vendredi 29 mars 2013

Les douces traditions


Oeufs de Pâques arméniens
... et souhaits

EGLISES ORTHODOXES OU ORIENTALES :
 Petite histoire des oeufs peints : 
Extraits - "La tradition d'offrir des œufs remonte à l'Antiquité. Déjà, les Egyptiens et les Romains offraient des œufs peints au printemps car ils étaient le symbole de la vie et de la renaissance, ils étaient offert à la déesse mère (Vénus, Isis, Sémiramis...). À l’époque pharaonique, on écrivait en couleurs des vœux sur les œufs, on les déposait le soir dans un panier qui, au matin était inondé par les bienfaits de Ra, le Soleil. Les premiers Chrétiens Coptes ont supprimé l’écriture des vœux et peint les œufs en rouge pour symboliser le sang du Christ. Cette tradition païenne s'est répandue dans toute la chrétienté jusqu'à nos jours.
L'Eglise ayant instauré au ive siècle l'interdiction de manger des œufs pendant le Carême et les poules continuant à pondre, les œufs pondus depuis le début du Carême – n'ayant pas été mangés – étaient alors décorés et offerts. De nos jours, le jeûne n'est plus prescrit aussi strictement mais la tradition d'offrir des œufs, y compris en chocolat, est restée."
Souhaits formulés à l'occasion de Pâques :
Dans la plupart des pays de tradition des églises orthodoxes ou orientales : « Christ est ressuscité ! », et on répond « Il est vraiment ressuscité ! ». 
 en grec : « Χριστός Ανέστη! » - « Αληθώς Ανέστη! »,
 en roumain « Hristos a înviat! » - « Adevărat a înviat!,
 en russe : « Христос воскресе! » - « Воистину воскресе! »
 en arabe : «  ! المسيح قام, حقا قام  ».
 en serbe, «Христос васкрсе», à laquelle on répond « il est vraiment ressuscité ! » «Ваистину васкрсе».
 en Arménien, "Քրիստոս հարեաւ ի մերելոց"  - christos ariav i merelots -(Le Christ est ressuscité des morts), phrase à laquelle on répond: "Օրհնեալ է յարութիւնն Քրիստոսի" - ortnial e haroutioune christosi (Bénie soit la résurrection du Christ ! )

Chnorhavor sourp zadig
 (je)vous souhaite de saintes Pâques

Ce post n'a pas d'autre ambition que de souhaiter d' heureux instants
de communion, partagés au sein d'une communauté, d'une famille, d'un cercle d'amis.

JOYEUSES FETES DE PAQUES A TOUS LES AMIS ET
VISITEURS DES PAYS DU MONDE QUE MON BLOG
INTERESSE

 ******
Photos extraites du blog
http://masylmarjan.blogspot.fr/ 



mardi 26 mars 2013

Insignifiance

Insignifiance apparente,
ponctuation,
dans un désert de givre
ta présence, pourtant,
envahit l'espace
force l'admiration
de qui peut l'éprouver 
et ton courage inné
sourd à tous les dangers
brave jour après jour 
  les aléas qu'encourt
à chaque instant
ton existence même.
Minuscule soldat
d'une compagnie fantôme
 - qui  peut à tout moment rejoindre
et c'est heureux
la chaleur d'un nid, d'un abri -
ta solitude provisoire en ces lieux
 m'émeut et,
le sais-tu, 
un instant,
éloigne l'ombre
de la mienne.

Dzovinar


dimanche 24 mars 2013

"O del mio dolce ardor" - OPERA "PARIDE ED ELENA " - Chrisoph Willibald von Gluck

Jugement de Pâris (1904) Enrique Simonet 
 Mis en demeure d'offrir "la pomme de discorde"  à la plus belle, Pâris doit choisir entre Aphrodite, Athéna et Héra. Il accorde finalement le prix à Aphrodite, qui lui a promis l'amour d'Hélène.

"Toisième des opéras dits «réformés » nés de la collaboration entre le compositeur Christoph Willibald Gluck (1714-1787) et le librettiste Ranieri de’ Calzabigi (1714-1795), Paride ed Elena (Pâris et Hélène) a été créé au Burgtheater de Vienne le 3 novembre 1770. Ce billet n’est pas le lieu pour analyser en détail les principes et les conséquences des bouleversements provoqués par les deux compères dans le monde alors très codifié et passablement vieillissant de l’opera seria, sujet sur lequel je m’autorise à revenir un jour ...

