Eugène Delacroix "Le massacre de Chios" (1824)
"Il ne suffit pas de pleurer pour souffrir. Il ne suffit pas de souffrir pour mourir.
Il ne suffit pas de mourir pour avoir raison. Il faut montrer la barbarie du bourreau.
Sinon le crime contre l’humanité n’est qu’un crime."
Nikos Lygeros
AMI, DIT L’ENFANT GREC,
DIT L’ENFANT AUX YEUX BLEUS,
JE VEUX DE LA POUDRE
ET DES BALLES
(VICTOR HUGO)
Les Turcs ont passé là. Tout est ruine et deuil.
Chio, l’île des vins, n’est plus qu’un sombre écueil,
Chio, qu’ombrageaient les charmilles,
Chio, qui dans les flots reflétait ses grands bois,
Ses coteaux, ses palais, et le soir quelquefois
Un choeur dansant de jeunes filles.
Chio, l’île des vins, n’est plus qu’un sombre écueil,
Chio, qu’ombrageaient les charmilles,
Chio, qui dans les flots reflétait ses grands bois,
Ses coteaux, ses palais, et le soir quelquefois
Un choeur dansant de jeunes filles.
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Tout est désert. Mais non ; seul près des murs noircis,
Un enfant aux yeux bleus, un enfant grec, assis,
Courbait sa tête humiliée ;
Il avait pour asile, il avait pour appui
Une blanche aubépine, une fleur, comme lui
Dans le grand ravage oubliée.
Un enfant aux yeux bleus, un enfant grec, assis,
Courbait sa tête humiliée ;
Il avait pour asile, il avait pour appui
Une blanche aubépine, une fleur, comme lui
Dans le grand ravage oubliée.
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Ah ! pauvre enfant, pieds nus sur les rocs anguleux !
Hélas ! pour essuyer les pleurs de tes yeux bleus
Comme le ciel et comme l’onde,
Pour que dans leur azur, de larmes orageux,
Passe le vif éclair de la joie et des jeux,
Pour relever ta tète blonde,
Hélas ! pour essuyer les pleurs de tes yeux bleus
Comme le ciel et comme l’onde,
Pour que dans leur azur, de larmes orageux,
Passe le vif éclair de la joie et des jeux,
Pour relever ta tète blonde,
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Que veux-tu ? Bel enfant, que te faut-il donner
Pour rattacher gaîment et gaîment ramener
En boucles sur ta blanche épaule
Ces cheveux, qui du fer n’ont pas subi l’affront,
Et qui pleurent épars autour de ton beau front,
Comme les feuilles sur le saule ?
Pour rattacher gaîment et gaîment ramener
En boucles sur ta blanche épaule
Ces cheveux, qui du fer n’ont pas subi l’affront,
Et qui pleurent épars autour de ton beau front,
Comme les feuilles sur le saule ?
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Qui pourrait dissiper tes chagrins nébuleux ?
Est-ce d’avoir ce lys, bleu comme tes yeux bleus,
Qui d’Iran borde le puits sombre ?
Ou le fruit du tuba, de cet arbre si grand,
Qu’un cheval au galop met, toujours en courant,
Cent ans à sortir de son ombre ?
Est-ce d’avoir ce lys, bleu comme tes yeux bleus,
Qui d’Iran borde le puits sombre ?
Ou le fruit du tuba, de cet arbre si grand,
Qu’un cheval au galop met, toujours en courant,
Cent ans à sortir de son ombre ?
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Veux-tu, pour me sourire, un bel oiseau des bois,
Qui chante avec un chant plus doux que le hautbois,
Plus éclatant que les cymbales ?
Que veux-tu ? fleur, beau fruit, ou l’oiseau merveilleux ?
Ami, dit l’enfant grec, dit l’enfant aux yeux bleus,
Je veux de la poudre et des balles.
Qui chante avec un chant plus doux que le hautbois,
Plus éclatant que les cymbales ?
Que veux-tu ? fleur, beau fruit, ou l’oiseau merveilleux ?
Ami, dit l’enfant grec, dit l’enfant aux yeux bleus,
Je veux de la poudre et des balles.
J'ai eu l'occasion d'aller dans divers pays (Grèce, Montenegro, Croatie etc ...) partout les invasions ottomanes n'ont laissé derrière elles que ruines et désolations ... Mais ces pays ont pu se redresser néanmoins une fois les envahisseurs repoussés. Pour nous, arméniens, tout a toujours été difficile car notre situation géographique, stratégique, ne nous a valu aucun soutien "désintéressé" - au contraire - et nous a rendus dépendants, comme l'a été l'Arménie devenue république socialiste de l'URSS en dernier lieu. Aujourd'hui encore, l'Arménie (indépendante depuis 1991 seulement), jeune nation donc, réduite à sa plus simple expression, doit maintenant subir l'ère des mafias et corruptions internes - passage obligé - tandis qu'elle doit aussi survivre malgré la fermeture des frontières d'une Turquie arrogante, et forte du silence "pudique" des états, qui prônent la défense des Droits de l'Homme mais laissent faire, aliénés qu'ils sont aux intérêts économiques.
Quant à l'Azerbaïdjan, mortifiée d'une guerre contre les Arméniens du Karabagh, qu'elle a perdue, elle n'a de cesse de provoquer des échauffourées - dont elle rend les arméniens responsables (comme c'est crédible !) malgré l'instauration d'un cessez le feu. "L'intégrité territoriale" revendique-t-elle à cor et à cri : Staline s'est-il préoccupé de "l'intégrité territoriale de l'Arménie" lorsqu'il a cédé cette terre ancestrale arménienne, pour des questions d'intérêts, toujours et encore, à l'Azerbaïdjan ?
http://www.amis-du-karabagh.com/historique.htm
http://www.amis-du-karabagh.com/historique.htm
... Aucun média télévisuel en France ne s'est fait le relais d'un acte abominable revenu au-devant de la scène en 2012, qui fut perpétré en 2004 en Hongrie :
- Rappel : au cours d'un stage organisé par l'Otan en 2004, un soldat azéri s'est introduit dans la chambre d'hôtel où dormait un soldat arménien et l'a décapité à coups de hache !!! Condamné à perpétuité par le tribunal hongrois et incarcéré durant huit ans sur place, il fut transféré en août 2012 en Azerbaïdjan - à la demande pressante du président Aliev qui avait promis que le soldat finirait d'y purger sa peine (ramenée à 25 ans), moyennant une substantielle contrepartie tout de même ...
Aliev - président parjure - l'a accueilli comme un héros et gracié, lui offrant en outre de confortables moyens matériels (appartement, aide financière, ...)
Voir l'ensemble des articles du Collectif Van
consacrés à cet acte sans nom :
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