vendredi 22 février 2019

Les victimes de Novembre - Nous devons résister - N. Lygeros


Les victimes de Novembre

N. Lygeros

Les victimes de Novembre
seront les dernières
d’une barbarie programmée
car les bourreaux 
ont été exécutés
pour une mission
dans le territoire
qui doit être totalement libéré
et permettre aux hommes de ce pays
de vivre sans avoir peur,
c’est un autre cycle
qui se referme
pour défendre les innocents
mais aussi montrer
aux barbares
que le sens interdit
qu’ils empruntent
n’est en réalité 
qu’une impasse
car l’Humanité
ne peut se taire
devant l’intolérance
qui veut écraser
d’autres victimes.

*****
Nous devons résister

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras

Nous devons résister
à toute forme
de système autoritaire
aussi bien nazi que stalinien
parce que, nous,
nous protégeons seulement
la Démocratie
des attaques
de la barbarie
qui veut toujours
détruire
les Innocents
avant que les Justes ne les sauvent
parce qu'elle veut 
qu’il ne reste rien d’humain 
dans une société d'esclaves
où tous sont contrôlés
par l'état
et la violence
et qu’elle craint
même le sens
de la liberté
car c'est par nature
révolutionnaire.

*****


jeudi 21 février 2019

Ցեղասպանութեան ենթարվուած ժողովուրդներու ապագան - Н. Лигерос


Ցեղասպանութեան ենթարվուած ժողովուրդներու ապագան

Н. Лигерос

Յունարենէն թարգմանութիւնը՝ Ա. Մ. Բրասի


Որքան ալ անհաւանական կը թուի, ցեղասպանութեան ենթարկուած մարդիկ ապագայ ունին: Քանի որ անոնք ոչ միայն ցեղասպանութեան զոհ են, այլեւ վերապրածներ: Այդ մարդիկ թէեւ դատապարտուեր են համակարգուած ոչնչացման, բայց անոնք չեն մահացեր: Սա կը նշանակէ, որ անոնք մօտէն տեսեր են մահը, բայց անոնց ժամանակը չէ եկած: Շնորհիւ Լեմկինի՝ ցեղասպանուած ժողովուրդներուն համար առաջին հերթին ընդունուեցաւ ցեղասպանութիւններու դատապարտումը, բայց կայ նաեւ անոր հետեւանքներու ուղղման ընթացակարգ, որ չի դադրիր ճանչնալու փուլով, այլ կը շարունակուի ժխտման քրէականացումով, գոյքի վերականգնումով ու նոյնիսկ հողի վերադարձով: Ոչինչ կը կորչի, որովհետեւ պայքար կայ ատոր համար: Ցեղասպանութեան ենթարկուած ժողովուրդներուն թոյլ չեն տար ինքնասպան ըլլալու սեփական սխալներով, քանի որ անոնք Մարդկութեան անմեղ հատուածի մասը կը կազմեն: Անոնց համար լաւագոյն ելքը՝ արդարացի ըլլալն է, որպէսզի այլ ժողովուրդները պաշտպանեն բարբարոսութենէ։ 2019 թ.-ին՝ Պոնտոսի Յոյներուն դէմ կատարուած Ցեղասպանութիւնը կը դառնայ մէկդարեայ ցեղասպանութիւն, ինչը կը նշանակէ, որ անոնք կրցան հասնիլ Ժամանակագրական Ռազմավարութեան առաջին միաւորին, հակառակ անոր, որ ցեղասպանները նոյնիսկ եթէ համոզուած ըլլային, որ այս ժողովուրդի պայքարը շարունակելու համար ոչ ոք պիտի գտնուէր: Եւ այս միջոցին, մէկդարեայ ցեղասպանութիւնը կ՛ապացուցէ, որ անմեղներն ու ժողովուրդի մը իրաւունքները կրնան յաղթահարուիլ՝ իրենց լուսարձակումով առաւել բարբարոսական մթութեան մը դէմ:

Mission à Lausanne, 02/2019 - La beauté et la vérité de l'Humanité - La beauté diachronique de l'histoire - La déchirure barbare - A propos du jaune - N. Lygeros


N. Lygeros - Mission à Lausanne, 02/2019



La beauté et la vérité de l'Humanité

N. Lygeros

Ici à Lausanne, au bord du Lac Léman,
on contemple la beauté immobile du lac et des montagnes,
fantastique ensemble qui nous rappelle que l'Humanité 
est faite de cette beauté, qui deviendra diachronique, 
si nous la protégeons, et sans sacrifice c’est impossible. 
Alors autant se sacrifier pour la beauté, pour la vérité 
car finalement il n’y a que cela qui ait de l’importance.

