vendredi 28 décembre 2018

Avec les voyages N. Lygeros




Avec les voyages
N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras


Avec les voyages
du Temps
tu peux
voir
la marche
des Chevaliers
et écouter
l’oeuvre
de Prokofiev
de façon
différente
qui n'est pas
seulement celle
du spectateur
mais
du combattant
qui a
vécu
les difficultés
de l’occupation.

mardi 25 décembre 2018

En écoutant - Nikos Lygeros




En écoutant
N. Lygeros

   

les transcriptions
de Franz Liszt
d’après les œuvres
de Schubert
tu peux apercevoir
le dialogue
entre les maîtres
qui se comprennent
sans se parler
juste à travers
leur musique
qui est si humaine
qu’elle touche
l’Humanité
elle-même
sans s’embarrasser
d’aucun obstacle
sur son passage
car elle est
l’expression
d’une nécessité
transcendante.

lundi 24 décembre 2018

Les Forces Spéciales de l'Humanité - Le marteleur de la musique - Les langues des missions - Nous sommes plus responsables que… - Avec la symphonie du Nouveau Monde - En protégeant ce que nous n'avons pas -






Les Forces Spéciales de l'Humanité
N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras


Personne n'avait entendu l'expression
« Forces Spéciales de l'Humanité »
alors qu'elles s’étaient battues depuis des siècles contre la barbarie.
Elles avaient traversé les saisons pour aider les innocents.
Et chaque époque les nommait à sa manière.
Seulement c’étaient toujours les mêmes.
Et leurs guerriers étaient les élus
capables de se battre
avec la plupart de ceux d'une époque
selon les exigences de l'Humanité.
Ils n’attendaient aucun numéro pour s’activer.
Dès leur naissance, que les autres attendaient,
ils commençaient des missions nécessaires
pour l'avenir de l'histoire.
Il n'y eut jamais aucun retard
parce qu'ils servaient exclusivement l'Humanité
indépendamment des sociétés qu’ils trouvaient.
De temps en temps quelques nouveaux guerriers naissaient
qui suivaient les plus anciens
qui provenaient des temps séculaires
où l'armure n'était pas si importante
tant que l’esprit coordonnait
les cinq mouvements
produire l'oeuvre du silence.

*******
Le marteleur de la musique

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras
Les frappes du piano dans une autre langue étaient des marteaux.
Ce détail pourrait bien être 
être seulement anecdotique
mais quand il regarda le piano à droite, il sourit.
Il pensait qu'un ancêtre se serait réjoui
même si cet instrument n’existait pas à son époque.
En outre, ces saisons étaient arbitraires, 
la seule chose qui avait de l’importance
étaient les actes qui avaient un sens pour l'Humanité.
Mais qui pourrait penser à cette synecdoque?
Puisque ce n’était plus le point de vue d’un individu
mais d’une suite sortie
de l'hiver de Vivaldi
pour préparer le printemps de Bach.
Il tapota doucement une touche blanche
comme la neige
et suivit le noir des arbres
pour entendre les cordes
juste avant le silence
puisque les sons y vivaient
et alors il imagina
le champ de bataille
après la fin du combat
avec le sourire sur les lèvres de la liberté.

*******

Les langues des missions
N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras


Les langues des missions proliféraient
pour que vive la vision de protéger les innocents
où qu'ils se trouvent dans le monde.
Alors la musique est devenue une langue de compréhension
pour comprendre le message.
Cela lui rappela les bibliques
qu'ils soutenaient comme une suite
l’Œuvre de l’Humanité 
pour traverser les siècles
et toucher les morts et les enfants à naître
tandis que les personnes vivantes changeaient constamment de statut.
Les notes noires et blanches
ne suffisaient plus aux clés
puisque les couleurs devaient vivre
dans l'invisible d'un autre silence
où il était né
dans d'autres Continents.
La diffusion était donc plus nécessaire encore
et l'avenir vivait déjà dans le passé
prêt à germer après le présent.
Les langues s’étaient unies
pour supporter le prochain siège
comme ils savaient qu’ensuite
les choses ne seraient plus jamais les mêmes.

*******


Nous sommes plus responsables que…
N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras


Nous sommes plus responsables que nous ne le pensons
et il ne suffit pas de baisser la barre 
pour être à la hauteur des circonstances
car c'est l'Humanité qui décide
quelle est la nécessité
et la taille de la mission.
Alors écoute l’Ave Maria de Schubert
avant de dire quoi que ce soit
parce que les mots ne suffisent pas
et des actes sont nécessaires
non pas pour l’expiation
en raison d'une quelconque culpabilité
mais parce que tout ce qu'elle veut, c'est que les innocents soient sauvés.
Donc, si tu sens que tu es un Juste
trouve enfin un Caméléon
pour le suivre et supporter
les transcendances nécessaires
mais avant
n'oublie pas
de serrer, le plus étroitement possible,
dans tes bras tous les arbres du Paradis
ton ouverture te permettra
de toucher physiquement
l'image qu'a ton esprit.

