vendredi 11 novembre 2011

Quotidien paysan

Pastels d'après Pissaro


La cloche de l'église, fidèlement, 
égrène les heures au long du jour
ce rituel d'un autre temps
 emporte l'esprit rêveur
 vers des lieux, des usages
 où vivent les fantômes d'antan. 
En fermant les yeux on devine
 le roi dans son château
 la gente dame et son damoiseau
 trop beau pour être honnête.


 Dans un bruit de grenaille
 la charette tirée par les boeufs
 traverse le village et le paysan
 fourbu mais content regagne la grange
 où sa femme l'attend pour entasser
 les ballots d'avoine fraîchement coupée.
 Il sait que tout à l'heure assis à la table
 où le couvert est mis, il oubliera un moment,
 penché sur l'assiette où fume la soupe quotidienne,
 fatigue broyant le corps, souci du lendemain,
 et peut-être, dans le lit au fond de l'alcôve sombre,
 avant que, brutal, le sommeil ne l'emporte,
 prendra-t-il, dans les bras de sa femme résignée
 un bref instant de plaisir animal. 

Dzovinar


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