Lausanne, 20/02/2019

*****
La beauté diachronique de l'histoire

N. Lygeros

Au premier plan on a la vierge du Lac Léman à Lausanne, derrière on voit l’hôtel Beau Rivage où a eu lieu le Traité Lausanne, le fameux de 1923, à propos duquel on parle beaucoup même après le Traité de Paris de 1947 et là, au bord du Lac Léman on peut voir les Alpes, voir cette beauté montagneuse, cette beauté aquatique, et la combinaison des deux nous donne le point de vue de la ville de Lausanne qui est magnifique et qui montre aussi par la protection de la nature mais aussi le respect des conceptions architecturales que l’homme est capable de combiner son savoir avec celui de la nature pour donner des choses merveilleuses non seulement pour l’esprit humain mais aussi pour l'histoire.

Lausanne, 20/02/2019

*****
La déchirure barbare

N. Lygeros

La déchirure barbare
qui s'emporte contre les tombes
des victimes de génocide
n'est que la réplique
d'une pratique qui hait
l'Humanité
car elle ne supporte
aucune différence
avec la masse
seulement en France
vit un peuple d'honneur
qui ne craint aucunement
les actes de l'aveugle barbarie
car il sait résister
sans flancher
puisqu'il a déjà rejeté
hors des frontières
des envahisseurs
qui voulaient réduire à néant
les valeurs d'une résistance humaine
capable de transcender
ses propres forces
pour défendre les innocents
grâce aux Justes.

*****
A propos du jaune

N. Lygeros

Lorsqu’une protestation
n’a pas d’orientation
elle perd rapidement le sens des valeurs
et son essence se décompose
au sein de mouvements
qui ne sont pas des actes de liberté
ainsi le gilet
se transforme sans réaliser
en une étoile
qui désire être à nouveau clouée
sur les vêtements des victimes d’antan
alors que nous vivons dans un pays
où priment la liberté, l’égalité et la fraternité,
dans un pays où sont nés
les Droits de l’homme
pour montrer l’exemple 
à d’autres peuples
qui n’avaient pas encore 
réalisé leur révolution
pour penser le monde
sans esclavage
loin de tout joug 
de la tyrannie.

*****

Les montagnes enneigées de la Suisse - N. Lygeros

 N. Lygeros: La cathédrale Notre-Dame de Lausanne, Swiss, 20/02/2019 (Vidéo : https://youtu.be/VHASrVtMYIw)

*******
Les montagnes enneigées de la Suisse

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras

Les montagnes enneigées de la Suisse
sont revenues pour montrer
de leur taille, leur multitude et leur volume
la direction du lac
qui contient les symboles du Temps
et nous, nous nous sommes préparés
à voir cette beauté
que protège la résistance de la nature
pour que nous vivions ensemble
la prochaine phase d'une lutte intemporelle
puisqu'elle fait partie
de la confrontation
de l'Humanité
avec la barbarie
afin que les Innocents, 
affranchis par les Justes, vivent libres
car c’est une nécessité
pour l'évolution des hommes
puisqu'ils doivent se battre
pour devenir humains
et vivre comme des humains
grâce à l’oeuvre
qu’ils produisent

mardi 19 février 2019

L'avenir des peuples qui ont subi un génocide - N. Lygeros


L'avenir des peuples qui ont subi un génocide


N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras

Aussi incroyable que cela puisse paraître, les peuples qui ont subi un génocide ont un avenir. Parce qu'ils ne sont pas seulement victimes de génocide, mais aussi survivants. Il se peut que ces peuples, aient été stigmatisés par une destruction systématique, mais ils ne sont pas morts. Cela signifie qu'ils ont vu la mort de près, mais que leur heure n'était pas venue. Pour les peuples génocidés, grâce à Lemkin, il y a d'abord la condamnation des génocideurs, mais il y a aussi la procédure de correction qui ne s'arrête pas au stade de la reconnaissance, mais se poursuit avec la criminalisation de la négation, la réhabilitation des propriétés et même la restitution des terres. Rien n'est perdu lorsqu’on se bat pour cela. Les peuples qui ont subi un génocide n’ont pas le droit ensuite de se suicider avec leurs propres erreurs car ils appartiennent aux innocents de l’Humanité. Le mieux qu’il puisse leur arriver est de devenir des Justes afin de protéger les autres peuples de la barbarie. En 2019, le génocide des Grecs du Pont devient un génocide séculaire, ce qui signifie qu'ils ont réussi à atteindre la première unité de Chronostratégie, même si les génocideurs étaient sûrs qu’il n’y aurait personne pour poursuivre la lutte de ce peuple. Et cependant, le génocide séculaire prouve que les Innocents et les droits d'un peuple peuvent vaincre de leur lumière la nuit la plus barbare.