*******


Avec la symphonie du Nouveau Monde
N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras


Avant la grande mission
il écouta la symphonie qu'avait composée
Antonin Dvorak en 1893
quand il était allé aux États-Unis,
et en ressentit sa nostalgie
non seulement des gratte-ciels qu'il n'avait pas connus
mais aussi des vastes plaines
quand la seule limite est l'horizon
qu'aucun obstacle n'a osé
obstruer.
Et chaque partie lui demanda de réfléchir
plus à fond à la réunification humaine 
qui devait être réalisée
pour que les innocents ne soient pas bafoués
en raison d'un manque de résistance à la barbarie.
Encore une fois, l’Adagio montra le chemin
au Largo, au Scherzo
et à l'Allegro con fuoco.
Ainsi commença un nouveau cycle 
une autre octave avec les mêmes notes
mais avec d'autres fréquences
pour que se poursuive l’œuvre
avec le dépassement
de l'éveil.

*******

En protégeant ce que nous n'avons pas
N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras


Tous protégeaient ce qu'ils avaient
mais pas les forces spéciales de l'Humanité
car l'Humanité ne leur appartenait pas
en fait c'était l'inverse
mais par leur volonté
non par obligation.
Ils étaient comme les pianistes, qui donnaient seulement 
parce que la musique ne leur appartenait pas.
La possession de l'Humanité était un crime.
Nous avons donc protégé ce que nous n'avions pas
d’ailleurs la seule chose que nous avons donnée
ce n'était pas ce que nous avions
mais c'était nôtre être
et parce que l’œuvre crée l'être
nous étions enfin
des parties de l'Humanité qui débordent
sur les âmes des autres
pour devenir leurs boucliers
quand la barbarie veut les dévorer.
Alors prends garde à ce que tu nous demandes
car nous entendons tes pensées
et qu’ensuite plus personne
ne nous arrête 
jusqu'à l’exécution de la mission.

*******



dimanche 23 décembre 2018

N. Lygeros - Lumineuse et le Dragon, 2008 - Conte philosophique arménien

N. Lygeros - Lumineuse et le Dragon, 2008
https://www.youtube.com/watch?v=sZz7nGlKGIM&t=166s

https://dzovinar.blogspot.com/2016/11/sur-un-conte-armenien-n-lygeros.html
Textes du conte traduit en arménien

dimanche 16 décembre 2018

Je suis vulgaire comme un Gilet jaune - PAR DIDIER MAÏSTO


Je suis vulgaire comme un Gilet jaune
  PAR DIDIER MAÏSTO

ÉDITO - On ne peut pas aimer la France et ne pas être touché par les Gilets jaunes.

Les Gilets jaunes c’est la France laborieuse, la France de ceux qui fument des clopes et roulent au diesel, des ouvriers et des petits patrons.
La France des troquets, du tiercé et des plats du dimanche.
La France ni de droite ni de gauche –ou d’un peu des deux.
Celle de ceux qui ne sont rien, mais pas personne, la France des illettrés, des harkis, des légionnaires, la France des prostituées et des poissonnières, la France de ceux qui ont choisi la France pour y vivre, y travailler et y mourir.
Celle des parents qui mettent des torgnoles à leurs gosses pour leur apprendre à se tenir.
Des fins de mois difficiles, qui sont autant de fins du monde, sans cesse renouvelées.
La France qui se baisse pour ramasser une pièce, éteint la lumière de la cuisine et met les restes au frigo dans un tupperware.
La France des types qui matent le cul des filles et celle des filles qui font semblant d’être offusquées.
Celle de ceux qui appellent un arabe un arabe et un noir un noir. "Diversité", "minorités visibles", "#balancetonporc", "covoiturage", "transition énergétique"… ces mots sont vides de sens pour cette France, LA France.
La France qui vanne, invective, s’insulte puis se réconcilie devant un verre de rouge, pas forcément avec modération.
La France modeste et fière, qui compte les centimes en rêvant de gagner au Loto, qui n’aime pas trop les riches et n’en peut plus d’être pauvre.
Celle qui déteste les sous-chefs et adore haïr les chefs, pourvu qu’ils en aient la stature et l’humilité.
La France qui se branle de l’Europe, mais qui adore les Italiens, les Espagnols, les Portugais ou les Grecs. Enfin, ça dépend des jours.
La France qui se fout de l’écologie, mais qui connaît le nom des arbres, des champignons et des oiseaux.
La France ni raciste, ni xénophobe, ni fasciste, ni homophobe, celle qu’il faut juste respecter et pas trop emmerder avec des histoires de cornecul.
Celle qui veut vivre de son boulot et se sent humiliée quand on lui fait l’aumône ou la leçon.
Celle qui sait que ses ancêtres n’étaient pas forcément des Gaulois, mais ne peut s’empêcher de chialer quand elle entonne La Marseillaise, dans un stade ou dans la rue.
La France pétrie de contradictions, qui dit rouge et qui dit noir, qui se signe à l’église et bouffe du curé.
La France de ceux qui n’envisagent pas une seconde de ne pas se faire enterrer en France, même –et peut-être surtout- si leurs racines sont ailleurs.
Celle qui tient la porte, cède sa place dans un bus et se gèle toutes les nuits sur les ronds-points des nationales.
Un seul coup de klaxon et… je serai guéri.
La France des pantalons qui piquent, celle des antimilitaristes qui ne manquent aucun défilé du 14 juillet à la télé, celle des pulls en acrylique et du Tour de France, la France de Coluche, d’Audiard, d’Akhenaton, la France des Fragione, des Perez, des Cavanna, des Cherfi et des Matombo, du Père Noël est une ordure, des Deschiens, des Nuls et de tous les inconnus célèbres, celle de Bebel et des Valseuses, d’Higelin et d’Herrero, la France du film pourri du dimanche soir, celle des héros du quotidien, celle qui pense que Céline n’est qu’un vendeur de sacs, mais dont la culture et l’intelligence sont magnifiques, parce qu’elles viennent de loin, de très loin, de plus loin encore.
La France des femmes de ménage et des ramasseurs de poubelles, celle des artisans et des commerçants près de leurs sous, la France qui sait que c’est le travail qui libère et l’oisiveté qui asservit.

