vendredi 29 janvier 2021

Mooshegh Abrahamian - Le temps nous est compté

 Le temps nous est compté

Dans 3 mois le 24 avril…..Certains, comme si rien ne s’était passé pendant 45 jours,

préparent la rituelle commémo, peaufinent leur éternel discours célébrant devant quelques

élus d’astreinte l’amitié des peuples arménien et français, appelant à la « vigilance » contre

les ambitions d’Erdogan ou contre quelques loups gris qui menacent les « vâleurs » de la

république.

Comme si rien ne s’était passé, certains nous invitent même à nous souvenir du 18 janvier

2001, date de la reconnaissance du génocide du bout des lèvres par l’assemblée nationale.

Pourquoi pas une commémo de plus ?

Ceux qui fondaient l’espoir que nous serions secourus par l’Occident ou par la Russie doivent

se rendre à l’évidence : nous n’avons aucune monnaie d’échange pour les nombreux Etats

qui préfèrent courtiser ceux qui veulent nous anéantir. Le Royaume-Uni, constant dans sa

politique anti-russe bi-séculaire, a ouvertement encouragé Erdogan à la guerre en lui

envoyant Richard Moore, chef du MI6.

Plus insupportable, le double langage des autorités françaises. Macron affirme que les Turcs

ont franchi la « ligne rouge » en envoyant des djihadistes syriens en Artsakh. En même

temps des avions Mirage 2000 sont envoyés ….. vers les côtes russes de la Mer Noire pour

chatouiller la moustache de Poutine, sans doute au nom de l’Otan. En même temps, le

ministre Le Drian affirme que la France doit rester neutre puisque co-présidant le groupe de

Minsk!!! Cerise sur le gâteau amer : la France envoie une aide médicale identique à

l’Arménie et à l’Azerbaïdjan !!

Que dire alors des médias français ? Ils ont presque tous choisi les thèses de l’agresseur. La

toponymie : Karabagh et non Artsakh, Choucha et non Chouchi, Kelbadjar et non Karvadjar….

Le qualificatif pour nommer les combattants de la liberté: séparatistes. Le « Droit » :

référence sans aucun scrupule au découpage stalinien.

Posons-nous la question : de quel poids a pesé la diaspora dans ce combat pour la survie du

peuple arménien ? Plus précisément, quelle pression a-t-elle exercé sur le pouvoir et les

médias pour faire bouger les lignes ? Oui René Dzagoyan, nous sommes SEULS. Les appels à

la solidarité compassionnelle, humaniste ou civilisationnelle sont des attrape-nigauds.

Il est temps de rompre avec la pensée unique. Il est temps de dépasser ce foisonnement

d’associations réduit à l’impuissance quand il s’agit de rien moins que de la survie de la

mère-patrie. Il convient de remettre sur le métier l’excellent projet du CFA. Créer, enfin, un

organe représentatif unique et démocratique.

Pourquoi ne pas commencer, via un forum unique, par exemple organisé par les NAM, à

répondre à la question essentielle : comment la diaspora doit-elle s’organiser pour mobiliser

les talents et les énergies au profit de la mère-patrie ? Nos héros de la diaspora nous ont

montré le chemin : ceux qui sont allés combattre ou soigner, ceux qui ont crié drapeau en

main Artsakhe mern é.

Sans la diaspora, l’Arménie n’a pas d’espoir et la guerre qui vient sera peut-être la dernière.

Déjà l’ennemi organise des manœuvres militaires azéro-turques à Kars.

Oui Monseigneur Norvan Zakarian, apprendre la langue sera indispensable pour s’identifier

pleinement à nos frères du Caucase.

Oui René, à deux – diaspora et mère-patrie- nous sommes déjà moins seuls !

Un travail de longue haleine nous attend pour que demain, nos jeunes puissent aller «

planter des arbres fruitiers », créer des pôles d’excellence, et « fabriquer des drones pour

protéger le tout » comme tu dis.

Nous sommes seuls et le temps nous est compté.

Mooshegh Abrahamian le 27/01/2021

3 commentaires:

  1. Cerises sur les gateaux ce sont les tavajans et nouveaux consommateurs.....et j'entend rien encore de plus que strategique, de sensible et efficace parnous memes...pas d'initiative fatiguante ou intelligente.....

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  2. C'est incroyable mais plus personne ne parle de ce qui s'est passé en Arménie. On massacre un peuple et c'est le silence. Je voulais tant aller en Arménie mais plus beaucoup de chance pour que je puisse le faire.
    Bonne soirée .

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    1. Chère Nadezda , c'est ainsi depuis toujours - on ne parle jamais de l'Arménie ou des événements qui l'affectent, ou alors du "bout des lèvre" et surtout le moins possible - Les consignes turco-azéries sont bien respectées !!! Les affaires avant tout ! Je t'embrasse - PS - Je n'ai plus aucune illusion sur ce monde .

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