... sur un texte d’une simplicité que d’aucuns jugeront sans doute d’une affligeante banalité :

« Oh, objet désiré de ma douce flamme !
Je respire enfin l’air que tu respires.
Où que je tourne mon regard,
ce sont tes traits charmants
que l’amour peint en moi,
et mes pensées forment
les plus belles espérances.
Dans le désir qui emplit mon cœur,
je te cherche, je t’appelle, j’espère et soupire ! »

Des lieux communs, je vous l’accorde, que l’on retrouve dans nombre d’opéras depuis que le genre existe. Ce qui est moins convenu, en revanche, c’est la musique dont Gluck va les parer. De quoi parle-t-on ici ? D’attente et de désir. Il faut donc que les notes rendent compte avec le plus de justesse possible de tout ce qui peut agiter l’âme quand ces passions s’en emparent. Les cordes vont donc se faire pressantes, presque haletantes, leur ostinato, qui donne son avancée à cet air, ne se transformant en tenues que pour mettre en valeur certains mots comme « alfin » (enfin) « spero » (j’espère) ou la phrase « e nel desio che così m’empie il petto » (dans le désir qui emplit mon cœur)....

....Gluck, fidèle aux principes qui guident sa réforme, parvient, en combinant des moyens finalement très simples, à apporter une véritable épaisseur psychologique à un personnage et à une situation qui pourraient, sans ce secours, ne demeurer que de pure convention. Il s’éloigne ainsi un peu plus, tout en en conservant certaines tournures, de l’esprit baroque et s’approche, sans doute sans en être clairement conscient, d’un ailleurs que l’on appellera romantisme..."

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Cet opéra du XVIIIème siècle créé par Christophe Willibald Von Gluck est un hymne à l'amour (chanté par une femme.)


Acte I
Prêt à accoster à Sparte, le prince troyen Pâris et sa suite rendent grâce à Vénus. Ils prient la déesse d’aider Pâris à conquérir Hélène. Un Troyen apprend à Pâris qu’un messager de Sparte vient à leur rencontre. Eraste, en réalité Amour déguisé, est envoyé par Hélène pour connaître l’identité et les intentions des marins. Pâris explique qu’il a été désigné parmi les humains pour arbitrer un concours de beauté entre trois déesses : Vénus, Junon et Pallas. Pâris choisit Vénus mais a entendu dire qu’Hélène était encore plus belle. Aucun projet de guerre ne motive donc sa venue. Eraste sait que Pâris cherche plus que cela. Pâris le supplie alors de ne pas révéler à Hélène son véritable projet. Seul, Eraste dévoile qu’il est là pour aider Pâris à obtenir la reine. L’accueil des Spartiates envers les Troyens est chaleureux et s’accompagne de chants et de danses.

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Au 1er acte : déclaration d'amour  de Pâris, (rôle tenu par une mezzo-soprano) O del mio dolce ardor   (Ô objet désiré de ma douce ardeur)

Ô del mio dolce ardor
Oh cher objet de ma douce ardeur,
L'aura che tu respiri, alfin respiro.
L'air que tu respires enfin je respire.
Ovunque il guardo io giro
Où que je tourne mon regard
Le tue vaghe sembianze
Tes traits gracieux
Amore in me dipinge :
En moi peignent l'amour :
Il mio pensier si finge
Ma pensée imagine
Le più liete speranze;
Les plus belles espérances;
E nel desio che così m'empie il petto
Et dans le désir qui ainsi m'emplit la poitrine
Cerco te... chiamo te... spero e sospiro.
Je te cherche... je t'appelle... j'espère et soupire.