dimanche 10 février 2019

L ‘Origine des dragons (Le Savoir Perdu des Anciens)


L ‘Origine des dragons

Le dragon est un animal imaginaire inventé par les hommes pour symboliser leurs ignorances et leurs peurs. Les hommes se sont servis du dragon pour expliquer les phénomènes naturels. Maléfique et ravisseur de princesses occidentales au Moyen Âge, symbole de vie et de puissance en Chine, protecteur en Indonésie, gardien des sabres au Japon… Le dragon est une créature fantastique.

La plus ancienne mention connue du dragon, datant de 5000 ans avant notre ère, est sumérienne : le dragon Asag déroba des tables de la Loi gravées par le puissant dieu Enlil. Ce dernier chargea le dieu solaire Ninurta de pourchasser le dragon. A l’ issue d’ un combat titanesque, le dragon fut vaincu et l’ Ordre sauvé. 

Ce récit semble avoir posé pour l’ éternité le mythe du dragon. Une hypothèse sur l’origine des dragons sumériens explique que les habitants auraient trouvé des ossements de dinosaures et ce serait comme cela que les légendes sur les dragons seraient apparues.


Le dragon sumérien de la porte d’Ishtar à Babylone

Le dragon n’ est pas au départ une créature de notre monde. Il est pré-existant à notre monde, en marge, voire à l’ origine de celui-ci. Pour les Babyloniens, c’ est un couple de dragons qui engendra les dieux et les autres dragons. Apsou et sa compagne Tiamat surgirent eux-même de l’ océan primordial.

Le monde a été créé avec la dépouille de Tiamat tuée par la dieu Mardouk, lors du conflit entre les dieux et les dragons. Certaines légendes celtiques et amérindiennes parlent également d’ un monde créé à partir de la dépouille d’ un dragon. Une légende veut ainsi que la Bretagne soit en fait le corps du dragon terrassé par l’ archange Michel (les saints tueurs de dragons comme Michel ou Georges) sont qualifiés de saints sauroctones).

Parmi les dragons cosmiques il y a le Midgardorm, scandinave dont le corps fait le tour de la Terre et Quetzalcoatl, le célèbre serpent à plumes des Toltèques et des Aztèques.



Midgardorm
Dans les légendes de l’Inde et de tout le Sud-Est asiatique, des dragons à tête humaine surmontée d’un capuchon à tête de cobra, les nagas, sont les habitants du domaine souterrain où ils gardent jalousement les trésors de la Terre.

Ils ont pour ennemis naturels des vautours mythiques appelée Garudas, dragons aériens opposés aux Nagas, dragons des eaux et de la terre. Mais Naga et Garuda ne sont en fait que deux incarnations de Vishnou, les deux aspects de la substance divine, en qui ils se réconcilient.

Et ce n’est pas un hasard si le Dragon est tant vénéré en Chine, pays du Tao ou voie du milieu. Céleste et chtonien, gardien des eaux, crachant le feu, à la fois Yin et Yang, le Dragon chinois réunit les principes opposés de l’univers : le feu et l’eau, le ciel et la terre.


LES TROIS ÂGES DU DRAGON

On peut distinguer trois grandes étapes dans l’histoire des croyances liées au Dragon, trois « âges du Dragon » dans l’histoire des hommes, correspondant aux stades successifs de Dragon cosmique, c’est-à-dire Dragon, force de la nature et par là même Dragon-Dieu ; de Dragon-gardien, principe qui veille et qui protège ; et de Dragon maléfique, force du mal.



Dragon cosmique, à la fois ange ou démon, serpent et oiseau… conflit mythique qui a toujours hanté l’imagination des hommes. Certaines légendes s’arrêtent à cette opposition. Ainsi il a été découvert une gravure préhistorique représentant le combat de l’Oiseau et du Serpent se disputant l’Œuf du Monde. On retrouve en Egypte le combat entre Horus, le soleil mais aussi le faucon, et Typhon (ou Seth), le Dieu Serpent.

 En Inde, le serpent Kaliya combat Krishna. De même le soleil aztèque s’oppose au serpent. Dans la mythologie égyptienne, Apophis, le dragon des Ténèbres, était vaincu chaque matin par Rê, le dieu du Soleil.