On ne peut pas aimer la France et ne pas être touché par les Gilets jaunes. Mépriser les Gilets jaunes c’est mépriser la France et les Français, c’est se mépriser soi-même. Chaque fois que je vois un Gilet jaune sur un rond-point, j’ai envie de le serrer dans mes bras. J’ai envie de lui dire "continue mon gars, je t’aime, je suis avec toi, je suis exactement comme toi, j’ai souffert et si aujourd’hui ça va un peu mieux, je sais d’où je viens et où je ne veux plus être". Je suis un beauf. J’aime les Gilets jaunes. Sans restriction. Avec tous leurs excès, tous leurs manques, tous leurs défauts et toutes leurs frustrations. Je prends tout, absolument tout, en bloc, comme mon pays, la France, mon pays contre lequel je râle et ne cesserai de râler. Oui : je prends tout. Et tant pis si je dois me fâcher avec quelques-uns. Parce que je sais que le jour où je serai à nouveau dans la merde, c’est un putain de Gilet jaune qui m’aidera à en sortir. On ne peut pas aimer la France et ne pas être touché par les Gilets jaunes.

15 DÉCEMBRE 2018

Didier Maïsto a été journaliste au Figaro de 1988 à 1993, puis attaché parlementaire, de 1993 à 1998, de quatre députés. Chargé des relations d'une très grande entreprise française avec les pouvoirs publics (en 2000]. Auteur-interprète de chansons françaises et de rock. Romancier.

Lui est un homme heureux. Il est député du Var, il a des amis, de l'argent, des opinions arrêtées sur tout, une femme charmante. Elle, elle est heureuse. La femme du député. Une épouse comblée. Et puis, un jour... Un jour, elle devient homme. Comment va réagir le mari de cet " homme " ? Sexité est une fable philosophique drôle, moderne, étonnante, dont l'auteur, avec une rare maîtrise du style et de l'humour, s'interroge sur l'identité sexuelle de chaque individu, et les rapports sociaux qui en découlent. Un régal assuré.

samedi 15 décembre 2018

L' illumination - Les victimes de Strasbourg - N. Lygeros



L'illumination

N. Lygeros

L’ illumination
n’est pas
seulement
un processus
abstrait
mais constitue
un changement
de cycle
qui métamorphose
l’individu
en homme
qui appartient
à l’ Humanité
et dont la vie
a un rôle
à tenir
pour libérer
les âmes
des innocents
qui sont
incapables
de se défendre
contre la barbarie.

*****
Les victimes de Strasbourg

N. Lygeros

Les victimes de Strasbourg
sont encore un exemple
d’innocents à protéger
de la barbarie
qui est capable
de frapper
un marché de Noël
pour assouvir
sa soif
de violence.
Aussi nous devons
être vigilants
car les ennemis 
de France
sont aussi
les ennemis
de la liberté
d’expression
et les adversaires
de l’amour
de l’Humanité.