Lien pour écouter des extraits de l'Opéra 


samedi 23 mars 2013

Vagal âme


Quitter le lit
 tôt le matin
est une nécessité
pour ne pas
perdre le moindre
instant d'un jour
dont on ne sait jamais
s'il ne sera pas le dernier
alors, le passage
au rituel du
petit déjeuner
devient cet instant
ultime où l'esprit
prend encore
un instant
de répit 
avant d'entrer
vite vite
dans l'activité du jour ...
quelle activité ... 
l'idée vous fait sourire
rien d'impératif
c'est vrai
 seulement
l'urgence 
de ne pas laisser perdre
un instant ...
ni les habitudes
la tasse de café
la tartine de pain
le beurre 
le fromage de chèvre
 doux au palais
étrangement
ce jour là
l'appétit manque ...
repousser le plateau
se lever et ...
... une image très floue
comme un rêve vous montre
tout à coup étendu sur le sol ...
l'esprit fait le malin
et vous dit : que fais-tu ici
comment est-ce arrivé ...
encore embrumé,
éperdu d'interrogations
il vous remet debout
l'automatisme a pris le relais
 ... j'ai rêvé, oui, c'est ça ...
une douleur inattendue 
au niveau de la hanche
 prouve soudain que ce n'était pas un rêve...
 on comprend inquiet 
qu'un malaise est à l'origine de cet instant
fugace - deux ou trois secondes -
durant lequel votre être a subi une atteinte
qui vous échappe
dont vous n'êtes pas maître ...
on sait alors que le corps et l'âme
que l'on croyait en notre seul pouvoir
peuvent soudain s'émanciper
effaçant d'un trait
tout ce qui fait de vous
ce que vous êtes ...

Dzovinar

mercredi 20 mars 2013

DENTELLE DE PIERRE


Au-delà des symboles
de foi, de courage, de désir d'avenir,
de volonté de vivre debout,
les khatchkars d'Arménie
portent en eux,
pour les survivants
égarés dans les pays du monde,
 l'espoir désespéré
d'un futur digne du riche héritage
dont ils sont détenteurs.
Perpétués par le travail délicat
d'artisans héritiers d'un art millénaire
les khatchkars, dentelle de pierre,
 s'élèvent encore aujourd'hui
 pour dire aux barbares qui ont cru nous détruire
que nous sommes et serons toujours là
pour dénoncer au monde
tant qu'il sera nécessaire
toute leur ignominie.

Dzovinar 

lundi 18 mars 2013

LE KHATCHKAR - EMBLEME DE L'ARMENIE

https://www.youtube.com/watch?feature=endscreen&NR=1&v=-MpaUT1dCBs


Artak Hambartzumyan perpétue l'art original ancestral
qu'est le khatchkar 



http://khachkar-art.do.am/


LE KHATCHKAR - EMBLEME DE L'ARMENIE

Khatchkar siroun khatch (« belle croix ») - XIIe siècle, non loin de 
Dsegh (communauté rurale du marz de Lorri en Arménie)


                                            L’art des croix de pierre arméniennes.
                                       Symbolisme et savoir-faire des Khachkars *

                                                   UNESCO logo.svgPatrimoine culturel immatériel
de l’humanité


Ces pierres-croix se comptent par milliers, sans que l'on puisse en trouver deux identiques. Les plus anciens spécimens remontent au IXe siècle. S'ornant au début d'une simple croix fleurie sur une plaque au contour arqué ou ovale, les khatchkars ont vu au XIe siècle leurs décors s'enrichir et leurs bords s'orner d'une bande rectiligne délimitant un cadre quadrangulaire.


Khatchkar "archaïque" à triple croix (Noradouz-Sevan)
*Un khatchkarkhachkar ou xač‘k‘ar (en arménien խաչքար, « pierre à croix », prononcé [χɑtʃkɑɹ]) est une « stèle de forme arquée ou rectangulaire sculptée d'une ou de plusieurs croix accompagnée souvent d'un décor ornemental, parfois de figures humaines et d'inscriptions ». Spécificité de l'art arménien, il était autrefois présent sur tout le territoire de l'Arménie historique et est aujourd'hui particulièrement préservé en Arménie.
Dressées, encastrées, rupestres  ou en chapelle, ces œuvres, mesurant généralement d'1,5 à 2 m de hauteur, de 0,5 à 1,5 m de largeur et de 10 à 30 cm d'épaisseur, ont une fonction soit votive, soit commémorative, soit apotropaïque ; elles constituent parfois des « cimetières de khatchkars », comme à Noradouz ou, avant sa destruction par les azéris***, à Djoulfa. Elles incarnent la christologie de  l'Église apostolique arménienne, en ce qu'elles ne représentent pas la mort du Christ mais sa nature divine, en un arbre de vie.

