6 juin 1917 - 16 juin 2015
KIRK KERKORIAN naît à Fresno, en Californie, le 6 juin 1917, de parents immigrants arméniens. Entre une mère au foyer et un père marchand de fruits, il connaît une enfance balloté, où déménager est la règle : "au moins vingt fois, car souvent, faute de pouvoir payer le loyer on était expulsés", dire-t-il plus tard.
Il abandonne ses études pour aider sa famille en difficulté ; de petits boulots, en expériences diverses mais intenses, étape par étape, ses choix lui assureront finalement une fortune immense.
- Il est Boxeur avec 29 victoires sur 33 combats ;
- nanti d'une licence il devient pilote durant la seconde guerre mondiale ;
- puis se tournant vers des options de grande envergure, notamment dans le monde du cinéma : il sera propriétaire de la Metro-Goldwyn-Mayer en 1969, dix ans plus tard de MGM puis de Columbia Pictures qu'il revend en 1981 - puis d' Orion Pictures, The Samuel Goldwyn Company et Motion Picture Corporation of America.
(période durant laquelle il rêvait déjà de produire un long-métrage sur le génocide des Arméniens, mais en vain, en raison de fortes pressions turques et pro-turques).
- Il s'intéresse à l'immobilier, un temps où il possédera la moitié de Las Vegas, sortira du désert les trois plus grands hôtels du monde à leur époque (l’hôtel International en 1969, le MGM Grand Hôtel en 1973 et le MGM Grand en 1993).
Une vie de hauts et de bas à faire chavirer Hollywood - dira-t-on à son propos - où il est question d’argent, de pouvoir, de mafia, d’ascension, de chute, de poker, de bluff. Cette histoire, c’est la vie de Kirk Kerkorian, qui s’est achevée après avoir frôlé le siècle (98 ans), le 16 juin 2015, à Berverly Hills (Los Angeles).
C'était un homme silencieux, qui se tenait à l'écart des lumières factices d'un monde superficiel qui pourtant le respectait.
Toujours habité par le triste destin du peuple arménien, il n'aura de cesse d'apporter son aide par des dons qui se chiffrent en millions de dollars à l'Arménie, contribuant ainsi largement à son redressement.
Le film "The Promise"
Peu avant son décès, Kirk Kerkorian prévoit les fonds nécessaires afin que le film, qui constituait pour lui une sorte de testament, atteigne les standards de qualité les plus élevés. Un film qu'il ne verra pas.
Selon George Winter, co-producteur du film, le tournage de ce long-métrage ne fut pas une mince affaire. Consacré au génocide des Arméniens de l'empire ottoman, lors de la première guerre mondiale, ce film dont la scénarisation a duré pendant cinquante ans (depuis 1960) a demandé près de deux ans de tournage.
- C'est à l'acteur guatémaltèque Oscar Isaac qu'a été confié le premier rôle : celui d'un jeune Arménien complétant des études en médecine à Constantinople (aujourd'hui Istanbul).
- L'acteur australien Christian Bale y incarne un globe-trotter alcoolique, correspondant pour l'American press. Basé dans la région, le journaliste enquête sur le génocide, dont il découvre peu à peu l'ampleur.
- la Montréalaise Charlotte Le Bon complète le principal trio d'acteurs.
Le réalisateur et co-scénariste Terry George a interpellé ceux-ci au plan personnel et intime. Ces acteurs ont fait leurs propres recherches afin de mieux comprendre les personnages et l'intrigue du film.
"Lorsque le film sera projeté en salle, ils deviendront le visage et l'incarnation même de ce film" ajoute Winter.
L’œuvre est clairement militante. Elle résulte de la volonté de Kirk Kerkorian, qui voulait porter à l’écran le génocide des Arméniens à la manière d’une grande fresque historique. Il a intégralement financé “The Promise” qui, avec un budget de plus 100 millions de dollars, est l’un des films indépendants les plus chers de l’histoire d’Hollywood.
Dés sa sortie, le film a fait l'objet d'une forte opposition du lobby turc, au point d'en perturber les programmations en France et à l'étranger.
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