mardi 11 décembre 2018

Les origines de la musique arménienne - Sirvart Kazandjian

Les origines de la musique arménienne
Sirvart Kazandjian



Editions Astrid 1984
47, rue de Cléry, 75002 Paris

Préface 
Le réveil de la conscience nationale arménienne, dans les communautés de la diaspora, apparaîtra sans doute aux historiens de l'an 2000 comme l'un des phénomènes caractéristiques de cette fin de siècle : la cause arménienne est enfin sortie de l'ombre.
Ce "risorgimento" se manifeste notamment sur le plan culturel par une floraison d'activités et d'entreprises nouvelles : maisons d'édition, revues, publications, cours de langue, centres de recherches. Je songe, par exemple, aux Editions Astrid (Paris), qui ont publié notamment Arménie 1900 (1979), à la revue Armenia (Marseille), à la grande Anthologie de la poésie arménienne publiée il y a quelques années par les Editeurs Français Réunis, à l'Histoire des Arméniens (éd. Privat, 1982) ; je songe aux ouvrages de Jean-Marie Carzou et d'Yves Ternon : Arménie 1915, un génocide exemplaire (éd. Flammarion, 1975), Les Arméniens, Histoire d'un génocide (éd. du Seuil, 1977) ; ou encore au Centre d'Etudes arméniennes, récemment créé dans le cadre de l'Université de Genève, grâce à la Fondation Ghougassiantz. Il convient de relever en outre le regain d'intérêt et la curiosité croissante que suscite l'arménien (ancien et moderne) chez les linguistes d'Europe occidentale et du Nouveau Monde, ce qu'attestent les nombreuses études qui lui sont consacrées.
Certes, toutes ces activités, toutes ces entreprises, toutes ces réalisations n'eussent pu être ce qu'elles sont sans l'existence - la survivance - d'un véritable foyer national : la petite (mais combien féconde et ingénieuse !) Rébuplique d'Arménie soviétique, unique lambeau de l'Arménie légale, expression tellurique, vivante, enracinée, de l'arménité.
C'est dans ce contexte et dans cette perspective que se situe le présent ouvrage : compositrice et cantatrice, diplômée du Conservatoire"Komitas" d'Erevan, connaissant bien les deux versants du domaine arménien (l'occidental et l'oriental), Sirvart Kazandjian était particulièrement qualifiée et motivée pour entreprendre une telle étude. Son livre constitue non seulement une appréciable contribution au rayonnement de la culture arménienne, mais aussi une vibrante défense et illustration de l'Arménie, immortelle, indomptable, une et indivisible.

Vahé Godel  

dimanche 9 décembre 2018

Mes parents, notre destin - La photo -

Destin contraire

Poème (2007)
Je n'avais jamais vu la photo de mariage de mes parents - Ma tante
en détenait un exemplaire qu'elle m'envoya en 2007.

La photo

Une image a traversé le temps.
J'en connaissais l'existence
sans l'avoir jamais vue.
L'enveloppe est arrivée.
Hier. Quand je l'ai ouverte,
gorge nouée ... ô mes innocents !

La vision a transpercé mon coeur
mieux que ne l'aurait fait une lame acérée.
Toi mon père au visage si fin, si doux,
pourquoi ce regard baigné d'inquiétude ?
Pressentais-tu déjà les tourments
qui, si vite, viendraient flétrir
ces moments de grâce de ton mariage ?
Toi, ma mère, à peine sortie de l'enfance,
ignorante de ta beauté qui rayonne,
radieuse et confiante appuyée contre lui,
à qui, sans crainte, tu as confié ta vie,
que pouvais-tu savoir des hasards
qui rôdent obscurs et malfaisants ;
que pouviez-vous savoir de l'aveugle destin
qui sépare des êtres si bien faits l'un pour l'autre.

Je vous regarde et je pleure
sur tout ce que vous n'avez jamais eu ;
voir ensemble grandir vos enfants,
partager l'harmonie d'un paisible foyer.
Tu étais si bon mon père et toi maman si gaie.

Je vous regarde et je pleure
maintenant que vous n'êtes plus
sur tout ce qui aurait pu être
 que nous n'avons pas eu.



Mes parents
    


 Mon arrière grand-père maternel habitait en Turquie,  le quartier Péra, très prisé des familles bourgeoises arméniennes,  où il possédait un magasin d'armurerie. Sa situation financière lui permettait d'entretenir dans une certaine aisance une famille qui comptait cinq enfants. Ils pratiquaient tous un instrument de musique et se réunissaient le soir, pour de petits concerts familiaux. Ma grand-mère, Sophie, artistiquement douée, jouait du piano, aimait la littérature, le théâtre, jouait la comédie  connaissait sept langues, dont l'arabe qu'elle lisait et écrivait couramment. C'est au cours d'un voyage en Russie qu'elle rencontra mon grand-père, Avédis.  

Issu d'une famille ukraino-arménienne, officier ainsi que ses frères dans l'armée du tsar,  mon grand-père  d'un tempérament plutôt sombre, à l'opposé de celui de ma grand-mère Sophie, femme brillante, amoureuse de la vie,  au caractère enjoué, s'éprit de cette femme légère et gaie comme un pinson, et quitta tout pour la suivre à Constantinople. Pour son malheur.