L'histoire de l'art des khatchkars est généralement divisée en quatre périodes : la période des origines, incertaines, du IVe  au IXe siècle, celle de la création et de la formulation, du IXe au XIe siècle, celle de l'achèvement et de la perfection, du XIIe au XIIIe siècle, et enfin la période finale, du XIVe au XVIIe(voire XVIIIe ) siècle. Malgré un renouveau dans les années 1960, les khatchkars modernes ne rivalisent pas avec les khatchkars classiques. Depuis le 17 novembre 2010, « l’art des croix de pierre arméniennes. Symbolisme et savoir-faire des Khachkars » figure sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO.

***L' Azerbaïdjan voulant ainsi accréditer sa thèse selon laquelle, il N'Y A JAMAIS EU D'ARMENIENS SUR CETTE TERRE : Le cimetière de Djoulfa ou  Djougha (en arménien Ջուղայի գերեզման) était un cimetière arménien situé à  l'ouest de la ville de Djoulfa en République du Nakhitchevan en Azerbaïdjan, sur la frontière avec l'Iran. Ce cimetière était le plus grand cimetière de khatchkars de l'Arménie historique (10 000 exemplaires au début du XXe siècle, 3 000 avant sa destruction). La plupart des khatchkars, en tuf rouge, hauts et étroits, datait de la fin du  XVIe siècle au début du XVIIe  siècle et était le produit d'une école spécifique. Le cimetière fut entièrement détruit par l'Azerbaïdjan de 1998 à 2005.


Khatchkar Amenap‘erkič‘, 1273,
 galerie du monastère de Haghpat

Le type "classique" : croix sur gros cercle, à abondant décor végétal et larges bandes d'entrelacs fouillés, avec à son sommet une corniche de protection, se constitue à partir de la fin du XIIème siècle et donne ses plus brillantes productions, véritables dentelles de pierre au XIIIème siècle.


Khatchkar du monastère de Noravank,
 sculpté en 1308 par Momik, préservé à Etchmiadzin.

Khatchkar (996) provenant de NoradouzEtchmiadzin.

Khatchkars anciens (voir en particulier celui de droite), 
devant le Séminaire théologique Gevorkian, Etchmiadzin

Khatchkar du XIe-XIIIe siècle
 (Ketcharis-Hrazdan)
   
Khatchkar dressé sur piédestal,
du XIIIe siècle, gavit, monastère de Sanahin













Chapelle-khatchkar,
 XIIIe siècleByurakan (Atavazik)

Selon les mots de Jean-Pierre Mahé
(Orientaliste français, philologue et historien du Caucase, spécialiste des études arméniennes.)

http://seance-cinq-academies-2012.institut-de-france.fr/jean-pierre-mahe 

« La croix figure les arbres fabuleux du paradis, l'arbre de vie et l'arbre de science, à quoi voulut goûter Adam, mais aussi le trône très glorieux où le Christ, nouvel Adam, fut élevé et suspendu comme fruit de la connaissance du Père. Les racines de cet arbre ne sont pas figées dans la terre, elles remontent au contraire vers le ciel, elles se chargent de grappes de raisin et de grenades, fruit eucharistique et gage d'immortalité. »


Art sublimé d'une dentelle sur pierre ...

( Partiellement : Source http://fr.wikipedia.org/wiki/Khatchkar)

dimanche 17 mars 2013

COMMUNIQUE DE PRESSE - AUDIENCE DU 30 AVRIL 2013 - 10 h. MARSEILLE -


"Il ne suffit pas de pleurer pour souffrir. Il ne suffit pas de souffrir pour mourir. Il ne suffit pas de mourir pour avoir raison. Il faut montrer la barbarie du bourreau. Sinon le crime contre l’humanité n’est qu’un crime."
 Nikos Lygeros

COMMUNIQUE DE PRESSE :
GENOCIDE ARMENIEN ET AUTRES CRIMES
CONTRE L'HUMANITE – DES IDES DE MARS AUX
CALENDES GRECQUES ?

