jeudi 9 janvier 2020

TRADITION ARMENIENNE - Krikor Amirzayan



TRADITION ARMENIENNE

Quand l’Arménie fêtait le nouvel An le 11 août
A Erévan en ce 31 décembre, mais également dans toute l’Arménie et la diaspora avec souvent quelques heures de décalage les Arméniens ont fêté le nouvel An. Avec l’espoir que l’année qui se présente puisse porter d’avantage de joie et de bonheur tant à la famille que la nation arménienne. Pourtant les Arméniens n’ont pas toujours fêté le nouvel An le 31 décembre.
Les Arméniens fêtaient initialement le nouvel An le 31 mars. Peuple d’agriculteurs et d’artisans, les paysans des plateaux du Caucase et du plateau arménien auraient ainsi calqué leur calendrier sur le cycle de la nature, le début du printemps et du réveil de la nature étant retenu comme celui de l’année. Mais ces pratiques ont progressivement été délaissées au profit de Navassart, le nouvel An arménien, qui était fêté le 11 août, une date historique. C’est en effet -selon la tradition arménienne- le 11 août 2492 av. J.-C (nous sommes donc en l’an 4 509 d’après l’ère historique arménienne qui est aujourd’hui fortement controversé) que, selon les légendes locales, dans une bataille décisive, le héros Haïg, fondateur de la nation arménienne, battait le tyran Pél.
Dans tout le pays, les festivités réunissant des centaines de milliers de personnes se déroulaient également le long du fleuve Aradzn. Cette « Fête de la vie » se prolongeait sur plusieurs jours durant lesquels le peuple chantait et dansait en l’honneur des moissons et des fruits. Les femmes offraient le vin aux hommes et des bouquets décorés étaient lancés dans le fleuve, en hommage à la fertilité. Des concours hippiques étaient organisés dans toutes les villes, ainsi que des jeux d’adresse, de tir et de force. Le Navassart, de tradition païenne, allait encore survivre à l’adoption du christianisme par les Arméniens en l’an 301.
Ces derniers continuant à fêter le jour de l’An le 11 août, avaient progressivement adopté la tradition romaine du 31 décembre, et fêtaient les deux dates. Ce n’est qu’au XVIIe siècle que le Catholicos Simon Yerevantsi allait décréter le 1er janvier comme le début de la nouvelle année. Mais les traditions étant restées vivaces dans les esprits, on continue encore de nos jours, dans certains villages d’Arménie et dans les communautés arméniennes de la diaspora, à servir au nouvel An (du 31 décembre) des denrées dont les noms commencent par la lettre « n » comme « nouche » (amande), ou « nour » (grenade), en référence à la lettre « n » de l’antique Navassart.

Krikor Amirzayan

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