vendredi 27 mars 2015

"Notre vision" et "Les précédents justes" - Nikos Lygeros



Notre vision

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras


Notre vision
et non pas notre rêve
est dans la Ville
parce que nos rêves
sont pour le sommeil
et les visions
pour les gens intelligents
et puisque personne
ne nous a donné
le droit
d’oublier
notre passé
nous continuons
avec l'Hellénisme
l’oeuvre nécessaire
de la libération
et si cela prend
de nombreux siècles,
cela ne nous inquiète pas
parce que nous savons
que cela arrivera,
depuis 
le commencement
la Révolution
Grecque.

*****

Les précédents justes

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras


Les précédents justes 
nous montrent la voie
et ainsi nous pouvons
les suivre
pour continuer
l’oeuvre nécessaire
à la libération
ainsi les gens
comme Soghomon
donnent l’exemple
de la résistance de l'innocent
rendu juste
par nécessité
car personne d'autre
ne peut 
faire
l'impensable
tandis que ce qu’il faut
doit devenir
pour cette raison
il a réalisé
l’utopie
qui est devenue
réalité.

*****





jeudi 26 mars 2015

"La diaspora n'oublie pas" et "La valeur de l'Arménie" - Nikos Lygeros



La diaspora n'oublie pas

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras


La diaspora n’oublie pas
le lieu de naissance
d’un peuple rare
qui a souffert
d’un crime contre l'humanité
et considère qu'il est
tout simplement inacceptable
de n’être que de la diaspora
puisqu’elle en connaît la source
et ne supporte pas la misère
des rayas 
qui encore et après
la libération
continuent de s’agenouiller
parce qu'ils ne peuvent même pas
concevoir l'avenir
que la barbarie
peut perdre
contre l'humanité
et se prosternent à nouveau
devant tous ceux qui disent
qu’il existe une possibilité
pour les barbares de venir
venger
leurs esclaves.

*****

La valeur de l'Arménie

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras


La valeur de l’Arménie
commence par son existence
puisque c’est une forme de résistance,
elle a simplement de plus
un objectif stratégique
parce qu’elle combat
la barbarie
et quand tu examines
l’opération Némésis
tu réalises
qu’il ne s’agit pas seulement
des survivants
mais aussi d’innocents
devenus Justes
par nécessité
et par dignité humaine 
parce que l'ontologie
devient téléologie
et change
toutes les données
même du passé
puisque nous interprétons
de manière différente
le sacrifice de la nation
de l’Innocence.

*****

mercredi 25 mars 2015

Mon Petit Prince ...



Je n'ai pas compris tout de suite
qui tu étais.
Pourtant, tout de toi le disait.
Ce regard tranquille et profond
d'une infinie douceur
apanage de l'innocence
et cette aura qui accompagne
sans cesse l'être d'exception
qui porte en lui toute la sagesse
d'un monde intérieur reçu en don
dont il est seul dépositaire
 et qu'il dispense dans les ailleurs
car telle est sa mission ... 
Maintenant que je Sais
je suis ton terrible destin
et me demande avec inquiétude,
quand j'aperçois parfois, furtive,
une ombre dans tes yeux,
si le bonheur existe pour toi
si tu es heureux. 
Oui, tu ne le sais pas,
mais je m'inquiète pour toi
  étonnant Petit Prince ...

Dzovinar



dimanche 22 mars 2015

Citation du jour - Rachmaninov

"La musique c'est assez pour une vie, mais une vie ne suffit pas pour la musique "- Rachmaninov


