lundi 18 mars 2019

L'homme aux seize doigts - Les nains de bois - Après la nuit - À notre retour - Le premier combat - Quand nous ne nous sommes pas mis à genoux - Nikos Lygeros



L'homme aux seize doigts
http://www.lygeros.org/articles.php?n=15050&l=fr

L'homme aux seize doigts

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras

Il était une fois, un Dimanche, un petit mais très petit enfant qui trouva un échiquier. Au début il pensa que ce n’était qu’un morceau de bois, mais quand il le prit dans ses petites mains il comprit que quelqu’un l’avait conçu car les cases qui changeaient continuellement de couleur n’avaient rien de normal. Alors il commença à les compter même s’il rencontrait des difficultés bien sûr car il venait juste d’apprendre l’arithmétique, il y réussit et trouva leur multitude. Ainsi il découvrit les premiers morceaux du Temps. Mais il était seul devant le vide parce qu’il n’avait pas vu les pièces et les pions. Peut-être quelqu’un les avait-il volés. Il voyait que quelque chose manquait aux signes sur l’échiquier mais il n'imaginait pas que c'était un monde entier en noir et blanc qui pourrait vivre dans un univers plat. Il n'avait pas encore appris la mémoire du bois.

Les nains de bois
http://www.lygeros.org/articles.php?n=15051&l=fr

Les nains de bois

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras

Il ne voulait pas dormir, mais le sommeil était plus fort et, dans son rêve, il vit pour la première fois les nains de bois. Ils les appelaient nains, car, avec sa taille de deux ans, il ressemblait à un géant face à eux. Ils lui rappelèrent le mythe du chêne azur et sang avec son armure. Ils étaient tous prêts à mener une grande bataille. Et les seize vinrent tout autour de lui pour qu’il devienne un petit professeur. Les nains de bois parlaient une langue médiévale qu'il avait trouvée dans des vieux livres de la grande bibliothèque. Il vit d'abord un couple avec la croix et trois autres couples de jumeaux, tandis que le reste étaient des octuplés. Il décida donc de donner un nom à chaque nain de bois. Il remarqua alors leurs caractéristiques. Ils se ressemblaient, mais chacun avait quelque chose de différent. Ce fut sa première rencontre avec un combat.

Après la nuit
http://www.lygeros.org/articles.php?n=15052&l=fr

Après la nuit

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras

Après la nuit, arrivèrent les combattants blancs. Ils avaient des blessures mais tous souriaient. Tous attendaient quelque chose mais il ne savait pas ce qu'ils souhaitaient vraiment. Débuta alors le premier dialogue. Il fallait qu’ils lui apprennent les mouvements. Ainsi ils montèrent sur l'échiquier chacun à leur tour. Le très petit géant retenait chaque détail et faisait attention à chacun de leur mot pour ne rien oublier. Quand soudain, chacun prit sa place et il découvrit l'armée de nains de bois. Ils étaient tous immobiles sur les deux premiers rangs. Ils restèrent ainsi assez longtemps jusqu’à ce qu’il analyse les données, les rapports, la structure. Ensuite, il plaça un miroir perpendiculairement à l’échiquier afin de voir à quoi ressemblait les siens du côté de l’adversaire. Il se pencha sans s'agenouiller et réalisa en atteignant sa hauteur qu'ils étaient énormes et terrifiants.

À notre retour
http://www.lygeros.org/articles.php?n=15053&l=fr

À notre retour

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras

À notre retour, nous avons ressenti sur nous l'amour du petit géant à la façon dont il nous avait pris et placés sur l'échiquier. C'était comme s’il savait à l'avance comment nous allions jouer aux échecs. Le petit géant jouait comme un vieux et faisait attention à chacun d’entre nous comme si nous étions ses seize doigts. Seule sa pensée était dans la main droite. Il nous montra de nouvelles ouvertures qu’il avait étudiées et que nous ne connaissions même pas. Chacun de nos mouvements était un de ses actes. Le Temps était avec lui depuis le début et son jeu était particulier. Il n’examinait pas seulement notre monde mais aussi l’espace mental. Nous avons donc commencé les missions là où le précédent nous avait laissés. Et nous avons donc tous compris que nous avions trouvé le prochain. L'enseignement continuerait alors.

Le premier combat 
http://www.lygeros.org/articles.php?n=15054&l=fr

Le premier combat

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras

Le premier combat rappela le passé. Le petit géant n'avait rien oublié et regarda le grand adversaire sans crainte. Les années n'avaient pas d'importance. Le millénaire avait déjà commencé depuis des années. Son ouverture était fermée depuis le début, car il voulait tenir chaque position et ne sacrifier inutilement aucun des nôtres. Et il résistait à chaque mouvement de l'ennemi comme s'il combattait contre la barbarie. Ensuite, nous comprîmes qu’il ne jouait pas avec nos vies parce que son but était clair. Il ne laisserait aucun conquérant piétiner notre terre. Toutes nos lignes étaient des attaches sans chaines. Il ne nous obligea pas à nous défendre. Tout était sans complications comme un mécanisme invisible qui fonctionnait sans cesse et indéfiniment jusqu'à la fin de la mission. C'était ça. Le combat était une mission et rien ne pouvait nous faire obstacle

Quand nous ne nous sommes pas mis à genoux
http://www.lygeros.org/articles.php?n=15055&l=fr

Quand nous ne nous sommes pas mis à genoux

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras

Quand nous ne nous sommes même pas agenouillés face à un ennemi plus fort, nous avons réalisé que le petit Maître ne jouerait pas uniquement sur un échiquier, car le monde était plus vaste et qu’il ne souhaitait laisser personne sans protection. Ainsi chaque nouveau combat était une préparation, pas pour le suivant, mais pour la suite. Depuis lors, nous l'accompagnons lorsqu'il enseigne à ses petits les techniques, astuces et stratégies car il sait que cet enseignement est nécessaire pour les petits peuples vivant sur un lopin de terre dont les autres barbares veulent s’emparer depuis des siècles. C'est pourquoi, si vous lisez ce conte, n'oubliez pas notre peuple qui a créé la philosophie, les mathématiques et la stratégie, car nous vous serons utiles pour développer la pensée qui aime l'Humanité.

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