que les soldats français. Dans toute l’Anatolie, vous installez des officiers de renseignement, et des troupes le long du chemin de fer. C’est la curée : autant se servir puisque, selon Foch, « la Turquie n’existe plus » !
Mais la proie se révèle d’autant plus difficile à avaler qu’elle sent sa mort programmée face à tous ces appétits.
Les Grecs occupent Smyrne et la côte nord de l’Egée, la côte de la Mer noire, les Italiens la côte sud jusqu’à la Cilicie, les Français la Cilicie et le sud jusqu’à Sivas et Marache.
Après d’âpres marchandages, vous êtes enfin d’accord avec vos alliés : le traité de Sèvres est signé en août 1920. Votre rapacité commune renforce chaque jour les rangs des kémalistes qui refusent la disparition de la Turquie. Ils ne sont au départ qu’un assemblage hétéroclite d’anciens militants du CUP, auteur du génocide, d’anciens de l’Organisation Spéciale, son bras armé, de brigands et des régiments d’Anatolie orientale se trouvant sous le commandement du général rebelle Kémal.
Une armée équipée et nourrie par les bolcheviks se dresse soudain en face de vous alors que vous avez démobilisé à tour de bras. Vous êtes incapable d’apporter aucun secours à la pauvre république d’Arménie, attaquée la première, à peine un mois après la signature du traité de Sèvres !! Elle disparaît en 2 mois, partagée entre Kémal et Lénine.
Vous êtes alors épouvantés : après de courtes opérations contre les Italiens et les Français, qui n’opposent aucune résistance, voilà les troupes rebelles devant Istanbul et vous n’avez que de maigres troupes pour la défendre.
Vainqueurs de 1918, vous ne pouviez même plus défendre la capitale. Que l’Angleterre l’évacue et elle deviendrait la risée du monde entier !!!
Les Grecs vous sortent de ce mauvais pas : ils proposent de réaliser l’application du traité de Sèvres.
Ainsi la défaite grecque d’août 1922 ne sera pas la vôtre. Vous vous empresserez d’entériner la victoire des nationalistes par le traité de Lausanne 1923. Par votre faute, l’Arménie était rayée de la carte.
Vous êtes resté l’indéfectible allié de cette Turquie-là.
Accusé France, levez-vous !
Prenant le contrôle de la Cilicie, vous avez encouragé le retour des Arméniens dans cet ancien royaume arménien. Puis, vos représentants, Georges Picot et Franklin Bouillon, négocient, seuls, avec les kémalistes, EN MEME TEMPS qu’ils rédigent avec leurs alliés le traité de Sèvres !!!
Fin 1919, la France décide unilatéralement d’abandonner son mandat sur la Cilicie et de se replier sur la Syrie.
En février 1920, le commandement français retire ses troupes de la ville de Marache assiégée par les Tchétés, irréguliers nationalistes. A cause de cet abandon en rase campagne, vingt mille soldats arméniens sont tués pendant les combats et lors de la retraite. Vous vous opposez farouchement à la constitution d’une commission d’enquête interalliée qui aurait établi votre responsabilité dans ces massacres. Vous abandonnerez bientôt les Arméniens de Cilicie à leur sort. Hadjine, par exemple, est écrasée sous les obus de 105 après une résistance héroïque de 7 mois.
La saignée, l’effort énorme que vous avez consenti pour la libération de votre territoire ont eu des effets dévastateurs et durables : tous les apprentis dictateurs sauront se souvenir que désormais, vous préférez le déshonneur à une nouvelle guerre. Solidairement responsable avec les Alliés d’un partage inique de la Turquie, vous avez vite pris langue avec le rebelle Kémal (entrevues Kémal-Georges Picot fin 1919). Sait-on jamais ? Kémal, vous ayant percé à jour, exercera sur vous une pression continue. Vous rendrez les armes bien avant l’Angleterre, espérant être servie la première dans les futurs marchés turcs (accord d’Ankara signé par Franklin-Bouillon- 20-oct.1921). A Staline, inquiet de cet accord, l’envoyé de Kémal expliquera que son seul intérêt est de séparer les 2 puissants ennemis des nationalistes. L’Anglais Lord Curzon dénonce cette « paix séparée ». Encore ne connaît-il pas la teneur des lettres secrètes échangées par Franklin-Bouillon et le ministre kemaliste des affaires étrangères, par lesquelles Ankara signifiait à Paris sa décision d’accorder des avantages économiques à des entreprises françaises Vous accepterez même de donner le district d’Alexandrette à la Turquie en 1939 – pour prix de la neutralité turque dans la guerre qui s’annonce. Vous distribuez ainsi un territoire qui ne vous appartient pas, et vous obligez les exilés arméniens à un nouvel exode. Vous avez largement contribué à la victoire du totalitarisme kémaliste, au retour de l’Anatolie et du Caucase dans les ténèbres de l’intolérance, de l’oppression et de la barbarie.
La reconnaissance du génocide en 2001 par le Parlement contre la volonté de Chirac et Jospin n’a rien changé dans la politique pro-turque constante de l’Etat français.
Accusé Italie, levez-vous !
Vous nous l’avez jouée commedia dell’arte ! Pour obtenir votre part du butin, vous faites des effets de scène et de manche : vous menacez d’envahir la région que vous convoitez, débarquez à Smyrne quelques compagnies le jour et les rembarquez la nuit ! Dès les premières escarmouches, vous n’avez pas demandé votre reste : Konia et vos postes stratégiques tombèrent sans combats. Vous étiez prête pour la rapine, mais pas à faire une vraie guerre pour conserver votre butin. Toute honte bue, et pour tirer quelque bénéfice de toute cette affaire, vous vendrez des armes à Kemal pour l’aider dans son offensive contre les Grecs.