En revanche, d’autres mythes réunissent ces deux forces, primitivement antagonistes, en un être hybride, appelé « serpent à plumes », comme Quetzalcoatl, ou « dragon ». 


LA PUISSANCE DU CIEL EN CHINE 

Le dragon cosmique est la puissance de la nature et symbole de la régence.

Les dragons font partie des mythes fondateurs de la civilisation chinoise, et ils sont souvent à l’origine des Dynasties. Le cycle des exploits de Yu montre par exemple comment cet empereur mythique organise son empire avec l’aide décisive d’un dragon ailé. Tous les empereurs de Chine ont régné sous le signe du Dragon, et ils étaient même considérés comme « Fils du Dragon » ayant reçu le « mandat du ciel » : leurs vêtements de parade, comme les murs de leurs palais, étaient abondamment décorés de Dragons à 5 griffes, (les hauts dignitaires devant se contenter de dragons à 3 ou 4 griffes), et il n’était pas rare qu’un empereur envoie en présent à un chef rebelle qu’il n’avait pu vaincre par la force, une somptueuse robe brodée de dragons.



Ce dragon est la manifestation de la toute-puissance impériale : la « Face de Dragon » désigne l’empereur, la « Perle du Dragon » la sagesse du chef, la perfection de sa pensée et de ses ordres. En 1894, le gouverneur de la Province de Moukden aurait interdit la construction d’un chemin de fer : on croyait en effet qu’un dragon vivait sous terre à cet endroit, et l’on craignait que les trains ne lui brisent la colonne vertébrale… 

De nombreux dragons hantent le ciel de la Chine. Certains poursuivent inlassablement le Soleil et la Lune, provoquant les éclipses. (Il est intéressant de noter qu’en termes astronomiques, la tête et la queue de la constellation du Dragon sont les nœuds de la lune, les points où ont lieu les éclipses). Un grand dragon de feu conditionne de ses humeurs la vie en Chine : il ouvre les yeux et c’est le jour, il les ferme et c’est la nuit. Son souffle provoque les tempêtes. Le tonnerre est une manifestation de sa colère, ou de ses combats avec d’autres dragons. Les dragons jouent également un rôle essentiel dans l’agriculture en chine. 

Gardiens des eaux, ils sont plutôt bienfaisants, mais ils peuvent être maladroits, se tromper de tâche, s’endormir, voire même s’enivrer, et c’est alors la catastrophe : le fleuve déborde, la tempête ravage les côtes, ou bien, au contraire, les sources tarissent, la sécheresse menace. Il faut alors les rappeler à l’ordre, ou même les punir : si la pluie tarde trop malgré les prières, on sort la statue du Dragon hors de son temple pour l’exposer au grand soleil : car il est bien connu que les Dragons n’aiment pas trop le soleil.



Le Dragon représente aussi le cycle de la végétation. Il est figuré par l’hexagramme K’ien, principe du ciel et de la création, et dont les 6 traits pleins représentent les 6 étapes de la manifestation :

 *La première de ces manifestations est le « dragon invisible », à l’image de la semence enterrée, le pouvoir de la création non encore exprimée.

 *La deuxième est nommée « dragon des champs », à l’image du germe qui croît, mais n’est pas encore visible.

 *La troisième se nomme « dragon visible », et symbolise le germe apparaissant hors de terre.

 *La quatrième est le « dragon bondissant » : la plante croît et donne ses fruits.

 *La cinquième est dite « dragon volant », à l’image des graines et pollen qui essaiment.

 *La sixième enfin est le « dragon planant », c’est l’esprit qui ordonne le tout, le roi-dragon céleste.


On retrouve cette association du dragon avec l’élément eau et le cycle végétal dans le festival des bateaux dragons, qui se déroule sur les lacs de certaines provinces chinoises, en souvenir du suicide en 290 avant J.-C., du poète Qu Yuan, désespéré de ce que ses talents ne soient pas reconnus par le roi. Cette cérémonie-souvenir est également liée au temps du repiquage des pousses vertes du riz, qui a lieu à la même époque, après les grandes pluies de printemps. 


LA LEGENDE ARTHURIENNE 

Dans la légende arthurienne on retrouve cette assimilation du dragon à la toute-puissance du
 Chef :

en Bretagne, avec le Roi Uther (père d’Arthur) surnommé « Pendragon », ou « tête de dragon ».