 C'est là que maman naquit, sur le quai d'embarquement du bateau que sa mère s'apprêtait à prendre ! Puis, très peu de temps après cette naissance, ma frivole grand-mère oublia ses devoirs pour suivre un comédien dont elle s'était entichée ... Mon grand-père espéra en vain, en la suivant à son tour à la trace avec l'enfant, qu'elle reviendrait au foyer, sans succès. Sa quête le conduisit en Bulgarie, où il finit par s'établir en désespoir de cause et où ses parents le rejoignirent.


 C'est ainsi que grandit ma mère, entourée de l'amour de son père et de ses grand-parents jusqu'au moment où son père se remaria avec une jeune fille, Koarig, miraculée du génocide des arméniens. Elle était servante en même temps que mon arrière-grand-mère donc, dans une riche famille arménienne. Maman avait six ans ; l'amour exclusif, sans partage, qu'elle vouait à son père lui fit découvrir la souffrance de la jalousie à la naissance de ses frères et soeurs. Entre-temps, la famille s'était installée en France, à Lyon. C'était la misère. Au fil du temps, la mésentente qui régnait entre sa belle-mère et elle, généra son vif désir de quitter le foyer. On décida de la marier, elle avait quinze ans mais on prétendit qu'elle en avait seize. C'est ainsi qu'elle épousa mon père âgé de vingt quatre ans et que très rapidement,  les grossesses se succèdèrent ; un premier enfant naquit qui mourut à six mois, puis vint mon frère dont elle était déjà enceinte, enfin ma naissance dix huit mois plus tard.

Se marier, dans la culture arménienne, signifiait rejoindre la famille de l'époux et la partager. Le maître du clan, mon grand-père paternel cette fois, dictait sa loi. Une loi que chacun supportait sans broncher, mon père y compris. "Il était très gentil, me dit plus tard ma mère, nous nous entendions bien et riions souvent en cachette, mais il n'osait pas se rebeller". Le couple de mes parents n'avait aucune autonomie. Un rituel consistait, pour la jeune épousée, à laver les pieds du maître en signe de respect ... Une connivence existait cependant entre les jeunes gens qu'étaient mes tantes Kéranouche et Christine, Mes oncles Zaven  et Joseph ; ils se soutenaient mutuellement, au moins en paroles, lorsque la dictature du "vieux", ainsi qu'ils nommaient leur père, était par trop contraignante.

Mon grand-père (qui n'était pas le père biologique de papa, Zaven et Kéranouche), petit homme sec et nerveux craint de tous, décidait de tout pour tous. Les revenus du travail étaient gérés par lui. C'est ainsi qu'il s'occupa des tenues vestimentaires de maman et, curieusement, montra dans ses choix beaucoup de goût. Peut-être pour satisfaire le "qu'en dira-t-on" s'ingénia-t-il - malgré leurs faibles ressources - à la parer de vêtements de qualité faits de crêpe ou de soie... Elle était si jolie maman. Tante Kéranouche pensa un jour que les cils de maman - qu'elle avait fort longs - étaient trop longs et décida qu'il fallait les couper ... Ce qu'elle fit ! Un petit peu jalouse quand même...

Mes parents acquirent enfin leur autonomie lorsque mes grands-parents décidèrent de quitter Lyon pour la banlieue parisienne : Alfortville.

Alors, la malveillance, les ragots, l'extrême jeunesse de maman sans doute, furent à l'origine de la séparation de mes parents. Enrôlé dans l'armée française qui l'éloigna de son foyer, il revint au cours d'une permission, et trouva porte close ... et nous, bambins de 2 ans et demi et 1 an, confiés à des voisins ...Les racontars avaient déjà fait leur oeuvre. Sans chercher à comprendre davantage, il prit le train le soir même pour Paris afin de nous confier aux soins de nos grands-parents.

Commença pour maman, l'enfer de l'arrachement que fut pour elle la perte de ses enfants, puis du rejet familial, puis de la solitude . Au sortir d'une longue dépression, elle se rendit à Paris, dans l'espoir de nous retrouver. En vain. Un atelier de couture cherchait une employée. Elle se présenta. Elle ne savait rien de la couture ! Et cet homme, qui devint son patron mais surtout un grand ami, s'étant vite aperçu de son ignorance, choisit pourtant de lui faire confiance et lui offrit une chance d'apprendre son métier en le pratiquant - à ses risques et périls. S'il y eut des "râtés", il n'eut pas à regretter les premiers dommages de son apprentissage, car très vite, maman devint sa meilleure ouvrière. Elle fut son bras droit et dirigea l'atelier pendant de longues années. Lorsque survinrent nos retrouvailles, je me souviens de son beau regard rempli de fierté quand elle me présenta à ce patron bienveillant, qui me pinçant affectueusement la jour, lui dit : "vous avez une bien belle jeune fille"  ...