Le meilleur de Rachmaninov


Sergueï Rachmaninov - qu’il écrivait Rachmaninoff afin que les américains le prononcent correctement - est un compositeur majeur et un grand pianiste du 20ème siècle. Né en Russie en 1873,  il étudie le piano dès son plus jeune âge et atteint un niveau tel qu’il croise rapidement le chemin de Tchaïkovski ou Rubinstein, et étudie aux côtés d’Alexandre Scriabine. Il commence alors à 20 ans une carrière de pianiste virtuose et commence à composer de nombreuses œuvres ; à la suite du cuisant échec de sa 1ère symphonie en 1897, il entre dans une profonde dépression dont il ne sortira que grâce aux soins d’un médecin neurologue. Le retour à la vie du jeune Rachmaninov se manifeste alors sous la forme du deuxième concerto pour piano (opus 18), promis à la Société Philharmonique de Londres et dédié … à son médecin. Suite à son mariage et à des tournées triomphales, il connait alors plusieurs années de bonheur jusqu’au décès de son ami Scriabine en 1914 et la révolution russe en 1917. Il quitte alors la Russie pour les États-Unis et se consacre pleinement à sa carrière de concertiste virtuose ; las de voyager, Rachmaninov décide de revenir habiter avec sa famille en Suisse en 1930. Il retournera finalement s’installer en 1941 à Beverly Hills pour fuir la guerre en Europe, et y décédera en 1943 à l’âge de 69 ans.
Rachmaninov a laissé une œuvre pour piano très importante ; on la considère parfois comme l’une des dernières de la période romantique, tant elle reste ancrée dans la tradition. Pour l’anecdote, Rachmaninov est l’un des rares grands compositeurs dont on peut trouver de nos jours des interprétations enregistrées ; pour certains, seule son interprétation du 2ème concerto pour piano vaut d’ailleurs la peine d’être écoutée, la plupart des autres pianistes cherchant trop des sentiments inexistants dans une musique tourmentée. On pourra écouter également ses interprétations de pièces de Chopin, magnifiques malgré la piètre qualité sonore des enregistrements de l’époque.

jeudi 19 mars 2015

Qui a créé le monde... poème


Qui a créé le monde
Comment
Pourquoi
Le saurons-nous jamais
vraiment ?
 Qu'importe.
L'essentiel n'est-il pas
qu'il soit ?
Voir sa beauté
à chaque instant,
 est une chance offerte
 à tous les hommes
sans exception,
qu'il faut saisir.
Le rôle qui nous incombe :
apprendre à ceux que l'on aime
qu'ils peuvent jouir
de ce trésor
 à l'envi,
 le respecter.
La beauté appartient à tous
et à personne.
Chaque jour, la contempler
m'émerveille
et me comble.
Chaque jour, je lui rends grâce
d'exister.
Et si demain
 les hommes devenus fous
conduisent notre terre à sa perte...
Ne restera que le ciel
pour pleurer
Vanité ...

Dzovinar 
    

mardi 17 mars 2015

Le baiser de l'âme - N. Lygeros

Myrrha
latelierdemyrrha.)


Le baiser de l'âme

N. Lygeros 
Traduit du Grec par A.-M. Bras



J’ai profondément vu dans tes mains 
le bout du chemin
et, de nouveau, j’ai attrapé les ailes
de l’âme blessée.

A mon coucher de soleil rouge
je ne savais pas quoi te dire
alors je t’ai enlacée
pour t’enlever au loin.

Là-bas, je t’ai donné l’âme
quand j’ai embrassé ta bouche
pour la vie passée
sans blesser son corps.

Après la fin du commencement
comme si tu revivais de nouveau
tu te souvins de la plus ancienne
parce que tu n’avais pas encore oublié.

Alors tu m’as trouvé avec des ailes
au sein de tes entrailles 
et tu as cru dans le ciel
qui s’était replié pour que je te trouve.

dimanche 15 mars 2015

"La magie des mathématiques" - Nikos Lygeros

Jean-Paul Chartier (Psychanalyste) - Nikos Lygeros





"La magie des mathématiques" ? 
C'était au Café de la Cloche ce 13 mars à Lyon - avec Nikos Lygeros - invité -
Des théories fumeuses de sommités du monde intellectuel français mises à mal ...







La vidéo

Pensée du jour - changer le monde ?

Tant que les forces de l'argent domineront le monde,
il est vain de croire que nous pouvons le changer.

mercredi 11 mars 2015

Un morceau de ciel - Nikos Lygeros

Un morceau de ciel

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras


Tu es un morceau de ciel
tombé sur terre
pour fermer la plaie
d’un crépuscule ardent.

Avec moi vit le passé
pourquoi as-tu pris de l’Enfer
l'obscurité la plus noire
pour apporter la lumière au présent.

C’est pourquoi je t’ai donné
le baiser de l’immortalité
et je n’ai pas remis
un instant de liberté!

En plongée dans le ciel
j’ai transformé l'Abîme
en paradis lumineux
avec un océan de pierre.