En Bretagne encore, pour évoquer Merlin l’Enchanteur, dont la sagesse était légendaire dès l’enfance. Le tyran Vortigern, celui-là même qui avait exilé Uther Pandragon et ses frères, pour usurper leur trône, voulait bâtir une forteresse imprenable. Or, malgré tous les efforts de ses ouvriers, et les invocations de ses mages, l’édifice s’écroulait à peine sorti de terre, et de ses fondations s’élevait une clameur terrifiante. Un sacrifice humain s’imposait pour conjurer les mauvais esprits, et Vortigern allait condamner le jeune Merlin, que sa naissance illégitime désignait comme victime idéale, lorsque celui-ci lui donna la solution : « il y a dessous le sol, juste au point où la construction doit prendre appui, deux dragons énormes.


Lorsqu’ils commencent à éprouver sur eux le poids de la bâtisse, ils s’agitent, et les murs s’écroulent. » Le tyran fit creuser plus profond, et l’on découvrit deux dragons, l’un rouge et l’autre blanc, qui, sitôt mis à jour, s’affrontèrent en un terrible combat, que gagna finalement le Dragon Blanc. Merlin donna alors la signification de ce combat : « Roi, je te dirai que ces dragons représentent, le blanc, la nation Bretonne, le rouge, toi, Vortigern. Ce pays, tu le possèdes indûment. Mais le Dragon blanc est en route, malheur au Dragon rouge, car il court sa perte. »

Nous retrouvons ces dragons habitant la terre dans les légendes concernant Mélusine, et, plus généralement, la Vouivre. La terre, elle-même, a longtemps été comparée à un dragon, et les anciens nommaient Veines du Dragon ces courants telluriques qu’ils essayaient de concentrer en y élevant pierres levées et monuments.


LE GARDIEN DES TRESORS

Le rude combat qui mettait en lice dragon et soleil, serpent et oiseau, retraçant sans doute le combat que livraient nos premiers ancêtres contre les éléments, cède peu à peu la place aux grands exploits mythiques peuplés de dragons gardiens de trésors, et dont les demi-dieux ou héros deviennent les acteurs.

Du Proche-Orient à la Chine, de l’Irlande à la Méditerranée, le monde des traditions et légendes est peuplé de veilleurs et gardiens mono- ou multicéphales, munis d’écailles, de griffes et d’ailes, crachant le feu ou les vapeurs mortelles, et montrant la garde des trésors que seuls les plus courageux essaieraient de leur ravir.


Dans l’Antiquité, au Proche-Orient, le dragon symbolisait le mal et la destruction. Cette conception se retrouve, par exemple, dans l’Enuma Elisha, œuvre épique de la littérature mésopotamienne (v. 2000 av. J.-C.). Incarnation des océans sous forme de dragon, la déesse Tiamat, l’un des principaux personnages de cette légende, commande aux hordes du chaos et son anéantissement précède l’apparition de l’univers ordonné.

La mythologie grecque nous dresse un arbre généalogique particulièrement fourni en dragons. Échidna engendra d’une première union avec Typhon aux cent têtes de dragon, l’Hydre de Lerne, Chimère et Cerbère, le chien aux trois têtes des Enfers. Puis elle s’unit à Orthros, et enfanta, entre autres monstres le Sphinx, le Lion de Némée, Ladon, gardien du Jardin des Hespérides, et l’Aigle de Prométhée. Le héros présentant le plus beau tableau de chasse est sans doute Hercule qui, au cours des 12 travaux que lui imposa Héra, rencontra, entre autres, plusieurs de ces monstres que je viens de citer.

Ces dragons qu’affrontent les héros personnifient parfois des dangers naturels, tels Charybde et Scylla (autre fille d’Echydna), gouffre et rocher bien réels près du détroit de Messine, ou le dragon gardant le jardin des Hespérides, qui personnifie le Gulf-stream entourant ces îles, ce grand serpent de la mer, ou grand dragon des océans, tels que le connaissaient toutes les traditions de navigateurs, Vikings, Danois, Saxons, Celtes.

Ce trésor que gardent les dragons, quel est-il ? Souvent enfoui au fond d’une caverne, symbole du cœur caché de la Terre, de la matrice où le héros, tel le récipiendaire des anciens Mystères d’Éleusis, doit mourir pour renaître, ou caché au fond des mers, le trésor (qu’il soit, selon les légendes, or, pierres précieuses ou Pierre du dragon, perle ou autres joyaux, Œuf de serpent ou oursin des mers) représente la vie intérieure, et les dragons qui gardent ces trésors, gardiens féroces d’un lieu interdit au profane, ne sont que les images de nos désirs et de nos passions qui nous empêchent d’accéder à ce qu’il y a au plus profond de nous. Descendre dans l’antre du Dragon, c’est sans doute descendre au fond de nous même pour nous préparer à recevoir la lumière.