Elle avait rencontré durant ses années de difficultés celui qui devint son mari. Il était Français et terminait ses études. Mais la plaie toujours ouverte de la déchirure qu'avait été pour elle notre séparation, entretenait une dépression chronique qui la jetait, chaque fois qu'elle se manifestait, dans des gouffres de souffrances. Jusqu'au jour où j'intégrai définitivement leur domicile. Ce fut aussi le moment, après le paroxisme du bonheur retrouvé,  où J'entrai dans l'univers de l'amour possessif,  exclusif, de ma mère en même temps que celui, plus insidieux et trouble, de sa dépression. Elle m'idolâtrait, m'offrait tout ce qui pouvait me faire plaisir. Je l'aimais aussi, de toute mon âme. Quand elle pleurait, impuissante que j'étais à guérir un mal qui la rongeait sans cesse, je la serrais sur mon coeur et couvrais ses yeux de baisers. Et, peu à peu, otage consentante de mon amour infini pour elle, quittant mon rôle de fille, je compris que je devais endosser celui de protectrice, de mère. 


J'apprenais à vivre pour l'autre, et plus seulement pour moi.

Cet amour excessif qui nous unissait me maintint longtemps dans un monde idéal, inhumain en quelque sorte. Je n'imaginais pas qu'il puisse un jour se briser. Et quand à la faveur de circonstances particulières cet être que j'aimais sans réserve, s'éleva contre moi, tenta de me nuire, y parvenant presque, ce fut pour moi un choc d'une brutalité inouïe. J'avais alors trente-cinq ans quand j'ouvris les yeux sur une réalité que je n'aurais jamais pu imaginer. La vie me réserva comme à tant d'autres, bien des aléas, des difficultés, matérielles souvent ; mais rien, jamais, n'a pu m'atteindre aussi profondément comme la perte de l'illusion que se révéla être cet amour que je croyais indéfectible, celui de ma mère. Il me fallut du temps pour parvenir à dépasser cette souffrance et reprendre des relations avec elle.  Mais j'y parvins peu à peu prenant en compte ses propres démons ; et puis maman vieillissait ; je n'aurais pu l'abandonner ; j'étais près d'elle, lui tenait la main au jour de sa mort, lui ai fermé les yeux. Nous avions perdu des années si précieuses.

Maman 


Un des bouleversements qui survint dans notre vie d'enfants, que nous vécûmes mon frère et moi comme une coup de tonnerre dans un ciel serein, fut la rencontre avec notre mère dont on nous avait dit qu'elle était morte, sans doute pour couper court à toute explication. Nous avions respectivement 17 et 15 ans.

Mon frère, alors en apprentissage chez un bijoutier, revint un soir et, avec des airs mystérieux, me fit signe de le rejoindre dans sa chambre. Un grand mot pour désigner le réduit qui ne pouvait contenir que son lit. Il l'avait rendu très vivant en y installant, sur le sol, dans la ruelle du lit, sur des cartons qui figuraient le circuit du Tour de France, d'innombrables petits vélos avec leur coureur, qu'il déplaçait en fonction de l'étape du jour.

Il fallait enjamber avec précaution son univers cycliste pour atterrir sur le lit. Sitôt installés côte à côte, il sortit alors de sa poche la photo d'une ravissante jeune femme d'une trentaine d'années. De beaux yeux largement ouverts, le sourire de deux lèvres pulpeuses donnant une douceur incroyable à son visage ovale, encadré de cheveux bruns, mousseux, bouclés.

- C'est ta julie* ? Demandai-je admirative. Il me fit attendre avant de laisser tomber : non. C'est maman.
L'expression "le ciel qui vous tombe sur la tête" prit tout sens pour moi !

Nos grands-parents, à qui nous avions été confiés dés notre plus jeune âge, nous avaient élevés jusqu'à ce que notre père envisage de refaire sa vie, ce qui se produisit lorsque nous atteignîmes neuf et onze ans. Sa femme eut bientôt deux enfants, me propulsant du même coup dans le rôle de nounou ! Je me levais la nuit, pendant que mes parents dormaient, pour bercer pendant des heures, dans le noir pour ne pas les réveiller, le marmot qui s'époumonait tant qu'il pouvait ! Et, rageuse, je me jurais que je n'aurais jamais d'enfants !

La version d'une maman morte s'était modifiée au fil du temps. Je me souviens encore du jour où, assise près de ma grand-mère, dans la cuisine, tandis qu'elle s'occupait du repas, je lui avais demandé : "c'est vrai que ma mère est morte ? Elle n'avait pas répondu, mais une larme avait roulé sur sa joue. Puis, chose inhabituelle, grand-père vint nous attendre à la sortie des classes durant un certain temps ; et, malgré les non-dits, nous comprîmes qu'il se passait quelque chose ayant un rapport avec notre mère. Nous apprîmes plus tard, qu'en effet, dans de nouvelles tentatives désespérées pour nous voir, elle venait se poster dans la rue, non loin de notre école.

