mercredi 23 août 2023

Heureux anniversaire mon fils !

 

         


Quand il est en colère,
son  doux regard devient noir 
mieux vaut alors ne pas s'y frotter
mais c'est très rare 
sa nature profonde  est pacifique

Il ne se répand pas en témoignages 
d'amitié ou d'affection
mais il est là quand il  faut

Pour qui le connaît vraiment
il cache jalousement
 des trésors de gentillesse,
de tendresse. C'est dans ses gènes

C'est mon fils !

Alexandre,
N'aie crainte de souffrir
car souffrir c'est aussi VIVRE !

Manma

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vendredi 18 août 2023

les fêtes

 Isabelle Yvos ta fête est le 22 février ! Et toi Alexandre - le 22 avril ! Toi Enzo le 13 juillet - Alexandra le 21 avril - Lionel le 10 novembre - Tom (Tommy) le 3 juillet -Mickael est fêté le 29 septembre.    Je ne le sais que depuis 5 mn !! LOL Je ne garantis pas que je m'en souviendrai !!! Mais j'ai bien travaillé !

😅😅😅😅

vendredi 11 août 2023

Ecrittératures 10 août 2023 REVANCHE DE LA VERITE (3)


3

Aujourd’hui, l’Arménie est jetée malgré elle dans le feu d’une histoire qui peut la défaire physiquement, mais aussi moralement. Le fonds humaniste des Arméniens éprouverait des relents nationalistes par la force des événements s’il ne s’agissait en fait que d’un patriotisme d’autodéfense confronté à un nationalisme d’agression tel qu’il est mis en œuvre par le terrorisme d’Aliev. Le cas de l’Artsakh n’est pas à interpréter, comme le sous-entend le maître de Bakou, comme un nationalisme d’occupation dès lors que ses habitants ne revendiquent que le droit de vivre là où ils ont toujours vécu et comme ils ont toujours vécu, à savoir en être humains libres et dignes. Depuis plus d’un siècle, ces Arméniens ont assez perdu de terrain et de droits, au fur et à mesure des injustices d’une histoire faite d’arbitraire, de mépris et de massacres, pour revendiquer l’Artsakh comme le dernier carré de leur légitimité.

Mais loin de nous éclairer, les propos de Vassili Grossman vous plongent dans le noir le plus complet dès lors qu’on se hasarde à examiner le fonds humaniste de ce qui constitue l’arménité. Qui les fréquente avec lucidité peut se demander, comme je l’ai fait en son temps, si les Arméniens aiment les Arméniens. C’est que la corruption et les voyouteries qui animent en profondeur le pays, autant que le mésusage des règles élémentaires de conduite qui ont cours en diaspora (un auteur en sait quelque chose) démontrent objectivement le degré de mépris mutuel qui sévit chez nous. Cette mentalité délétère et sauvageonne qui parcourt tous les échelons de la société en Arménie et de la communauté en diaspora en dit long sur l’hypocrite «  tsavet danem » (je prends ton mal) dont chacun se gargarise pour camoufler un égoïsme crasse. Cela étant dit, il est vrai aussi que des voix et des vies relèvent le défi d’une mentalité archaïque par des échappées vers une certaine transcendance reposant sur un vrai respect des personnes. Si Pachinian ne veut pas la guerre, c’est qu’à ses yeux chaque soldat arménien est avant tout une personne. Contrairement à nos nationalistes de bouche qui crient à la guerre avant que toutes les voies de paix aient été épuisées. Pachinian s’en tient à une seule ligne, d’autant plus intenable qu’elle est fragile et qu’il est bousculé de tous les côtés, à savoir maintenir la vie et donc le territoire où elle est possible pour le maximum d’Arméniens. Malheureusement, il est pris entre les feux des trois monstres russe, turc et azéri pour lesquels le soldat n’est qu’un robot idéologisé au service de leurs lubies. Car Pachinian, quoi qu’on dise de lui, cherche à préserver le fonds chrétien des Arméniens pour mieux les conduire vers un avenir fondé sur l’idéal européen

C’est que toute passion démocratique commence par la compassion.

Denis Donikian

REVANCHE de la VERITE (1)

https://draft.blogger.com/blog/post/edit/preview/6326008964546528257/4745390139287582263


REVANCHE de la VERITE (2)

https://dzovinar.blogspot.com/2023/08/ecritteratures-9-aout-2023-revanche-de.html



 

Ecrittératures 11 août 2023 À Dzovinar, les animaux reconnaissants - Denis Donikian

 


Vase dit « aux cent oiseaux »

Dynastie Qing (1644-1911)

Règne de Kangxi (1662-1722)

18ème siècle

Donation Ernest Grandidier, 1894, G 4979

(Musée Guimet)


Ils sont venus, ils sont tous là,

Autour du lit de la mamma,

Veaux, vaches, cochons et couvées

Qu’elle aura refusé de manger.

Mais pour aussi

Dire merci

À la Madone du vivant.