L’or, métal réputé inaltérable et pur, symbolise souvent sous différentes formes cette lumière, ce trésor à découvrir en nous-même. Dans la mythologie grecque, il apparaît sous la forme des pommes d’or du Jardin des Hespérides que parvient à dérober Héraklès. Les pierres précieuses, autre forme de trésor enfoui au fond de l’antre du dragon, ne seraient-elles pas le pâle reflet de cette pierre symbolique : « pierre cachée des Sages », ou « pierre brute » ?
Dans la tradition chinoise, le dragon veille sur la perle miraculeuse qui renferme la sagesse et la connaissance, pure comme l’or, symbole de perfection spirituelle et d’immortalité. Ce trésor est associé à la vie, à l’énergie vitale, à la lumière, au bonheur, à la vertu, à tout ce qui est positif et digne d’être recherché.

Dans l’Évangile de saint Matthieu, la perle figure le Royaume des Cieux. Elle « ne doit pas être jetée aux pourceaux » : une autre manière de dire que la connaissance ne doit pas être livrée inconsidérément à ceux qui n’en sont pas dignes, ou qui n’y sont pas préparés. Le christianisme a repris ici à son compte, comme tant d’autres choses, cette éternelle mise en garde à l’égard de celui qui accède à une connaissance sans y avoir droit ( y être préparé), ainsi qu’à l’égard de celui qui, tel Prométhée, dévoile sans permission cette connaissance aux profanes.



La perle du dragon rappelle aussi l’escarboucle que porte au front la Vouivre, et qui lui permet de voir et de se diriger.

La mission essentielle du Dragon-gardien de trésor est de tuer tous ceux qui convoitent celui-ci, et qui ne possèdent pas un cœur assez pur. Seul le héros, celui qui a été élu par les Dieux, du fait même de sa sincérité et de la pureté de son cœur, pourra, grâce à des artifices, et souvent grâce à l’aide d’une femme, s’emparer du trésor et accéder à l’immortalité de l’âme et à la Connaissance suprême.

On retrouve ce thème dans l’Ancien Testament lorsque Dieu, après avoir chassé Adam et Ève du Paradis Terrestre, fait garder l’arbre de la connaissance du Bien et du Mal par des Chérubins, autrement dit, d’après leur étymologie grecque, des Griffons. L’effigie de ces griffons gardait l’Arche d’Alliance renfermant les Tables de la Loi.

En tant que gardien de trésor, le dragon préserve ce qui est essentiel dans les êtres et les choses. Le secret qui ne peut être révélé qu’à l’issue d’un affrontement entre celui qui le recherche et celui qui le garde caché aux regards des hommes ordinaires.

Et en fait, étymologiquement, le dragon est lui-même « regard » : le mot grec Drakon vient de derkomai, regarder ou fixer du regard. Certains dragons sont caractérisés par leur regard. Le serpent, le plus « simple » des dragons, celui du Jardin d’Eden et qui a survécu jusqu’à nos jours, fixe sa proie du regard et la rend incapable de fuir. Le regard de la gorgone Méduse tue (ou pétrifie, selon la tradition) ceux qui le rencontrent (Persée parviendra à la tuer grâce au miroir qu’il utilisera pour ne pas rencontrer directement son regard).

Celui qui regarde, qui voit tout (Argos aux cent yeux, par exemple), possède la puissance, et peut surveiller, garder, le royaume ou le trésor qui lui est confié. Les Parthes, au IIIè siècle avant J.C., avaient donné à leurs troupes de cavaliers-archers chargés de surveiller les frontières le nom de dragons, et ce nom fut repris en France par des troupes royales, dont les expéditions punitives en pays protestant, sous le règne de Louis XIV, sont restées tristement célèbres sous le nom de dragonnades. 


LE GARDIEN DES CONNAISSANCES 

L’image du Dragon comme « voyant universel » nous renvoie à la connaissance mystique. Celui qui regarde révèle celui qui est regardé. Le regard du Dragon devient le symbole de la révélation. Le dragon est le miroir qui renvoie à l’homme l’image de sa nature cachée.



Il est difficile de ne pas évoquer aussi Python, cet autre dragon qui ne dévoile la connaissance à celui qui vient l’interroger à Delphes que par les révélations « hermétiques » de sa prêtresse.