- C'est maman ... Mais comment ?
- Elle est venue me voir à l'atelier.

C'était inouï. Et ce fut pour nous l'un des plus importants chamboulements de notre existence, le premier s'étant produit à notre insu, quand nous n'étions encore que de tout petits enfants - trois ans pour mon frère, un an pour moi.

Deux jours après cette incroyable nouvelle, j'étais chez maman. C'était un miracle. J'étais dans ses bras et ce fut comme si les années de séparation n'avaient jamais existé. Elle voulut que je m'installe chez elle. J'eus à faire un choix douloureux : quitter mon père que j'aimais de tout mon coeur, ou refuser le somptueux cadeau que me faisait la vie : ma mère. Mon frère m'aida dans ma décision en me disant que lui resterait près de notre père, que ce serait mieux pour moi de rejoindre maman. Un tel évènement souda encore davantage les liens déjà très forts qui nous attachaient, mon frère et moi. Il se montra le grand frère qui conseille, encourage, approuve le choix égoïste de sa petite soeur, afin que la chance d'une autre vie lui soit offerte.
Mon père souffrit beaucoup de mon départ, mais, avec le temps, constatant l'évolution positive de ma vie, il finit par me pardonner.

Et ma vie changea. Alors qu'après mon certificat d'étude, quittant l'école (au grand dam de mon institutrice venue plaider ma cause auprès de mon père) je restai oisive, occupée seulement de travaux ménagers sans autres perspectives, maman souhaita que je reprenne des études.
Je passai le concours d'entrée de l'école de la rue Monceau à Paris, où j'habitais désormais. Je fus reçue première (!) ce qui me valut d'emblée l'intérêt des professeurs. Tout était nouveau : nous avions un professeur pour chaque matière, changions de classe selon les cours ... Très vite j'eus de nouvelles amies. Et ce furent les rendez-vous dans le bistrot du coin, aux heures de repas faits de sandwichs, où nous retrouvions des étudiants d'autres lycées, parmi lesquels un jeune poète qui me subjuguait...
J'évoluais rapidement, même s'il me restait des progrès à faire : un jour que notre professeur de Français (Mademoiselle Cotin - je l'adorais) nous demandait, à propos des "Femmes savantes" de Molière et de la phrase "Il n'est pas bien honnête, et pour beaucoup de causes, qu'une femme étudie et sache tant de choses ..."- a-t-il raison ?
Je me retins juste à temps de répondre "ben oui ..." car je sentis confusément que j'allais dire une ânerie ou que ce n'était pas ce qu'elle espérait entendre.
J'étais encore très imprégnée de notre culture arménienne qui voulait que la place d'une femme soit avant tout au sein de son foyer ...

J'adorais mon père, qui était la douceur même et dont la meilleure arme était l'humour : un jour, quand je vivais encore sous son toit, que je lui montrai mon carnet scolaire, où, cette année-là je ne me distinguai pas par de brillants résultats, et comme je figurais à l'avant-dernière place, il me dit : eh bien, tu n'auras plus beaucoup de places à perdre, le mois prochain ! Cette moquerie me mortifia bien plus que n'importe laquelle des punitions.

Il est certain cependant, que c'est à maman que je dois d'avoir pu élargir un horizon qui, sans elle, m'aurait été fermé. Maman et Gérard, son époux français, étaient curieux de tout : d'histoire (les revues Historia" s'amoncelaient sur l'étagère), de littérature (là c'étaient les livres de la Pléiade ...) de musique : nous écoutions toujours les oeuvres des compositeurs qu'ils aimaient - et ils étaient nombreux ! Ce sont grâce à elles que j'ai pu développer la sensibilité musicale que je portais en moi dés mon enfance. Mais je dus attendre bien des années encore avant de pouvoir l' exploiter ...

* "julie" : petite amie ...

*****
Mon père



Je sais fort peu de choses hélas sur les évènements qui ont conduit mes grands-parents en France, s'agissant bien entendu de leur histoire personnelle qui rejoignait cependant celle de tous les arméniens qui durent quitter l'Arménie occidentale lors des massacres génocidaires perpétrés par les Jeunes-turcs de l'empire ottoman. Nous avons toujours été tenus à l'écart, nous les enfants, de ce sombre drame dont nous n'eûmes connaissance que tardivement. De plus, nous étions trop jeunes, quand nos grands-parents vivaient encore , pour tenter de percer les secrets enfouis si bien gardés.

Mon oncle Joseph, de ma famille paternelle, et qui vient de quitter ce monde, m'avait fourni dernièrement quelques détails qu'il avait pu recueillir, car lui-même avait vu le jour en France.