Tous venus du couchant ou venus du levant,

Tous rescapés des abattoirs,

Tous animaux retirés aux viandards.

Ils sont tous là pour te louer

D’avoir plaidé pour les muets,

Les sans-voix innocents,

Les sacrifiés à bout de sang.

Contre ton peuple aimant l’agneau

Braisé en tout petits morceaux,

Tu as plaidé comme essentiel

Que bouffer l’autre en criminel

N’était plus de ce temps.

 


La gente animalière aime les clairvoyants.

 


Les vers sur toi ne vont pas s’acharner

Vu que ta chair est chair désincarnée.

Ta fin est vierge des mots dits

Par tous ces prédateurs maudits

Qui s’empiffrent de viande

Et qui en redemandent.

Ils sont venus, ils sont tous là,

Pour faire honneur à ton combat.

Rhinocéros de la Corne africaine,

Grand éléphant de porcelaine,

La girafe et son girafon,

Les serpents, scorpions et griffons.

Sans compter les oiseaux des îles,

Paradisiers, beaux volatiles.

Même un phoque amoureux de Brigitte Bardot,

Et des pingouins transits de chaud.

 


Venus pour tes derniers moments,

Toi leur maman, eux tes amants.

Ah qu’il est bon monter là-haut

Au paradis des animaux !

 


 



jeudi 10 août 2023

Ecrittératures 9 août 2023 REVANCHE DE LA VERITE (2)


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Dans son livre sur l’Arménie, publié en 1967 (La paix soit avec vous, notes de voyage en Arménie, Ginkgo éditeur, 1989), Vassili Grossman consacre le chapitre IV (censuré lors de la première publication en russe) aux rapports entre national et humanité. Il y écrit entre autres : «  Le nationalisme d’un petit peuple, perd avec une insidieuse facilité, son fondement humain et noble. » L’écriture de son grand roman Vie et destin lui avait déjà permis de comprendre comment le nationaliste infuse dans l’humain. L’intrication subtile de l’un et l’autre lui vaut des réflexions déjà développées dans son roman et vérifiées sur place en Arménie.

Le caractère national est ce qui se surajoute au caractère humain. Celui-ci est le substrat de l’autre. En somme, l’humanité serait comme un riche nuancier où chaque couleur représenterait les us et coutumes d’un peuple donné. Ce qui établit qu’au-delà des particularités nationales, tous les peuples sont frères en humanité. Malheureusement, les nationalismes renversent les rôles, donnant la prééminence au national au détriment de l’humain. La « déification du national » constitue un mépris pour ce qui fonde l’humanité. Or toute nation qui lutte pour sa liberté lutte avant tout pour le respect de sa dignité humaine. Cette équation se pervertit dès lors que la dignité nationale glisse vers un sentiment de supériorité nationale, à savoir vers le développement de « guerres injustes, d’asservissement des peuples et des pays ». «  L’extase nationaliste des petits peuples opprimés naît comme un moyen de sauvegarder leur dignité et leur liberté. » Chez les Arméniens, la priorité nationale s’est muée en supériorité nationale, pour ne pas dire nationaliste. Supériorité qui place Garni plus haut que l’Acropole, qui accorde plus de génie à un Toumanian qu’à un Pouchkine. Dans ce sens, toute comparaison s’établit d’avance au profit d’une excellence nationale dans tous les domaines de l’art et de la pensée. Fanatisme qui donne l’impression d’interlocuteurs privés de raison. Ce qui conduit à dire que la quête de la dignité nationale peut provoquer la perte de la dignité humaine. Alors que la vraie richesse humaine consiste à unir le national et l’humain, et non à privilégier le national au détriment de l’humain. «  Ce n’est qu’en élevant inlassablement l’humain, ce n’est qu’en unissant le national à l’humain que l’on peut accéder à une authentique dignité, et donc à une authentique liberté » (Toutes les citations appartiennent au chapitre IV). 


Denis Donikian

(à suivre)

mardi 8 août 2023

Revanche de la vérité (1) _ Denis DONIKIAN - 8 août 2023

"Si Talaat fait encore le Turquie, Manouchian fait l'humanité"



(Photo : AD Donikian)

Si l’histoire défait les hommes, la vérité les fait. Et si les Turcs ont fourgué à l’humanité leur Talaat, les Arméniens, quant à eux, lui ont donné Manouchian. Les coïncidences sont d’autant plus ironiques qu’elles sont éclairantes. Comme la parution en français de « Talaat Pacha, l’autre fondateur de la Turquie » par Hans-Lukas Kieser et, dans un même temps, la panthéonisation du couple Manouchian.