L’INCARNATION DU MAL

Le dragon possède différentes significations selon les cultures. 

L’évolution dans le temps du dragon cosmique au dragon gardien se prolonge dans une véritable escalade. Le gardien devient actif, il rançonne les passants, exige des sacrifices, terrorise et ravage des pays entiers. Devenu méchant, destructeur, maléfique, le dragon-serpent peuple les contes. Certains évènements historiques alimentèrent cette image : l’arrivée de dragons envahisseurs. 





Ils arrivèrent par la mer, (ce qui n’étonna personne, à une époque où les navigateurs pouvaient lire sur leurs cartes marines : « au-delà de cette limite, habitent les dragons… »), Vikings venus du Nord sur leurs Drakkars et Snekkars à têtes de dragons ou de serpents ; mais aussi par la terre, Mongols et Tatares venus de l’Est, avec leurs étendards décorés de dragons.

Le christianisme a intégré cette peur du dragon, en transformant sa signification. Il devint le symbole de tout ce qui est opposé au christianisme, le symbole de la barbarie, de la Bête maléfique, incarnation de Satan et du paganisme. Déjà illustré depuis des millénaires, en Mésopotamie, et en Egypte, en Chine (où le dragon est, au même titre que les fleurs de cerisier ou les bambous, un sujet favori pour les peintres chinois, dont certains, comme Ch’en Jung, lui ont consacré leur œuvre), le dragon deviendra, avec le thème de l’Apocalypse, une source inépuisable d’inspiration pour les artistes. 

L’art qui s’en inspire fait du dragon l’image du péché et du paganisme, dont triomphent avec éclat les saints et les martyrs. Les personnages apocalyptiques sont surtout illustrés dans les sculptures des chapiteaux et des porches d’églises. Les dragons ornent souvent les majuscules et les fins de lignes des Psautiers enluminés. On ne compte plus les tableaux représentant saint Michel ou saint Georges terrassant le Dragon.

L’Apocalypse de Jean décrit le combat du Dragon, et de la Bête de la Terre contre l’Agneau divin. Le dragon est enchaîné pour mille ans, puis revient le temps de l’ultime combat, et le dragon vaincu cède sa place au règne définitif de Dieu. Ce combat entre l’Agneau, Verbe triomphant, sauveur, et le dragon qui incarne Satan, symbolise le combat livré par l’homme à lui-même afin de maîtriser ses tendances destructrices et régressives.

Sa puissance demeure, mais il n’est plus invincible : il n’est plus que l’adversaire du bien, destiné à être détruit. Le devoir des Chevaliers est de le terrasser.


Champion de la foi chrétienne, le chevalier doit être un preux, courageux et au cœur pur. Indifférent aux biens matériels, il ne possède que son cheval et ses armes, qu’il conquiert grâce à ses victoires. Les vertus acquises résident dans l’être, non dans l’avoir. En ce sens, le combat contre le dragon représente une épreuve initiatique. Le dragon symbolise l’adversaire le plus fort, le plus merveilleux que l’on puisse combattre. 

De même, l’enjeu du combat est souvent capital pour le héros : délivrance d’une princesse inaccessible, acquisition d’un objet au pouvoir puissant, reconnaissance éternelle des populations délivrées. Cet enjeu incarne le but de la vie du chevalier où priment l’absolu et les vertus cardinales (courage, maîtrise de soi, etc.) qui doivent lui permettre d’arriver à cette liberté intérieure qui résume l’idéal chevaleresque : valeur et pureté absolues. 

La valeur établit la dignité de l’homme nouveau, de l’initié. La pureté est indispensable, elle seule lui donne accès au trésor, à la connaissance de sa propre nature. Ainsi, celui qui affronte le dragon avec succès devient-il ce qu’il est, atteint-il sa réalisation pleine et entière. Dans un registre semblable, l’hagiographie chrétienne rapporte des histoires où des religieux (ermites, moines, saints, etc.) arrivent à dominer des dragons souvent par la seule force de leur prière et l’aide d’un simple objet (corde, écharpe) : en-dehors de l’aspect pédagogique présentant la victoire du Bien sur le Mal, cette action n’est possible que grâce à l’intégrité des saints, qui montrent ainsi par leur vie exemplaire qu’il est possible de combattre aussi bien les forces naturelles que surnaturelles. 