Mon père est né à Bafra, près de la mer Noire ; c'est la seule indication précise en ma possession qui me laisse penser que la famille y vivait. Ma grand-mère perdit son mari, un homme respecté de son village, dans des circonstances qui ne sont pas très claires pour nous. Craignant alors pour sa famille, elle décida de tout quitter et s'embarqua pour la France. Sur le bateau qui les transportait, elle et ses enfants, ma grand-mère se lia d'amitié avec un homme qui les prit en charge et les accompagna. Il était sans papier ; ma grand-mère avait les siens indiquant qu'elle était mariée. De sorte qu'à l'arrivée, elle déclara ce nouveau compagnon comme étant son mari. Il le devint effectivement, c'est ainsi que naquirent Joseph et Christiné, les jumeaux aux cheveux roux. Mon grand-père d'adoption, était un petit homme autoritaire, sec et nerveux que tous craignaient. Exigeant et dur avec les aînés, il fut pourtant, pour moi, plus tard, le plus merveilleux des grands-pères.

Mon père, l'aîné des trois enfants, avait onze ans au moment de son arrivée en France. J'ignore tout de ce qu'a été sa vie, sinon qu'il suivit une scolarité car il écrivait d'une belle écriture soignée. Il fut appelé à la guerre 39-45 et fait prisonnier ; durant les cinq années de captivité qui le retinrent en Allemagne, il apprit à jouer du violon. Aux heures de tristesse, dont les raisons m'échappaient, il sortait le violon de son écrin et jouait des musiques nostalgiques. Mais il savait aussi, lors de réunions familiales, jouer des mélodies pleines d'entrain. J'appris plus tard, trop tard, que mon père avait sacrifié pour nous, ses enfants, bien des choses. Je me souviens de la facilité avec laquelle ses yeux se remplissaient de larmes, tout comme mon frère, tout comme moi et, aujourd'hui, tout comme ma fille ! Où va se nicher l'hérédité !

Oui, nous l'aimions notre père ! Souvent, dans nos délires d'adolescents exaltés, nous nous promettions, mon frère et moi, qu'un jour viendrait où nous lui offririons tout le bonheur qu'il méritait !

Ce furent des voeux pieux. Mon frère, depuis toujours un écorché vif, fut pour notre père, durant son enfance et son adolescence, une source de beaucoup de tourments. Quant à moi, obéissant à l'appel d'un bonheur égoïste, je lui infligeai une souffrance qu'il n'avait pas méritée, en l'abandonnant pour rejoindre ma mère. Pardon papa.


jeudi 6 décembre 2018

Vidéos conférence à Feysin - 4/12/2018 - Nikos Lygeros - Hilda Tchoboian

N. Lygeros : Les droits de l’Humanité contre les génocides. Feyzin, 04/12/2018
https://www.youtube.com/watch?v=W5O24bntThY

Hilda Tchoboian : Il n’y a pas de droits humains sans citoyens. Feyzin, 04/12/2018
https://www.youtube.com/watch?v=yhjKyXPAc5Y



mercredi 5 décembre 2018

Traité de Paris et Réclamations nées de la guerre - N'oublie pas l'obusite - N. Lygeros


Traité de Paris et Réclamations nées de la guerre

N. Lygeros

Dans la Traité de Paris de 1947, les réclamations nées de la guerre se trouvent dans la Partie VI. Dans la section I intitulée Réparations, nous trouvons l’Article 74. Celui-ci séparé en cinq paragraphes intitulés :
A) Réparations au profit de l'Union des Républiques Soviétiques Socialistes.
B) Réparations au profit de l'Albanie, de l'Éthiopie, de la Grèce et de la Yougoslavie.
C) Dispositions spéciales pour livraisons anticipées.
D) Réparations au profit d'autres États.
E) Indemnisation pour les biens saisis au titre des réparations.

Il est intéressant de noter que le dollar américain est calculé avec sa parité-or au 1er juillet 1946 à savoir 35 dollars pour une once d’or.

Cette base de calcul nous permet de nous rendre compte effectivement de la valeur des réparations que devrait payer l’Italie aux Etats suivants :
Albanie : 5.000.000 de dollars des Etats-Unis.
Ethiopie : 25.000.000 de dollars des Etats-Unis.
Grèce : 105.000.000 de dollars des Etats-Unis.
Yougoslavie : 125.000.000 de dollars des Etats-Unis.

Cela permet d’avoir un point de vue historique et objectif des faits. 
*****
N'oublie pas l'obusite

N. Lygeros

N’oublie pas l’obusite
si tu veux comprendre
les troubles psychiques
des soldats
de la Première Guerre Mondiale
dans le contexte
de la guerre des tranchées
sinon tu risques de bafouer des mémoires
tel un barbare
qui ne peut saisir
l’esprit des innocents
lorsque celui-ci
doit faire face
à la guerre.
Aussi après
un siècle
pense
à l’amour
De l’Humanité
pour mieux
les soutenir.

*****