Tu as mis l'avenir dans la vie
pour que je ne te perde pas
pour que je ne t’oublie pas
tu as enfoncé la mémoire dans l'âme.


vendredi 6 mars 2015

Parce que nous sommes peu nombreux - Le jeu se poursuit - N. Lygeros

Photo: téléfilm-documentaire "AGHET" réalisé par Eric Friedler.

Parce que nous sommes peu nombreux

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras


Parce que nous sommes peu nombreux
et que la vie est précieuse
il faut que nous soyons rares
pour la protéger
efficacement
des barbares,
pour cette raison
nous sommes du renom
car la seule chose
qui importe
est la reconnaissance
de ceux qui ont du mérite
et non du plus grand nombre
c’est pour cela que nous perdons du temps
pour l’investir 
dans les prochains
en raison de la continuité
et de la nécessité
pour l’évolution
de l’Humanité.

*****
Le jeu se poursuit

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras


Le jeu se poursuit
tout au long de la vie
et c’est important
depuis le début
avec les petits
hommes
qui veulent
vivre
libres
sans entraves
parce que, de cette façon
seulement,
de cette façon
ils pourront
à l’avenir
continuer
l’oeuvre
qu’ils apprennent
de nous
avec les suivants
du futur.

jeudi 5 mars 2015

SOUVENIRS NAÏFS D’UN ŒUF ÉCORCHÉ VIF - Denis Donikian



SOUVENIRS NAÏFS D’UN ŒUF ÉCORCHÉ VIF

EXPOSITION de Denis Donikian

Du 14 mars au 12 avril 2015

à la GALERIE de la TOUR, 16 rue du Bœuf à Lyon (5ème)
(métro Vieux Lyon Cathédrale Saint Jean)

LECTURES de textes par Deborah Lamy,
comédienne de la Compagnie Premier Acte
le samedi 28 mars à 17 heures 30

Tableaux, sculptures et livres, cette exposition retrace le parcours esthétique et engagé de D. Donikian, commencé avec le cinquantenaire des évènements de 1915 et se terminant cette année par la publication prochaine de sa Petite encyclopédie du génocide arménien.
Seront lus à cette occasion des textes portant aussi bien sur la diaspora arménienne que sur l’Arménie que Donikian a fréquentée de 1969 à nos jours.
Ancien rédacteur en chef du site Yevrobatsi.Org, Donikian se sera exprimé comme peintre, sculpteur et écrivain, dans divers domaines, comme la poésie (Chemin de Crète, Voyages égarés, Erotophylles et Végétaliennes) le roman (Vidures), l’essai (Le peuple Haï, Un Nôtre Pays, Nomadisme et sédentarité, Vers l’Europe, Arménie, la Croix et la Bannière), le texte de voyage (Siounik Magnificat, L’enfer fleuri du Tavouch), le théâtre (L’île de l’âme, La nuit du prêtre chanteur), l’aphorisme (Dieu est grand) et aujourd’hui l’histoire (Petite encyclopédie du génocide arménien), parfois même mélangeant les uns avec les autres (Une année mots pour maux, Poteaubiographie, Fragments de figures apatrides).
Il a aussi traduit des auteurs arméniens comme Vahram Martirosyan (Glissement de terrain), Parouir Sevak (Que la lumière soit), Violette Krikorian (Amour), mais également Ara Baliozian, Vano Siradeghian, Hovhannès Toumanian.

mardi 3 mars 2015

Le cercle de l'amour - Nikos Lygeros

Le cercle de l'amour
(chanson)

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras


Tu es un morceau de ciel
tombé sur terre
pour fermer la plaie
d’un crépuscule ardent.

Avec moi vit le passé
pourquoi as-tu pris de l’Enfer
l'obscurité la plus noire
pour apporter la lumière au présent.

Pour cela je t’ai crue,
ma liberté,
alors je t’ai volée
mon immortalité.

En plongée dans le ciel
j’ai transformé l'Abîme
en paradis lumineux
avec un océan de pierre.

Tu as mis l'avenir dans la vie
pour que je ne te perde pas
pour que je ne t’oublie pas
tu as enfoncé la mémoire dans l'âme.

http://www.lygeros.org/articles?n=18911&l=gr

Merci à George Festa (encore lui) - G'runk (Musique Komitas) - vidéo dansée

Merci George pour cette superbe trouvaille.