Accusé Grèce, levez-vous !
Il faut vous rendre cette justice, vous êtes la seule à vous être vraiment battue. Mais, au lieu de vous contenter d’utiliser votre puissante armée ( 200 000 hommes bien équipés) à défendre les zones d’habitation grecques et arméniennes sur lesquelles vous pouviez asseoir une souveraineté partagée somme toute justifiée, et accessoirement à soutenir la république d’Arménie, vous avez, vous aussi, voulu obtenir une
part du butin. Pis, vous avez accepté de jouer les gendarmes, permettant à vos « alliés »de se retirer de la scène, et d’assister en spectateurs à ce qui n’est plus qu’un conflit gréco-turc. Votre orgueil vous coûtera cher. Vous serez chassée de toute la côte de l’Egée, d’Istanbul, de la Thrace orientale, restées grecques malgré 470 ans d’ottomanisme. Kémal achèvera son offensive par l’incendie des quartiers arménien et grec de Smyrne la « gavour » et un dernier massacre de ses habitants. Votre défaite scellera la défaite alliée, 4 ans seulement après la victoire de 1918 !
Accusé Russie, levez-vous !
Vos guerres contre les Turcs ont été décisives pour la libération de tous les peuples d’Europe à commencer par la Grèce mais vous avez toujours considéré le Caucase et l’Anatolie comme votre arrière-cour. Jamais vous n’avez agi pour l’indépendance de l’Arménie. L’Arménie était une étape dans votre expansion vers le sud, vers les mers chaudes. Votre état d’esprit annexionniste a poussé la Grande-Bretagne à s’opposer à tous vos progrès en Anatolie, quitte à soutenir le despotisme. L’arrivée au pouvoir des bolchéviks n’y a rien changé. Vous avez partagé la république d’Arménie avec Kémal comme vous partagerez plus tard la Pologne avec Hitler.

Accusé Allemagne, levez-vous !
Vos troupes ont été la colonne vertébrale de l’armée turque en 1914-18. Parfaitement informée des projets criminels de Talat, Enver et consorts, vous n’êtes pas intervenue pour sauver la vie de centaines de milliers de malheureux, jetés sur les routes, sans eau ni nourriture, à la merci des gendarmes, des Kurdes, des Tcherkesses, des pillards et des individus de sac et de corde de l’Organisation Spéciale.
Comment vos officiers et soldats sont-ils restés insensibles face à tant de cruauté ?
Les appels au secours du pasteur Johannès Lepsius n’ont rencontré qu’indifférence dans les cercles du pouvoir.
Nous vous accusons de complicité de crime contre l’humanité !

