Elena, enfant d'Artsakh
Elle étala sur la table
ses cahiers d'écolière ; les lettres de notre langue
d'une écriture régulière
s'alignaient sagement.
Sans tache ni rature,
la page s'ornait de dessins :
fleurs, feuilles, insectes,
l'histoire de la nature
en textes illustrés
jour après jour était contée.
Son regard interrogateur
sur moi posé attendait
la critique, le compliment :
Oui, c'est très bien !
L'institutrice avait noté
à la fin du cahier, à la fin de l'année
à l'encre rouge
"Tu ne m'as donné, *hokis
que des satisfactions. *Abriss ! "
Emue aux larmes
je lui réclamai ses crayons
qu'elle courut chercher :
cinq ou six feutres de couleurs
qu'elle déposa avec orgueil
devant mes yeux
(oh ma mignonne, comme c'est peu
pensai-je le coeur serré)
Alors, de quelques traits,
je fis une feuille puis une fleur
ajoutai de l'ombre pour la lumière.
Attentive, quand je lui dis :
vois-tu chérie, il suffit de quelques
ombres pour tout à coup
à la fleur, à la feuille, donner vie.
Son père qui de loin suivait
nos conciliabules ajouta :
- écoute bien ma fille.
Une lueur dans son regard anxieux, brilla
qui disait : Merci de l'aider ... de l'aimer.
Dzovinar
* hokis : mon âme
* abriss : que longue vie te soit donnée
sublime.
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