MERCI A L'AMI SILENCIEUX - Denis Donikian

George Festa

Tu es venu parmi nous pour nous aider à mieux nous connaître et à mieux nous aimer car depuis cent ans personne ne voulait croire à notre malheur d’avoir été haïs et de l’être toujours. Et pourtant, même si tu n’es pas des nôtres, même si tu es un « odar »*, un étranger, tu es le meilleur d’entre nous. Celui qui nous ouvre des fenêtres sur notre propre culture. Inlassablement, sans rien demander à personne, consacrant tes nuits à chercher les textes les plus hauts écrits sur nous-mêmes pour les traduire et nous les transmettre.

Il faut dire que tu exerçais déjà ce « service » sur notre site*. Grâce à ta curiosité, à ta générosité et à ton enthousiasme, ce site consacré aux Arméniens a duré deux ans de plus. Tu as permis de tenir sa continuité mais aussi de garder son niveau d’exigence. Peu à peu, tu es devenu un membre de notre famille. Cela étonnait. On se disait que tu devais avoir une grand-mère arménienne, que ce n’était pas possible autrement. Oui, car les Arméniens eux-mêmes, malgré nos appels incessants, n’ont jamais manifesté la même foi que toi, un « odar », qui as tout fait pour nous aider à nous découvrir.

Souvent je me suis demandé pourquoi un tel engouement pour ce petit peuple torturé que nous sommes. Peu à peu, à mesure de nos rencontres et de nos correspondances, j’ai su. J’ai su que toi aussi tu étais né dans la peur et le carnage. Que toi aussi tu avais connu le sang. Au point que tu avais du mal à retourner dans les lieux mêmes où était née ta douleur secrète. Qui sait si le deuil et l’étouffement des Arméniens ne te permettaient pas dans le fond d’exorciser ton propre deuil et ton propre étouffement ?

Tu n’es pas de ceux parmi les nôtres qui cherchent une forme d’autocélébration derrière leur dévouement à la cause arménienne. Pas de ceux qui se font médailler par des impurs. Qui affichent leur ego au grand jour. Qui multiplient leur nom à la moindre occasion. Et qui font de la cause arménienne une cause pour se pavaner. Non. Toi tu es un travailleur de la nuit. Souvent il m’est arrivé de recevoir un message de toi vers trois ou quatre heures du matin. Un cri de révolte. Un cri d’admiration. Ou un texte « intéressant ». Si souvent et à une heure si indue que je n’avais pas l’esprit pour te répondre. C’est que tu allais trop vite. Trop loin.

Certains des nôtres te trouvaient bizarre. Parfois, tu ne donnais plus de nouvelles. Tu étais injoignable. C’est que tu traversais tes nausées et tes gouffres, dans ton lit, dans ta solitude. Cette solitude qui me fait toujours craindre le pire pour toi. Tellement, qu’il m’arrive parfois de t’admirer. « Mais comment fait-il ? » Je ne veux pas ta souffrance et si je pouvais j’effacerai d’un geste ton malheur comme tu voudrais effacer le nôtre par la connaissance de nos propres gouffres.

Alors, en ce centenaire, modestement, en vertu des pouvoirs qui ne me sont pas conférés, et sachant que personne ne le fera, au nom de la nation arménienne qui a en ma personne un aussi piètre représentant, j’accroche sur ton vieux blouson la médaille toute symbolique de Krikor Narégatsi, docteur de l’Eglise. Je suis sûr que les chats de Van en miaulent de joie pour accompagner mon geste, cher Giorgio.

* odar : étranger
* le site internet "Yevrobatsi" ("européen")

"Une journée chez Denis Donikian"
Denis Donikian, George Festa
Reportage d'Isabelle Yvos (Février 2010)

lundi 2 mars 2015

Comme l'Ascèse - Nikos Lygeros

Comme l'Ascèse

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras

C’est la première fin, le début
parce que  meurt l’immortalité 
mais alors seulement, elle devient vie
et la quintessence est révélée.

Et si toi, tu ne m’as pas crû
jamais je n’ai rien souhaité
pour moi tu étais lumineuse
et j’ai aimé la prière.

Même si chacune de mes paraboles était
une nouvelle touche d’imagination,
n’y voyais que de l'exagération
et au grand jamais le don du sacrifice.

*****