Accusé Etats-Unis, levez-vous !
Vous étiez, vous aussi, parfaitement informé du crime. N’étant pas partie au conflit, vos diplomates étaient restés en poste. Courageusement, ils sont intervenus, ont sauvé des vies, parfois au péril de la leur.
Citons pour mémoire l’ambassadeur Henri Morgenthau et le consul de Kharbert Leslie A. Davies.
Leur récit provoqua une émotion considérable et le premier mouvement pour les droits de l’homme.
Un mouvement d’opinion majoritaire fit campagne pour que vous déclariez la guerre à la Turquie.
Mais, bizarrement, vous êtes entrée en guerre contre l’Allemagne en 1917 mais pas contre la Turquie !
Etait-ce déjà l’odeur du pétrole qui vous titillait et vous incitait à la prudence vis-à-vis du monde musulman?
Nous appelons à la barre Théodore Roosevelt (votre Président des années 1900), dans une lettre datant de mai 1918, soit plus d’un an après votre entrée en guerre : « J’estime que nous sommes coupables d’une forme d’hypocrisie particulièrement odieuse lorsque nous professons l’amitié avec l’Arménie et les races opprimées de Turquie, tout en refusant de partir en guerre contre les Turcs. Nous laissons massacrer les Arméniens, sollicitons- en tant que pays neutre- la permission d’aider les survivants et invoquons le fait que nous aidons les survivants pour ne pas mettre un terme définitif à ces massacres par la guerre. C’est à la fois stupide et odieux. »
Laissons conclure Théodore Roosevelt, dans la même lettre de mai 1918 :
« Le massacre arménien fut le crime majeur de la guerre et ne pas agir contre la Turquie revient à l’accepter. L’incapacité à prendre des mesures radicales contre les horreurs turques signifie que tous les discours sur les moyens de garantir la future paix mondiale sont d’une malveillante absurdité. En refusant aujourd’hui de combattre la Turquie, nous montrons que la volonté affichée de « faire du monde un lieu sûr pour la démocratie », n’était que boniments. » Prémonitoire.
L’arbitrage de Woodrow Wilson, votre président en exercice, fut une tâche longue et difficile. La seule part légitime du traité de Sèvres fut le découpage par Wilson de la frontière avec l’Arménie.
Après la défaite alliée, votre appétit s’aiguisa et vous prîtes la place de l’Angleterre. La real-politik sera désormais votre seul credo et la Turquie, « a necessary evil » (un mal nécessaire comme disaient les Anglais au 19ème siècle). Vos services secrets et le Pentagone n’auront désormais d’autre souci que de renforcer, au besoin par des coups d’état militaires, le totalitarisme kémaliste, car il fallait - et il faut toujours- contenir la Russie. Tous vos présidents sont intervenus pour empêcher le vote par le Congrès de la reconnaissance du génocide arménien.

Par ces motifs :

Nous disons que la destruction de la République d’Arménie en nov.1920 et l’anéantissement de toute présence arménienne en Anatolie sont l’aboutissement de vos multiples interventions.
Nous vous condamnons solidairement pour complicité de crime contre l’humanité, non-assistance à peuple en danger et récidive. Nous vous interdisons de rejeter la responsabilité du crime sur la seule Turquie.
Votre peine consistera à contribuer à l’obtention pour le peuple arménien, de réparations morales, pécuniaires et territoriales.
Au surplus, nous vous interdisons de vous gargariser avec vos « valeurs » qui ne sont que cynisme, hypocrisie et lutte pour la suprématie mondiale. Bien d’autres peuples pourraient en effet légitimement instruire contre vous, à commencer par les Kurdes, les Yézidis et les Chrétiens d’Orient.

Mooshegh Abrahamian.
Carpentras le 09/03/2019