Dire de Manouchian qu’il fut un anti-Talaat, au même titre qu’un Tehlirian, ne convient pas. Au premier chef, qu’il n’aurait pas été capable d’assassiner l’orchestrateur du génocide anti-arménien. Le problème avec Manouchian dans la résistance, c’est qu’il ne voulait ou ne pouvait tuer un homme quel qu’il fût. (En ce sens, on serait autorisé à penser qu’il aurait farouchement désapprouvé les attentats anti-turcs de l’ASALA sur le sol français, et ailleurs, comme l’a fait majoritairement la diaspora. Sans aller plus loin, on doit reconnaître que ce genre inédit d’attentats, où terrorisme, résistance et résilience sont étroitement intriqués, mérite réflexion). « Anti-Talaat » doit donc être compris comme le symétrique inverse à toute pensée fasciste, de quelque bord qu’elle soit. Ce qui suppose de la part d’un Manouchian, né dans le drame arménien du génocide et enfanté par lui, une sorte de conversion radicale. Tout en fréquentant les milieux compatriotiques de la diaspora arménienne, il devient communiste. Entendre par là et selon l’époque : adepte d’une vision humaniste qui transcende les nationalités. À savoir, d’un idéal de liberté comprenant le respect dû à la liberté de l’autre. La première des libertés à défendre étant celle qui subit l’oppression fasciste. Or, à ses yeux, le nazisme va certainement se révéler comme le symétrique allemand du fascisme turc. Qui sait si, pour Manouchian, dans le sombre bouillonnement de sa conscience, se battre contre le nazisme n’équivalait pas, d’une certaine manière, à prendre indirectement sa revanche sur une conception nationaliste radicale telle que la prônait Talaat.

D’où il découle que, dans l’ordre des paradoxes, il ne semble pas indu d’affirmer que le Manouchian né à Adiaman doit à Talaat d’être le Manouchian mort au mont Valérien. En d’autres termes, c’est la conscience fasciste de Talaat qui a « mis au monde » la conscience universaliste de Manouchian. Ce genre de renversement éthique est souvent le fait d’une très forte émotion. Et nul doute que le traumatisme du génocide n’ait joué ce rôle pour Manouchian. Un travail lent va alors s’opérer dans l’intime laboratoire de sa conscience morale jusqu’à fleurir sous la violence de l’occupation allemande.

L’autre question qu’il convient de se poser, dans ce cas-là, est de savoir quel Manouchian va entrer au Panthéon. L’Arménien ou le résistant ? N’en déplaise à nos pariotards, idéologisés ou non, qui ne voient en Manouchian que l’Arménien, les textes officiels et les déclarations des uns et des autres font moins mention de son origine arménienne que du combattant étranger qui a épousé les idéaux de la France. Ont-ils raison ceux qui éprouvent comme une certaine fierté à l’idée que l’arménité de Manouchian y serait pour quelque chose dans sa panthéonisation ? De la même manière que Mère Thérésa (comme je l’ai déjà mentionné) ne doit rien à sa naissance arménienne dans le combat qu’elle a menée auprès des enfants indiens. Rien non plus à l’Église arménienne qui est loin de promouvoir une charité telle qu’elle susciterait des vocations d’amour universel.

Par ailleurs, si l’on s’en tient à la thèse formulée par Hans-Lukas Kieser, qui considère le premier responsable du génocide comme le vrai fondateur de la Turquie, et si l’on entend bien les propos d’Erdogan ici ou là, Talaat a fait et fait encore la Turquie. Comme hier il a voulu éradiquer les Arméniens, Erdogan aura suivi son exemple en cherchant à se débarrasser du problème kurde par les armes et la discrimination. Avec le mausolée qui lui est consacré et les rues qui portent son nom, Talaat bénéficie d’une reconnaissance ouverte de la part de la Turquie officielle. Mais cette « panthéonisation » nationaliste demeure une affaire interne à la Turquie. Loin de revêtir quelque valeur universelle, elle ne sert d’exemple qu’aux fascismes qui sévissent ici ou là sur la planète.

Si Talaat fait encore la Turquie, Manouchian fait l’humanité. Manouchian participe par son combat et par sa mort à un monde qui cherche à dépasser le tribalisme par l’humanisme, le national par le respect de l’autre à quelque nation qu’il appartienne. En ce sens, l’observation nous pousse à reconnaître que chaque Arménien, autant qu’il sait se regarder, porte en lui aussi bien des relents de tribalisme que des ferments d’humanité. Comme il n’est pas interdit d’admettre, pour reprendre Camus, que jamais les Arméniens ne se sont trouvés, en tant que peuple, du côté du fléau. (Peut-être est-ce déjà là une des valeurs fondatrices de l’arménité). Alors que les Turcs, en tant que peuple, l’ont majoritairement toujours été et le sont encore. Que les Arméniens qui se battent pour une démocratie réelle font partie des nations avancées, alors que la Turquie s’inscrit depuis plus de cent ans dans le camp des mentalités archaïques. Celles qui défendent par le sang des égoïsmes identitaires fondés sur la peur de l’autre, sans se soucier de souscrire aux idéaux d’une civilisation qui font de la démocratie un espace de respect mutuel et compassionnel.

Denis Donikian


(à suivre)