Source : Secret base

*******

Qu'il me soit permis de compléter cette passionnante recherche :

Il existe aussi le "Vichap"  arménien "Créature fabuleuse"

Un vichap ou vichab (en arménien Վիշապ, višap) est un type de mégalithe en forme de poisson datant de la période néolithique à l'âge du bronze, que l'on retrouve à proximité des rivières du haut-plateau arménien.
Vichap sur les pentes de l'Aragats, Arménie.


 Par extension, le nom désigne également les dragons ou serpents du paganisme arménien.
(Le paganisme arménien est la croyance des Arméniens des temps antérieurs à l'arrivée du christianisme en Arménie (tout début du IVe siècle). La base de cette religion est la mythologie et ses dieux. Peu de choses sont connues à son sujet, la source la plus ancienne étant Moïse de Khorène.)

Moïse de Khoren

Moïse de Khorène, Movsès Khorenatsi ou Movsēs Xorenac‘i (en arménien Մովսես Խորենացի ; né vers 410, mort vers 490) est selon la tradition et une partie des spécialistes un historien arménien du Ve siècle, ainsi qu'un poète, un hymnodiste et un grammairien ; d'autres spécialistes, se fondant sur son œuvre, estiment cependant qu'il aurait vécu à une époque plus tardive, entre le VIIe et le IXe siècles, de telle sorte que ses dates biographiques sont encore l'objet d'une controverse non tranchée.

Son œuvre principale, une Histoire de l'Arménie, se distingue des écrits des autres historiens arméniens contemporains ou antérieurs en ce qu'elle intègre les traditions orales de l'Arménie païenne et retrace l'histoire arménienne des origines jusqu'au ve siècle. Elle a valu à Moïse le titre de « père de l'histoire arménienne » (patmahayr).

Vahagn étranglant un vichap, Erevan.

Ces vestiges de cultes pré-arméniens ont intégré le paganisme arménien, dans lequel les vichaps sont des animaux fabuleux, dragons ou serpents. Ces créatures très malveillantes, responsables de tempêtes, sont chassées par le dieu Vahagn, le vichapakagh (« étrangleur de dragons ») ; les légendes rapportent ainsi que ce dernier tue tout vichap du lac de Van ayant tellement grandi qu'il pourrait dévorer le monde. Certains de ces vichaps peuvent prendre apparence humaine, comme le « roi dragon » ou « roi serpent » Ajdahak (qui est chez l'historien arménien médiéval Movsès Khorenatsi l'équivalent arménien d'Astyage, roi des Mèdes).

Ces vichaps sont par ailleurs devenus un motif traditionnel des tapis arméniens. 

mardi 5 février 2019

Si le pays est malade - Si tu continues - N. Lygeros



Si le pays est malade
N. Lygeros

Si le pays est malade
ce n'est pas à cause de la mère
qui nous laissait seuls
dans notre désespoir,
c'est parce que rien n'est fait
pour changer le cours des choses
comme si les dés avaient été jetés
dans un endroit inconnu
que personne ne peut trouver
sans se sacrifier
complétement
pour les autres
sans espoir de retour.

*****
Si tu continues
N. Lygeros

Si tu continues à poser nue
penses tu changer la saison
ou simplement tu ne sais plus
que faire pour exister
dans le néant d’une vie privée
de tout sens en raison de l’absurde
qui a fini par couvrir l’amour
d’une neige sale comme si l’hiver
avait trop duré après l’été.

dimanche 3 février 2019

Le nouveau dépassement - N. Lygeros


Le nouveau dépassement

N. Lygeros
Traduit du Grec par A. -M. Bras

Quand il finit ses explications et arriva au célèbre
Uti possidetis juris
la petite ne put se retenir et cria:
- C'est injuste!
- Je le sais, c'est pour cela que nous sommes ici.
- Mais comment est-ce possible?
- Tout est réalisable.
- Alors c'est possible.
- C'est ce que je voulais te dire.
Il avait simplement besoin d’un nouveau dépassement, maintenant que la barbarie ne menaçait plus le centre il fallait
commencer les missions les plus importantes aux frontières
pour qu’elles vivent elles aussi l’indispensable liberté.
Ils avaient repoussé l'ennemi au loin
mais il cherchait toujours des esclaves.
Une autre branche devait exister
qui durerait des siècles.
- Que veux-tu maintenant?
- Que vous les aidiez.
- Nous allons le faire.
- Pourquoi m’avez-vous appris que les innocents ne devaient pas
devenir des victimes de la barbarie. Simplement...
- Que veux-tu d'autre?
- Je veux participer moi aussi à cette libération.
- Monte sur mes épaules.