« Les hommes dont la fonction est de défendre les valeurs universelles et désintéressées, comme
la justice et la raison, que j'appelle les clercs, ont trahi cette fonction au profit d'intérêts
pratiques. »
Julien BENDA, La trahison des clercs

Le référé voie de fait dont, au nom de mes quinze mandants – Monsieur et Madame Grégoire
KRIKORIAN et a. -, j'ai saisi le Tribunal de Grande Instance de Marseille ( assignation
signifiée respectivement au Préfet des Bouches-du-Rhône et au Premier ministre les 19 et 20
Février 2013 pour l'audience du 15 Mars 2013 à 08h30 ) a été renvoyé, par Monsieur le Premier
Vice-Président GORINI, à l'audience spéciale du 30 Avril 2013 prochain, 10h00.

Pourquoi une audience spécialement réservée à cette affaire ?
Serait-ce pour tenir compte de la nature extraordinaire du contexte de l'affaire et des
prétentions des requérants ( v. site internet www.philippekrikorian-avocat.fr : demande, en trois cent
dix-neuf pages de l'assignation en référé, outre les soixante-deux pages du mémoire portant
question prioritaire de constitutionnalité – QPC - relative à l'article 26 de la loi du 24 Mai 1872
sur l'organisation du Conseil d'Etat -, d'injonction au Premier ministre de déposer un projet de loi
de transposition de la décision-cadre du 28 Novembre 2008, comme le Président HOLLANDE s'y
est engagé solennellement au mois de Novembre 2012 devant le Président de la République
d'Arménie Serge SARKISSIAN, lors de sa visite officielle en France ) ?
Ou, à l'inverse, doit-on y voir le signe d'une volonté d'isoler un dossier sensible, le dissimuler à
l'opinion publique ?
L'impartialité du juge doit, selon le Droit positif, se présumer, jusqu'à preuve du contraire.
En l'absence, à ce jour, d'élément objectif ou subjectif permettant de suspecter légitimement
l'impartialité du juge des référés, on doit considérer que celui-ci réunit les qualités exigées par
l'article 6 § 1 de la Convention européenne des droits de l'homme ( notamment indépendance et
impartialité ) pour :
1°) se reconnaître compétent ( territorialement et matériellement ), eu égard à la voie de fait
caractérisée qu'il doit constater, dès lors que le Gouvernement ne peut invoquer aucun texte légal
ou réglementaire l'autorisant à ne pas transposer la décision-cadre du 28 Novembre 2008 ;
2°) exercer les pouvoirs qu'il tient de l'article 809 du Code de procédure civile, dès lors que
l'existence de la double obligation constitutionnelle et du droit de l'Union européenne de
transposer la décision-cadre n'est pas sérieusement contestable, pour enjoindre, sous astreinte, au
Premier ministre de s'acquitter de sa tâche éminente et amorcer le processus législatif qui s'impose à
lui.
2/2
En tout état de cause, à défaut de se reconnaître compétent, le juge judiciaire aurait l'obligation,
eu égard à la précédente déclaration d'incompétence du Conseil d'Etat du 26 Novembre 2012 et en
application de l'article 34 du décret du 26 Octobre 1849 Réglant les formes de procéder du Tribunal
des conflits, de renvoyer à cette Haute juridiction le soin de trancher la question de la compétence.
Comme l'énonce clairement et justement la Doctrine classique :
« ( … ) Un acte ne peut présenter, en même temps, les caractères de la voie de fait et ceux de
l'acte de gouvernement, et échapper sous la seconde qualification aux conséquences
qu'entraînerait pour lui la première ; acte 'manifestement insusceptible de se rattacher à
l'exécution d'un texte légal ou réglementaire', la voie de fait ne saurait être réputée acte de
l'autorité publique ; qu'il administre ou qu'il gouverne, en effet, l'exécutif doit fonder son action
sur l'assise de la loi ; un acte auquel cette assise manque ne peut plus être considéré comme acte
de gouvernement, puisqu'au moment même où il l'accomplit, et du seul fait qu'il l'accomplit, le
gouvernement cesse d'agir en tant que gouvernement. Les deux notions sont donc antinomiques,
et l'exécutif ne saurait échapper aux conséquences de la voie de fait en couvrant celle-ci du
manteau de l'acte de gouvernement. ( … ) »
( Professeur Jean RIVERO, JCP 5542, note sous TC, 02 Février 1950, Radiodiffusion
Française c/ Sté de gérance et de publicité du Poste de Radiodiffusion « Radio-Andorre » )
En outre, l'excellent livre qui vient de paraître, co-écrit par Laure MARCHAND et Guillaume
PERRIER « La Turquie et le fantôme arménien – Sur les traces du génocide » – préface de
Taner AKCAM – SOLIN, ACTES SUD, Mars 2013 ), rappelle que la mémoire des peuples est
gravée à jamais dans la conscience des hommes libres.
Il est, aujourd'hui, grand temps pour le Droit ( JUS COGENS ) de se rappeler au bon
souvenir des juges.
Marseille, le 17 Mars 2013
Philippe KRIKORIAN,
Avocat au Barreau de Marseille

www.philippekrikorian-avocat.fr
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Le combat continue !

Nikos Lygeros

Le combat continue ! Tel aurait été le mot d'ordre d'un homme comme Albert Camus, s'il avait pu être témoin du débat en France de la proposition de loi sur la pénalisation de la négation des génocides. Car rien n'est joué encore. Et cette proposition de loi représente bien un acte de résistance par rapport au système de la barbarie, contre lequel il a toujours lutté. Pour ceux qui mélangent tout, Albert Camus est un point de référence afin de ne pas tomber dans l'absurde. Car ici l'absurde constituerait la fin d'un processus. Certains sont capables de défendre les bourreaux et de faire des amalgames, pour justifier leur inaction face à un problème de dignité humaine. Alors qu'il leur suffirait de se demander quelle serait la position d'Albert Camus. S'ils se contentent d'écouter les menaces d'un premier ministre d'un pays qui n'a toujours pas accepté l'existence d'un multiple génocide qui a eu comme victimes des Arméniens, des Assyro-Chaldéens, des Juifs et des Pontiques, alors c'est certain, leur opinion sera nécessairement absurde. Aussi nous ne pouvons pas nous suffire d’un tel positionnement dépourvu de sens, sur le plan des droits de l'Homme. La proposition de loi est cohérente dans le sens où elle complète le processus de la reconnaissance des génocides. De plus, elle met en évidence le fait que ce qui gêne véritablement les états coupables du génocide de la mémoire, ce n'est pas la reconnaissance qui demeure avant tout symbolique mais bien la pénalisation, car seulement cette dernière a un coût réel. De cela, ils en sont bien conscients lorsqu'ils tentent de corrompre ou d'acheter les hommes politiques. La notion d'homme révolté, développée par Albert Camus, est fondamentale pour comprendre les faits qui sont en jeu dans le cadre de cette proposition de loi. La prise de position dans des moments de crise, ou même d'état d'urgence, représente le critère véritable pour juger un homme politique dans son rôle. Et la France, ne serait-ce qu'avec Jean Jaurès, a déjà donné le ton de sa contribution dans la lutte contre les crimes contre l'Humanité, à l'époque où la notion de génocide n'avait pas encore été inventée par Raphaël Lemkin. À présent, les hommes politiques français doivent prendre la relève et monter au créneau pour défendre nos positions sur les droits de l'Homme. Il ne s'agit aucunement de donner des leçons comme l'affirment certains hommes de main de pacotille, mais bien de ne pas oublier les pages de l'histoire même si celles-ci font partie des plus noires. Des hommes comme Albert Camus représentent des signets pour l'humanité. Car malgré les actes d'oubli et d'indifférence, leur esprit est toujours parmi nous pour nous rappeler à l'ordre de la dignité humaine et nous montrer ces pages que certains voudraient nous voir oublier sans préciser que de cette manière nous tuons pour une seconde fois, mais cette fois, de nos propres mains, leur mémoire. Pour ne pas être coupable, c'est facile lorsque nous sommes nés des décennies après le crime, mais c'est difficile de ne pas être un collaborateur des bourreaux, car il est nécessaire cette fois de combattre le génocide de la mémoire. La pénalisation de la négation, c'est justement l'une de nos armes. Voilà pourquoi le combat continue, à la mémoire des victimes en hommage aux Justes du passé.


 Albert Camus "Les Justes" (N. Lygeros)